Larousse Médical 2006Éd. 2006
B

bruit du cœur

Vibration sonore brève émise par le cœur.

   L'auscultation d'un cœur normal au stéthoscope permet d'entendre la répétition périodique de deux bruits. Le premier, quasi simultané du pouls, inaugure la systole. Il correspond à la fermeture des valvules auriculoventriculaires (mitrale et tricuspide). Le second inaugure la diastole. Il correspond à la fermeture des valvules sigmoïdes obturant les orifices aortique et pulmonaire.

   Il est possible d'entendre des bruits supplémentaires pendant la diastole, en dehors de toute maladie, chez l'enfant et le jeune adulte, mais surtout lors de certaines pathologies (insuffisance cardiaque, anomalie du myocarde, rétrécissement mitral, etc.).

Voir : auscultation.

brûlure

Lésion de la peau ou des muqueuses provoquée par leur exposition à une chaleur intense ou par leur contact avec un agent physique ou chimique.

   Les brûlures peuvent être causées par des liquides bouillants, des solides chauds ou en combustion, des agents chimiques (acides, bases, phosphore), de l'électricité ou des agents radioactifs (rayons X).

   Selon leur étendue, on distingue les brûlures dites bénignes (touchant moins de 15 % de la surface du corps) des brûlures graves (touchant de 15 à 60 % de cette même surface). On les classe également en fonction de leur profondeur.

Brûlures du premier degré

Les brûlures du premier degré atteignent l'épiderme et se manifestent par une rougeur, parfois suivie d'une desquamation. Elles peuvent éventuellement entraîner une légère fièvre. Le coup de soleil est une brûlure de ce type.

TRAITEMENT

La douleur peut être calmée par l'application de compresses froides ou d'eau courante fraîche. Les brûlures du premier degré sont éventuellement traitées par application de crèmes grasses et adoucissantes et pansées pour éviter l'infection. Les phlyctènes (cloques contenant du plasma) peuvent être excisées chirurgicalement. Ces brûlures guérissent vite, généralement en moins de trois semaines.

Brûlures du deuxième degré

Les brûlures du deuxième degré peuvent être superficielles (atteinte de l'épiderme et d'une partie du derme, épargnant des îlots de membrane basale) ou profondes (destruction de l'épiderme et de la totalité du derme). Elles se traduisent par l'apparition de phlyctènes et peuvent provoquer un choc cardiovasculaire avec chute de tension et tachycardie. La brûlure, en altérant la barrière cutanée, favorise la surinfection.

TRAITEMENT

Les brûlures du deuxième degré nécessitent une désinfection et la pose d'un pansement stérile. Si le derme est à vif, une pommade grasse peut être appliquée sur la brûlure pour aider à la cicatrisation. Dans certains cas, la brûlure conduit à la perte progressive de la peau, qui s'élimine en une quinzaine de jours. Celle-ci est suivie d'une régénération cutanée provenant de la zone périphérique de la brûlure, qui permet la couverture de la zone brûlée.

   En cas de brûlure profonde et étendue, la cicatrisation ne peut avoir lieu rapidement : le recours à des techniques de chirurgie réparatrice (greffe, lambeau) est alors conseillé, une excision chirurgicale précoce des tissus morts et des greffes de peau offrant un meilleur résultat fonctionnel et esthétique que la cicatrisation spontanée.

Brûlures du troisième degré

Les brûlures du troisième degré, ou carbonisation, détruisent l'épiderme, le derme et l'hypoderme. Très profondes, elles peuvent occasionner la destruction des muscles, des tendons ou de l'os sous-jacent et occasionner la mort des patients, notamment des sujets âgés. Cependant, les techniques chirurgicales actuelles permettent la survie de sujets atteints à 80 % de la surface corporelle, voire 95 % chez des sujets jeunes.

TRAITEMENT

Ces brûlures imposent une hospitalisation dans un centre spécialisé et une réparation en plusieurs temps : excision chirurgicale des tissus morts, réparation chirurgicale (autogreffe d'épiderme notamment) puis cicatrisation, parfois associée à des interventions de chirurgie plastique.

    En cas de brûlures étendues, l'immersion du brûlé dans des bains de liquide physiologique est pratiquée pour réduire les pertes en plasma par les surfaces brûlées, maintenir la température corporelle et atténuer la douleur.

RÉÉDUCATION

La rééducation kinésithérapique est essentielle dans le traitement des grands brûlés pour éviter la formation de brides cicatricielles et redonner une amplitude normale de mouvement dans les régions lésées, surtout au niveau des doigts. Les massages sont entrepris dès la période de cicatrisation. La rééducation par le jeu et l'ergothérapie peut réapprendre, surtout s'il s'agit d'enfants, à manipuler divers objets. Ultérieurement, les cicatrices disgracieuses et gênantes sont corrigées par chirurgie plastique. Des cures thermales avec douches puissantes réussissent à aplanir certaines grandes cicatrices.

Voir : greffe de peau, secourisme, urgence.

Premiers soins à donner à un brûlé

Les brûlures superficielles de faible étendue (moins de 15 % de la surface corporelle) et ne concernant pas les régions à risques (face, plis de flexion, orifices naturels) ne nécessitent pas d'hospitalisation. Il faut passer la partie du corps brûlée sous l'eau courante froide, mais non glacée, pendant au moins 5 minutes, la désinfecter à l'aide d'un antiseptique dilué, enlever l'épiderme décollé et non adhérent. Les plus grosses phlyctènes (cloques contenant du plasma) doivent être excisées par un médecin, et les lésions recouvertes d'un pansement gras (tulle gras, par exemple). Une injection de sérum antitétanique est pratiquée au besoin, parfois associée à l'administration d'un analgésique ou d'un anxiolytique.

   Si la brûlure est étendue ou profonde, on évite de déshabiller la personne, sauf si ses vêtements sont imbibés de liquide bouillant ou si, fabriqués en tissu synthétique, ils risquent de fondre au contact de la peau. Il faut surtout éviter de faire boire le brûlé et, s'il a ingéré des produits caustiques, de le faire vomir. Enveloppé dans des draps propres, il doit être dirigé immédiatement vers un centre spécialisé.