Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hypertension portale

Augmentation de la pression sanguine dans le système veineux portal.

   La veine porte conduit jusqu'au foie le sang veineux provenant du tube digestif sous-diaphragmatique (estomac, intestin grêle, côlon), de la rate et du pancréas. Après épuration dans le foie, ce sang est ramené au cœur par la veine cave inférieure.

CAUSES

Une hypertension portale est le signe de nombreuses maladies, d'origine hématologique, tumorale ou infectieuse. La cirrhose en est la cause la plus fréquente, mais les compressions extérieures (cancer du pancréas), les invasions tumorales (cancer primitif du foie), les thromboses de la veine porte (syndrome myéloprolifératif, foyer infectieux local), ou encore des maladies rares comme le syndrome de Budd-Chiari ou une occlusion des veines du foie, sont également responsables d'une hypertension portale.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une hypertension portale se traduit par une visibilité anormale des veines sous-cutanées dans la région supérieure de l'abdomen ou dans la région thoracique inférieure. Ces veines correspondent à une circulation collatérale développée à partir de voies de dérivation naturelles, qui sont normalement peu ou pas fonctionnelles mais qui se dilatent en cas d'obstacle sur la circulation portale : cela provoque des dérivations portocaves (communications spontanées entre le système porte et le système cave). Des varices œsophagiennes ou, moins fréquemment, gastriques (tuméfactions bleutées plus ou moins volumineuses dans la partie basse de l'œsophage et sur l'estomac) se forment également. Ces varices n'entraînent aucun trouble fonctionnel. En outre, dans 30 à 40 % des cas d'hypertension portale, on observe une augmentation du volume de la rate, due à la stagnation du sang à l'intérieur de cet organe et parfois accompagnée d'une captation excessive des cellules sanguines. Il en résulte une diminution des globules blancs et des plaquettes (hypersplénisme). Enfin, une ascite (épanchement de liquide séreux dans la cavité péritonéale), due à la rétention d'eau et de sel entraînée par l'insuffisance hépatique, peut également se former, notamment chez les sujets atteints de cirrhose, provoquant une importante distension abdominale.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Le diagnostic repose sur la fibroscopie gastrique, qui met en évidence les varices œsophagiennes. Le risque évolutif est celui de rupture des varices, qui entraîne une hémorragie digestive abondante, nécessitant une prise en charge d'urgence.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement de l'hypertension portale est celui de sa cause. La rupture de varices œsophagiennes nécessite une réanimation en urgence, avec transfusion et compression locale par sonde à ballonnet, ainsi que la ligature des varices. En cas d'échec, une intervention chirurgicale en urgence s'impose pour endiguer l'hémorragie.

   Trois procédés permettent de prévenir la rupture des varices œsophagiennes ou gastriques : l'administration de médicaments bêtabloquants, qui diminuent la pression portale ; la ligature jusqu'à disparition complète des cordons variqueux ; l'anastomose portocave chirurgicale, rarement pratiquée en raison du risque d'encéphalopathie.

hypertension rénovasculaire

Hypertension artérielle consécutive à une diminution du débit sanguin artériel dans un rein.

   L'hypertension rénovasculaire est due à une sténose (rétrécissement) de l'artère rénale, causée en général par la formation d'une plaque d'athérome (dépôt lipidique) sur la paroi interne de l'artère ; dans ce cas, elle atteint le plus souvent des hommes âgés de plus de 50 ans. Plus rarement, cette sténose est due à une dysplasie fibromusculaire (anomalie de la paroi artérielle) ; l'hypertension rénovasculaire affecte alors plutôt la femme jeune.

   Outre le déclenchement d'une hypertension artérielle le plus souvent sévère, la sténose de l'artère rénale, si elle interrompt totalement l'apport de sang au rein, entraîne la perte fonctionnelle de celui-ci.

TRAITEMENT

Il consiste à corriger la sténose, chirurgicalement ou par angioplastie endoluminale, c'est-à-dire en dilatant l'artère rénale à l'aide d'une sonde à ballonnet, introduite sous contrôle radiographique. Si de telles interventions sont impossibles (personnes âgées ou inopérables), on recourt à des médicaments hypotenseurs comme les inhibiteurs de l'enzyme de conversion, qui bloquent la formation d'angiotensine à l'origine de l'hypertension artérielle.

hyperthermie

Élévation de la température du corps au-dessus de sa valeur normale (37 °C chez l'être humain).

Synonyme : fièvre.

   Une hyperthermie survient lorsque la production de chaleur par le corps, résultant de l'activité métabolique de l'organisme, excède ses capacités d'élimination.

CAUSES

Une hyperthermie peut avoir de multiples origines, outre les causes infectieuses (septicémiques ou non), qui sont les plus fréquentes, et les causes médicamenteuses (neuroleptiques) ou neurologiques (atteintes cérébrales touchant l'hypothalamus).

— Une anesthésie peut provoquer, chez des patients souffrant d'une anomalie musculaire génétique, une hyperthermie brutale dite « maligne peranesthésique ». Complication très grave de l'anesthésie, celle-ci se traduit par une fièvre très élevée accompagnée de rigidité musculaire.

— Un coup de chaleur, hyperthermie grave, est une élévation rapide de la température corporelle au-dessus de 40 °C, accompagnée de troubles neuropsychiques, cardiovasculaires, respiratoires et métaboliques. Il peut résulter d'un effort musculaire intense en atmosphère chaude (par exemple, marathon ou course cycliste pendant une canicule), ou, chez le jeune enfant ou le vieillard, de l'exposition à une forte chaleur.

— Un effort musculaire intense et prolongé provoque toujours une hyperthermie, plus marquée par forte chaleur, lorsque l'humidité ambiante s'oppose à la diminution de la chaleur par évaporation.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une hyperthermie très élevée (supérieure à 41 °C) peut s'accompagner de troubles cardiovasculaires, respiratoires, neurologiques et métaboliques, parfois de troubles de la coagulation, de défaillance rénale ou hépatique ou de rhabdomyolyse (destruction des muscles striés). Chez l'enfant, si la température est supérieure à 39 ou 40 °C, des convulsions peuvent survenir.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Une hyperthermie très élevée constitue une urgence. Le traitement repose sur l'administration de médicaments antipyrétiques (contre la fièvre), de myorelaxants en cas de rigidité musculaire anormale et sur le refroidissement externe (vessie de glace sur la peau, enveloppements humides à une température plus basse que celle du corps), voire interne (perfusion, lavement).

   La prévention consiste, en cas de forte chaleur, à porter des vêtements légers, à limiter les efforts musculaires intenses et prolongés et à boire abondamment.