Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hématocrite

Mesure du volume occupé par les globules rouges dans un échantillon de sang par rapport au volume de celui-ci, exprimé en pourcentage.

   L'hématocrite, l'un des éléments du bilan standard de la numération formule sanguine (N.F.S.), ou hémogramme, est un examen courant qui permet de calculer la teneur moyenne en hémoglobine des globules rouges. Naguère, cette mesure était effectuée par centrifugation de sang recueilli dans un tube contenant un produit anticoagulant séparant les globules du plasma. Actuellement, elle est calculée par des appareils électroniques à partir du nombre de globules rouges et du volume globulaire moyen de ceux-ci.

   L'hématocrite normal se situe entre 40 et 54 % chez l'homme et entre 35 et 47 % chez la femme. Sa diminution doit faire rechercher une anémie, son augmentation, une polyglobulie (augmentation de la masse totale des globules rouges de l'organisme).

Voir : facteur VIII, hémogramme, hémophilie.

hématodermie

Prolifération, en général maligne, de globules blancs (lymphocytes, polynucléaires ou monocytes) ou de leurs dérivés dans la peau.

   Les hématodermies comprennent trois types de manifestations.

— Les lymphomes sont des proliférations lymphocytaires (lymphocytes T ou B) non liées à une autre maladie, tels le mycosis fongoïde et le syndrome de Sézary.

— Les histiocytoses sont des proliférations d'histiocytes (dérivés de globules blancs du type monocyte).

— Les leucémies, proliférations diffuses de globules blancs de type lymphocyte ou monocyte, ont parfois des localisations cutanées.

   Les signes des hématodermies sont extrêmement variés. Celles-ci se manifestent souvent par des plaques rougeâtres, parfois prurigineuses, ayant tendance à infiltrer la peau, qui s'épaissit et perd sa souplesse ; plus tard apparaissent des nodules sous-cutanés ou des tumeurs saillantes. Le traitement dépend de chaque maladie.

hématologie

Science des maladies du sang.

   L'hématologie se consacre à l'étude du sang, de la moelle et des ganglions. Elle a permis la découverte de nombreux processus physiologiques et pathologiques, qui ont pu être érigés en modèles pour d'autres tissus. Les plus importants de ces modèles sont les suivants.

— Le processus de fonctionnement du globule rouge a été mis en évidence, ainsi que l'analyse de sa membrane et de sa principale fonction, le transport de l'oxygène.

— Un modèle de régulation génique, celui des gènes de l'hémoglobine, a été établi, permettant d'identifier les zones de l'A.D.N. qui fixent les protéines activant la synthèse de l'hémoglobine dans les cellules érythroïdes.

— La physiologie moléculaire de l'hémoglobine, c'est-à-dire les changements de forme de cette molécule, lorsqu'elle fixe ou libère de l'oxygène, a pu être précisée.

— La différenciation cellulaire du tissu de la moelle osseuse a permis de montrer que les cellules souches acquièrent progressivement, sous l'effet de facteurs de croissance, une spécialisation progressive.

— Certains mécanismes de transformation maligne ont pu être identifiés. Il s'agit généralement d'erreurs acquises portant sur des gènes ayant un rôle clé dans la différenciation cellulaire et dont l'activation anormale ou la mutation aboutissent à une mauvaise régulation de la production cellulaire et à la transformation maligne des cellules. Il a même été permis récemment de mettre au point des médicaments agissant spécifiquement sur les conséquences de certaines mutations responsables de leucémies.

— Le système enzymatique en cascade de la coagulation (formation du caillot qui bouche les vaisseaux lésés) a été détaillé.

— La transfusion sanguine permet aujourd'hui à des millions de malades de survivre à des anomalies génétiques des hématies ou de la coagulation, à toutes sortes d'interventions chirurgicales, aux accidents, ainsi qu'à des maladies du sang.

— Les premières applications du génie génétique ont bénéficié aux malades atteints de maladies du sang : interféron alpha dans la leucémie à tricholeucocytes, érythropoïétine dans l'anémie de l'insuffisance rénale, facteurs de croissance des granulocytes dans certains déficits constitutionnels de la production des polynucléaires neutrophiles et les toxicités hématologiques induites par les chimiothérapies anticancéreuses.

hématome

Collection de sang dans un organe ou dans un tissu, faisant suite à une hémorragie.

   Un hématome a presque toujours pour cause un traumatisme. Cependant, il peut survenir après un choc très bénin ou même spontanément en cas de surdosage en médicaments anticoagulants (particulièrement en antivitamine K) ou de maladie de la coagulation sanguine (hémophilie). Dans la majorité des cas, l'hématome régresse spontanément. Mais, parfois, il est remplacé par du tissu fibreux, ce qui peut gêner le fonctionnement de l'organe, par exemple si celui-ci est un muscle. D'autres complications de l'hématome sont sa surinfection ou la compression d'un organe voisin. On évacue le sang, par ponction ou incision chirurgicale, uniquement dans le cas d'hématomes volumineux et compressifs.

hématome extradural

Collection de sang entre la voûte du crâne et la dure-mère (dernier feuillet externe enveloppant les méninges).

CAUSES ET SIGNES

L'hématome extradural est relativement rare. Il est consécutif à un coup sur le côté de la tête, avec rupture de l'artère située à la surface de la dure-mère, et souvent associé à une fracture du crâne. Il se forme et s'étend rapidement, augmentant la pression à l'intérieur du crâne, si bien que, quelques heures après le traumatisme, apparaissent chez le sujet des maux de tête, des troubles de la conscience (somnolence, coma), parfois une hémiplégie. L'évolution est caractéristique : les signes n'apparaissent que quelques heures après le traumatisme, alors que le malade semblait se porter bien.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

L'hospitalisation s'impose en urgence, le diagnostic est confirmé par scanner, et le traitement consiste en une intervention chirurgicale. Le chirurgien réalise un volet osseux dans le crâne, évacue l'hématome puis referme le volet.

PRÉVENTION

La gravité de cette affection et l'existence d'un intervalle libre de quelques heures entre le traumatisme crânien et la formation d'un hématome extradural justifient la surveillance à l'hôpital pendant 24 heures de tout traumatisme crânien.