Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pH

Grandeur chimique mesurant le caractère plus ou moins acide ou basique d'une solution aqueuse.

   Le pH est égal à 7 pour une solution neutre, inférieur à 7 pour une solution acide, supérieur à 7 pour une solution basique (alcaline).

— Le pH sanguin oscille normalement entre 7,35 et 7,42. Il augmente au cours de l'alcalose (trouble de l'équilibre acidobasique de l'organisme dû à une perte sévère de suc gastrique – lors de vomissements importants, par exemple –, ou à un apport excessif d'alcalins – bicarbonate de soude, par exemple) et diminue au cours de l'acidose (trouble de l'équilibre acidobasique dû à une insuffisance rénale, un diabète sucré, une paralysie respiratoire, etc.).

— Le pH urinaire varie de 5,2 à 6,4 en fonction du régime alimentaire, de la digestion et du travail musculaire. Il diminue au cours de la goutte, du diabète avec acidocétose et des maladies fébriles. Il augmente lors de l'hyperchlorhydrie gastrique, de certaines infections des voies urinaires (cystite, pyélonéphrite) et de l'alcalose métabolique.

pH urinaire (modificateur du)

Substance utilisée en thérapeutique pour rendre les urines plus alcalines ou plus acides.

   Les modificateurs du pH urinaire comprennent les alcalinisants et les acidifiants.

— Les alcalinisants urinaires élèvent le pH des urines. Ce sont des aliments (légumes verts et fruits), des eaux minérales, notamment celles qui contiennent du bicarbonate de sodium, ou des médicaments (trométamol) administrés par voie orale ou par injection selon le degré d'urgence. Ils sont indiqués en cas de lithiase rénale quand les calculs sont formés d'acide urique, et quand l'organisme contient un excès d'acides (acidose). Ils sont contre-indiqués dans les alcaloses et dans les acidoses liées à des maladies respiratoires. Leurs effets indésirables possibles sont la formation de calculs phosphocalciques et le déclenchement d'une alcalose (excès de bases dans l'organisme).

— Les acidifiants urinaires diminuent le pH urinaire. Ce sont des aliments (viandes ou autres aliments riches en protéines), ou des médicaments (composés de chlorure d'ammonium ou d'acide phosphorique) administrés par voie orale. Ils sont indiqués en cas de lithiase rénale de nature phosphocalcique et contre-indiqués en cas d'ulcère gastroduodénal et d'insuffisance hépatique grave. Leurs effets indésirables possibles sont la formation de calculs constitués d'acide urique et le déclenchement d'une acidose (excès d'acides dans l'organisme).

phacomatose

Maladie congénitale, habituellement héréditaire, caractérisée par des malformations et des phacomes (tumeurs de petite taille) affectant les nerfs, les yeux et la peau.

   Les phacomatoses atteignent les tissus et organes dérivés d'un tissu embryonnaire appelé ectoderme. Elles comprennent la neurofibromatose de Recklinghausen (tumeurs cutanées et nerveuses multiples), la sclérose tubéreuse de Bourneville (lésions cutanées, épilepsie et arriération mentale), la maladie de von Hippel-Lindau (tumeurs du cervelet et de la rétine) et la maladie de Sturge-Weber (tumeurs de la peau du visage et des méninges, épilepsie). Les tumeurs, même quand elles sont bénignes, peuvent se cancériser par la suite.

   Le traitement est limité à l'ablation de certaines tumeurs et à la correction des symptômes (médicaments antiépileptiques).

phagédénisme tropical

ulcère phagédénique

phagocyte

Cellule capable d'ingérer et de détruire des particules de taille variable, y compris d'autres cellules.

   Les phagocytes sont représentés principalement par les globules blancs dits polynucléaires neutrophiles et par les macrophages. Ces cellules ont la faculté d'émettre des prolongements, dits pseudopodes, qui entourent la particule à ingérer ; celle-ci se trouve progressivement incluse dans le phagocyte, enfermée dans une sorte de sac, la vacuole de phagocytose. Au contact de ce sac, des organes spécialisés de la cellule, les lysosomes, y déversent leur contenu, formé pour l'essentiel d'enzymes lytiques (substances capables de dégrader la matière vivante) qui détruisent la particule ingérée. Les phagocytes ont un rôle actif dans la lutte contre les infections, essentiellement les infections bactériennes.

phagocytose

Capture, ingestion et destruction par une cellule de particules ou d'autres cellules.

   La capacité de phagocytose est propre à certaines cellules, dites phagocytes, telles que les polynucléaires neutrophiles et les cellules macrophages.

phalange

Petit os tubulaire constituant le squelette des doigts et des orteils.

   Les phalanges sont au nombre de 3 pour les doigts dits longs et de 2 pour le pouce et le gros orteil. La première phalange d'un doigt s'articule toujours à un métacarpien de la main ou à un métatarsien du pied ; les autres phalanges s'articulent entre elles. Pour les doigts de la main, on a l'habitude de différencier la première phalange (celle qui s'articule avec le métacarpien), la phalangine (intermédiaire) et la phalangette (la plus distale, qui porte l'ongle).

PATHOLOGIE

Les fractures des phalanges sont fréquentes. Leur traitement est orthopédique (attelle) ou parfois chirurgical (brochage), notamment en cas de lésions associées des nerfs ou des tendons. L'immobilisation dure de 4 à 8 semaines ; elle ne doit pas être prolongée sous peine d'entraîner une raideur articulaire.

phallus

Pénis en érection, symbole de la virilité.

phanère

Organe de protection caractérisé par une kératinisation intense.

   Les cheveux, les dents, les ongles et les poils sont des phanères. La kératine, protéine fibreuse et principal constituant de la couche superficielle de l'épiderme, est une substance dure, résistante et protectrice.

— Les poils existent sur tout le corps sauf sur la paume de la main, la plante du pied et les organes génitaux externes. Ils poussent, puis cessent de croître et tombent. Environ 80 % des poils sont en phase de croissance et 15 % d'entre eux sont au repos. L'homme adulte perd environ 50 à 100 poils par jour.

— L'ongle est une plaque cornée d'environ 0,5 millimètre d'épaisseur. Formé de kératine (protéine rigide), il protège le bout des doigts et des orteils. Il est constitué d'un corps et d'une racine qui assure sa croissance à la vitesse de 0,14 à 0,40 millimètre par jour. La repousse complète d'un ongle de la main prend environ 6 mois. Les ongles des pieds poussent deux fois plus lentement.

— Le tissu phanérophore est un tissu conjonctif embryonnaire qui forme les papilles des follicules dentaires et pileux (cavités en forme de sac qui contiennent la base de la dent ou celle du poil ou de l'ongle).