Larousse Médical 2006Éd. 2006
B

bouchon muqueux

Accumulation de sécrétions glaireuses dans l'endocol (canal du col utérin) pendant la grossesse.

   La perte du bouchon muqueux est l'un des premiers signes de déclenchement spontané d'un accouchement, sans pour autant signifier l'imminence de celui-ci.

bouffée de chaleur

Sensation de chaleur subite et passagère (ne durant que de 1 à 2 minutes) du visage, du cou et du thorax, accompagnée de sueurs et de frissons.

   Les bouffées de chaleur sont toujours le signe d'une modification de l'activité hormonale. Le plus souvent, elles sont dues à la diminution de la production d'œstrogènes pendant la pré- et la ménopause. Parfois, elles surviennent après une hystérectomie totale avec castration (ablation des 2 ovaires). Elles sont favorisées par les émotions et par les changements de la température extérieure. Leur apparition est imprévisible et incontrôlable, leur intensité variable.

   Le traitement des bouffées de chaleur dues à la ménopause naturelle ou à la castration chirurgicale repose sur l'hormonothérapie substitutive (habituellement des œstrogènes et de la progestérone). Certains médicaments neuroleptiques peuvent être utilisés si les hormones sont contre-indiquées.

Bouillaud (maladie de)

rhumatisme articulaire aigu

bouillon de culture

Milieu liquide utilisé en bactériologie pour permettre la multiplication des bactéries.

   Issu de la macération de viande, il contient tous les éléments nutritifs nécessaires au développement des micro-organismes. Certaines bactéries (Streptococcus pneumoniæ, Hæmophilus ou Brucella) requièrent pour leur croissance des bouillons enrichis, le plus souvent avec des dérivés du sang.

boulimie

Trouble du comportement alimentaire caractérisé par un besoin incontrôlable d'absorber de la nourriture en grande quantité chez un sujet qui, habituellement, n'est pas un « gros mangeur ».

Synonymes : hyperorexie, hyperphagie, polyorexie.

   Le comportement boulimique a des significations très diverses. Il peut s'intriquer à de nombreux problèmes psychologiques ou médicaux, constituer, par exemple, une variante d'un autre trouble des conduites alimentaires, l'anorexie mentale.

   Le comportement boulimique s'installe souvent lors de l'adolescence, peut-être plus fréquemment chez les femmes. Sa fréquence reste encore imprécise.

CAUSES

En dehors des cas de dérèglements métaboliques (diabète, désordre hormonal) et de certaines lésions nerveuses (rares tumeurs du tronc cérébral), les principales causes de la boulimie sont d'ordre psychologique. Très souvent, le comportement boulimique apparaît comme une défense contre la dépression et le stress pathologique : le fait de manger ne vise pas tant à se nourrir qu'à apaiser l'angoisse, compenser la frustration ou revaloriser une image de soi. Il peut aussi constituer un rite névrotique ou une compensation à l'insatisfaction sexuelle. Dans l'anorexie mentale, des crises boulimiques avec prise de poids viennent parfois interrompre le jeûne, sans que les autres symptômes disparaissent, car, psychiquement, la patiente demeure une anorexique. Certaines deviennent directement boulimiques, sans jeûne ni amaigrissement préalables, qui apparaissent dans un deuxième temps.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Le comportement boulimique n'est pas préoccupant tant qu'il reste occasionnel, comme c'est le cas chez des sujets qui ont envie d'aliments à forte charge affective et symbolique ; les « envies » des femmes enceintes constituent ainsi une forme de boulimie physiologique. La boulimie dépressive et névrotique se manifeste de façon périodique sous forme d'impulsions tyranniques. Elle procure un apaisement momentané, à la différence de la boulimie des anorexiques. La boulimie de l'anorexique se caractérise par l'ingestion à très peu de temps d'intervalle (généralement moins de 2 heures) de grandes quantités de nourriture, avec le sentiment de ne plus pouvoir contrôler son alimentation. Le patient a en outre tendance à se faire vomir, à prendre des laxatifs et à pratiquer, le reste du temps, un régime sévère afin d'éviter de grossir.

   Dans les cas les plus graves, les accès boulimiques accompagnés de vomissements provoqués peuvent entraîner une déshydratation et une fuite de potassium (qui se manifeste par une faiblesse, des crampes et des risques de troubles du rythme cardiaque), des lésions œsophagiennes et dentaires dues à l'acidité du liquide gastrique régurgité.

TRAITEMENT

Il est orienté par le diagnostic et un bilan organique préalable. Pour être efficace et durable, le traitement doit s'établir dans la confiance, afin d'agir sur les causes psychologiques de la boulimie. La psychothérapie, le plus souvent comportementale (TCC), est éventuellement associée à une prescription d'antidépresseurs pour une durée brève. Elle vise à la maturation émotionnelle et à une résolution des conflits affectifs. Le patient et le médecin coopèrent au long cours afin d'établir de nouvelles habitudes alimentaires. Un régime ne saurait être entrepris sans avis médical, et les anorexigènes sont à proscrire absolument.

Voir : dépression, suralimentation.

bourbouille

miliaire

bourdonnements d'oreille

acouphène

Bourneville (sclérose tubéreuse de)

Maladie d'origine héréditaire affectant la peau et le système nerveux.

Synonyme : épiloïa.

   La sclérose tubéreuse de Bourneville, décrite par le psychiatre français Désiré Magloire Bourneville en 1880-1881, est une phacomatose (maladie associant des tumeurs cutanées et nerveuses) qui atteint au moins un enfant de moins de 12 ans sur 12 000. Sa transmission héréditaire est dominante (il n'y a pas de « saut » de générations). Un gène responsable a été localisé sur le bras long du chromosome 9 ; un autre serait situé sur le chromosome 11.

   La maladie se caractérise par des malformations et des tumeurs, surtout cérébrales et cutanées, mais aussi oculaires, rénales, cardiaques, pulmonaires et digestives. Les principales conséquences sont les suivantes : épilepsie et retard mental ; petites excroissances ou taches décolorées sur la peau ; insuffisance de la fonction rénale. Dans l'établissement du diagnostic, la recherche de ces signes est complétée par une imagerie du cerveau, afin de détecter d'autres tumeurs éventuelles.

   Le traitement ne s'adresse qu'aux symptômes (épilepsie, insuffisance rénale, etc.). La durée de vie est souvent réduite à cause de l'atteinte cérébrale et rénale, mais d'une façon très variable en fonction de la sévérité de la maladie.