Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

adénoïde

Qui ressemble à un ganglion.

adénoïdectomie

Ablation chirurgicale des végétations adénoïdes (hypertrophie des amygdales pharyngées de Luschka).

   L'adénoïdectomie, couramment appelée opération des végétations, est pratiquée chez un enfant sujet à des otites aiguës à répétition ou présentant une importante surdité de transmission (due à une atteinte de l'oreille moyenne). Sous anesthésie générale de courte durée, une curette est placée contre la paroi postérieure du pharynx afin de racler les végétations situées dans le nasopharynx. L'opération ne nécessite pas d'hospitalisation et l'enfant peut recommencer à s'alimenter normalement dès le lendemain.

adénoïdes (végétations)

Hypertrophie d'une nappe de tissu lymphoïde de la muqueuse du rhinopharynx (amygdales pharyngées de Luschka), survenant chez l'enfant.

   Elle s'accompagne le plus souvent d'une infection de ce tissu lymphoïde.

SYMPTÔMES ET SIGNES

— L'hypertrophie des végétations adénoïdes empêche l'enfant de respirer normalement par le nez. La nuit, il ronfle, a des insomnies, des terreurs nocturnes, voire une énurésie. Sa prononciation est défectueuse, sa voix, nasonnée (caractérisée par une résonance nasale excessive ou insuffisante). Chez le nourrisson, cette gêne peut empêcher la tétée.

— L'infection des végétations adénoïdes, ou adénoïdite, peut prendre deux formes :

— l'adénoïdite aiguë, avec obstruction nasale, fièvre, et souvent otite aiguë ;

— l'adénoïdite chronique, responsable de rhumes fréquents, de troubles auriculaires (otites simples ou suppurées), de poussées de laryngite, de trachéites et de bronchites à répétition, de troubles de l'état général (anorexie, fatigue, amaigrissement, fièvre inexpliquée), digestifs (provoqués par la déglutition de mucosités) ou de troubles du développement de la cage thoracique.

DIAGNOSTIC

L'examen du rhinopharynx permet d'affirmer la présence des végétations adénoïdes et leur caractère infecté ou non.

TRAITEMENT

Les végétations adénoïdes peuvent être opérées (adénoïdectomie) sous anesthésie générale quel que soit l'âge, mais en dehors des crises d'adénoïdite aiguë.

Voir : végétation.

adénolymphite mésentérique

Inflammation d'un ou de plusieurs ganglions lymphatiques du péritoine abdominal (mésentère).

   L'adénolymphite mésentérique est généralement due à une infection virale, très rarement à une infection bactérienne (yersiniose). Fréquente chez l'enfant, elle est responsable de douleurs abdominales et de fièvre pouvant simuler une crise d'appendicite aiguë. Le diagnostic d'adénolymphite mésentérique ne doit être posé qu'avec prudence pour ne pas méconnaître celui d'appendicite. L'évolution est spontanément favorable et le traitement repose sur l'administration d'analgésique et d'antipyrétique, très rarement d'antibiotique (yersiniose).Cependant, un doute persistant avec une appendicite aiguë peut conduire à une intervention chirurgicale.

Voir : yersiniose.

adénomatose pluri-endocrinienne

Formation d'adénomes (tumeurs bénignes) sur deux ou plusieurs glandes endocrines.

   Il existe trois formes d'adénomatose, en fonction des glandes atteintes :
— les glandes parathyroïdes, l'hypophyse, le pancréas endocrine et les glandes corticosurrénales sont le siège des adénomatoses de type I ;
— la glande thyroïde, les glandes parathyroïdes et les glandes médullosurrénales sont le siège des adénomatoses de type IIa ;
— les adénomatoses de type IIb, localisées sur les mêmes glandes que celles des adénomatoses de type IIa, se caractérisent par un aspect longiligne des sujets atteints et la présence de ganglioneuromes (fibres nerveuses des ganglions) muqueux.

   Les adénomatoses sont des affections très rares dont la transmission peut être héréditaire.

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

Ces tumeurs peuvent ne s'accompagner d'aucun symptôme et être découvertes lors du bilan d'une hypercalcémie ou du dépistage d'une famille atteinte. Toutefois, elles grossissent localement et sécrètent des hormones à des taux élevés.

   L'adénome parathyroïdien entraîne alors une hyperparathyroïdie (hypersécrétion de la glande parathyroïde). L'adénome pancréatique provoque un syndrome de Zollinger-Ellison. Plus rares, l'adénome corticosurrénalien peut causer un syndrome de Cushing et l'adénome hypophysaire peut entraîner des troubles de la vision. L'adénome thyroïdien est une prolifération des cellules C de la thyroïde, qui devient souvent cancéreuse. L'adénome médullosurrénalien se transforme en phéochromocytome (tumeur bénigne, responsable d'une hypertension artérielle).

TRAITEMENT

Il consiste en l'ablation des tumeurs.

adénome

Tumeur bénigne qui se développe sur une glande et qui reproduit sa structure.

   Un adénome peut atteindre la plupart des organes (rein, sein, prostate, foie, pancréas), ainsi que les glandes endocrines et certaines muqueuses (côlon, muqueuse utérine).

Adénomes digestifs

Ces tumeurs bénignes touchent un organe de l'appareil digestif.

   Les adénomes digestifs peuvent se développer dans l'estomac, l'intestin grêle, le côlon, le rectum, les voies biliaires, le foie, le pancréas. Parmi les adénomes digestifs, celui du côlon et celui du foie sont les plus fréquents.

— L'adénome du côlon est une tumeur bénigne qui touche de 5 à 10 % des personnes qui sont âgées de plus de 50 ans. Son apparition est soumise à des facteurs génétiques et à des influences du régime alimentaire (pauvre en fibres).

   Certains adénomes peuvent se transformer en cancers (adénocarcinomes). Ce risque est d'autant plus grand que l'adénome est volumineux (supérieur à 1 cm) et que les tissus présentent des signes de dysplasie sévère.

   La coloscopie (endoscopie du côlon) permet le dépistage et la destruction des adénomes coliques. Toutefois, le risque de récidive impose une surveillance régulière. La présence d'adénomes en très grand nombre est, par ailleurs, révélatrice d'une maladie familiale, la polypose rectocolique, dont le gène responsable a été identifié.

— L'adénome hépatique est une tumeur bénigne du foie, plus fréquente chez la femme. Son développement et la survenue de complications sont favorisés par la prise de contraceptifs oraux. Généralement asymptomatiques, ces tumeurs entraînent rarement des douleurs et exceptionnellement des hémorragies intrapéritonéales.

   Dans de rares cas, l'adénome hépatique peut se transformer en carcinome hépatocellulaire.

Adénomes endocriniens

Ces tumeurs bénignes se développent sur une glande endocrine.

   Les adénomes endocriniens peuvent sécréter une hormone (adénomes sécrétants) ou ne pas en sécréter (adénomes non sécrétants).

— Les adénomes sécrétants sont des tumeurs bénignes dont les plus fréquentes sont : les adénomes parathyroïdiens, qui entraînent une élévation de la sécrétion de parathormone avec hypercalcémie ; les adénomes thyroïdiens, qui entraînent une hyperthyroïdie ; les adénomes hypophysaires. Ceux-ci peuvent causer, selon leur localisation et leur nature, une stérilité féminine réversible ou une acromégalie (développement anormal des extrémités). Les adénomes des glandes corticosurrénales peuvent sécréter un excès de cortisol (syndrome de Cushing), d'aldostérone (syndrome de Conn) ou d'androgènes. Il existe aussi des adénomes sécrétants pancréatiques.

— Les adénomes non sécrétants sont fréquents sur la thyroïde, sur l'hypophyse et, dans une moindre mesure, sur les glandes corticosurrénales. À l'examen, les glandes apparaissent plus grosses ; cette augmentation de volume peut entraîner des désordres fonctionnels par compression des organes proches.

Diagnostic

L'examen clinique et/ou l'imagerie médicale permettent d'identifier l'adénome. Seule l'histologie (biopsie) permet d'affirmer le diagnostic.

Évolution et traitement

L'évolution est variable selon les localisations. Les adénomes des glandes endocrines peuvent demeurer asymptomatiques et sans danger ; les adénomes sécrétants peuvent nécessiter une ablation ; les adénomes digestifs ont pour seul risque la transformation en adénocarcinome. Des schémas de surveillance et de traitement rigoureux leur sont appliqués.

Voir : acromégalie, syndrome de Conn, gigantisme, tumeur.