Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

autopiqueur

Petit appareil mécanique permettant de prélever quelques gouttes de sang à l'extrémité d'un doigt.

   L'autopiqueur permet de réaliser, à domicile ou à l'hôpital, un prélèvement sanguin pour examen immédiat. Il peut être utilisé par le médecin, l'infirmière ou le patient lui-même. Son emploi est sans danger et pratiquement indolore.

autoplastie

Technique servant à recouvrir un tissu à vif de vaste dimension par un morceau de peau proche, simplement déplacé et non totalement détaché afin de garder intacte une partie de ses vaisseaux nourriciers (pédicule).

   On distingue plusieurs types d'autoplastie : par glissement, par rotation ou par cross-leg (technique consistant à greffer la peau d'un membre sur l'autre ; les deux membres sont alors temporairement réunis par un pédicule de peau). La zone donneuse est recouverte d'une greffe libre ou, si la taille de cette zone le permet, simplement suturée.

autopsie

Acte médical réalisé après la mort et destiné à en déterminer les causes.

Synonyme : nécropsie.

   L'autopsie doit être faite le plus tôt possible pour éviter les altérations cadavériques. Elle comprend l'examen de l'encéphale, des viscères de l'abdomen, du thorax et du cou. On cherche à mettre en évidence des lésions, notamment celles ayant pu entraîner la mort, et des prélèvements systématiques sont réalisés sur tous les organes en vue d'examens biologiques et microscopiques. Certains tissus peuvent même faire l'objet, comme lors d'enquêtes criminelles, d'une étude toxicologique.

   L'autopsie est à la base de la méthode anatomoclinique, qui cherche à expliquer une maladie par une lésion organique. Jusqu'au XIXes., l'anatomopathologie se résumait à la pratique des autopsies. C'est encore sur cette pratique que reposent de nombreux travaux épidémiologiques.

autorégulation

Régulation automatique d'un processus physiologique assurant l'homéostasie (maintien des différents paramètres biologiques) de l'organisme.

   L'autorégulation résulte en général d'un phénomène de rétrocontrôle, dit aussi « de feed-back ». Ainsi, la sécrétion par le pancréas de l'insuline, qui abaisse le taux de glycémie, s'interrompt automatiquement quand la glycémie est revenue à la normale. L'homéostasie est assurée par voie humorale (sanguine essentiellement), par l'action des glandes endocrines et des hormones qu'elles sécrètent.

autosome

Chromosome dont les informations génétiques n'interviennent pas dans la détermination du sexe.

   Chez l'être humain, chacune des cellules somatiques (toutes les cellules du corps humain, excepté les cellules sexuelles) contient 44 chromosomes autosomes et 2 gonosomes (ou chromosomes sexuels).

   Ces 44 autosomes forment 22 paires de chromosomes identiques deux à deux, assurant la transmission de multiples caractères héréditaires qui ont tous en commun le fait de n'être pas liés au sexe.

   Les altérations des autosomes provoquent des maladies héréditaires, dites autosomiques, affectant les deux sexes d'une même descendance.

Voir : chromosome.

autosuggestion

Action de s'influencer soi-même, consciemment ou non, afin que la conduite suggérée se réalise, en dehors de la volonté, d'une manière presque automatique.

   L'influence sur la vie psychique et le comportement d'une idée qui a été, au départ, volontairement privilégiée sert de fondement à la méthode d'Émile Coué. À la fin du XIXe siècle, ce pharmacien français avait remarqué qu'il suffit souvent qu'un patient soit persuadé de l'efficacité de son traitement pour qu'il guérisse. Plus tard, le neurologue et psychiatre français Pierre Janet (1859-1947) développa la notion d'autosuggestion, encore appliquée aujourd'hui dans les techniques de relaxation mentale et corporelle. L'autosuggestion, en améliorant la perception qu'a le sujet de son corps et de sa conscience, joue aussi un rôle capital dans le traitement de certaines névroses.

autotransfusion

Injection intraveineuse à un sujet de son propre sang, prélevé avant une intervention chirurgicale ou au cours de celle-ci.

Synonyme : transfusion autologue.

   Les premières autotransfusions datent des années 1960, mais le risque de contracter le V.I.H. (virus du sida) par transfusion en a considérablement augmenté la demande et l'utilisation depuis 1987. L'autotransfusion diminue la probabilité de transmettre au receveur un sang contaminé (virus du sida, mais aussi virus de l'hépatite, agents du paludisme et de la syphilis) et le risque d'accidents transfusionnels par incompatibilité de groupe sanguin. Selon les modes d'obtention du sang, on distingue différentes techniques d'autotransfusion.

— L'autotransfusion différée se pratique dans le mois précédant l'intervention. De 2 à 4 prélèvements d'environ 400 millilitres sont effectués à une semaine d'intervalle. Le sang, préparé et conservé, est retransfusé au moment de l'intervention ou dans les heures ou les jours qui suivent.

— La récupération peropératoire se pratique au cours de certaines interventions. Le sang perdu est récupéré à l'aide de machines spécifiques, puis filtré et retransfusé au malade. Cette technique peut être isolée ou associée à la précédente.

— L'hémodilution préopératoire, associée aux techniques précédentes ou isolée, consiste à prélever 2 ou 3 unités de sang (de 400 millilitres) de 24 à 48 heures avant l'intervention et à les remplacer par un liquide moins dense afin de conserver au malade son volume de sang total.

avant-bras

Partie du membre supérieur située entre le coude et le poignet.

   Le radius en dehors, le cubitus en dedans, réunis par le ligament interosseux, délimitent deux régions de l'avant-bras : la région antibrachiale antérieure et la région antibrachiale postérieure.
— La région antibrachiale antérieure, qui répond aux deux tiers de la circonférence de l'avant-bras, comporte un plan superficiel, constitué de vaisseaux (veines radiale et cubitale superficielles, utilisées pour une prise de sang ou une perfusion), de nerfs et de muscles, et un plan profond, formé de muscles qui jouent un rôle important dans la flexion des doigts. Entre les plans musculaires profond et superficiel cheminent des faisceaux vasculonerveux. À la partie basse de la région antibrachiale antérieure, l'écartement des tendons et des muscles forme la gouttière du pouls, où l'on perçoit les battements de l'artère radiale.
— La région antibrachiale postérieure est formée de muscles qui jouent un rôle essentiel dans la flexion et l'extension des doigts, la rotation de la main et ses mouvements d'écart (abduction) ou de rapprochement (adduction).

PATHOLOGIE

La fracture des deux os de l'avant-bras est de loin la plus fréquente. Elle se présente différemment chez l'enfant et l'adulte. Chez l'enfant, les extrémités des os fracturés restent en contact, malgré l'angulation (angle formé par les deux fragments) : la fracture est dite « en bois vert ». L'intervention chirurgicale consiste à redresser l'angulation et à poser un plâtre. L'immobilisation est d'environ 6 semaines.

   Chez l'adulte, les fractures sont plus rares, mais souvent très déplacées ; elles sont fréquentes chez le sujet âgé (ostéoporose). Une ostéosynthèse (réunion des fragments osseux par une pièce métallique) et une immobilisation de 1 mois sont préférables à un traitement orthopédique.