Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

ophtalmique (artère)

Branche collatérale de l'artère carotide interne.

   L'artère ophtalmique naît de la carotide interne, se dirige vers le canal optique, entre dans l'orbite et se termine par l'artère nasale au bord interne de l'œil ; elle donne de nombreuses branches : lacrymale, palpébrale, ethmoïdales, frontale interne, centrale de la rétine, sus-orbitaire et ciliaires.

   Ces rameaux alimentent en sang l'œil et la rétine, la glande lacrymale, les paupières, les muscles responsables des mouvements de l'œil et les muscles du front.

PATHOLOGIE

L'occlusion de l'artère centrale de la rétine entraîne une perte de la vision, qui peut être définitive en l'absence de traitement immédiat et approprié.

ophtalmologie

Discipline médicochirurgicale et optique qui se consacre à l'étude de la structure et du fonctionnement du système visuel, ainsi qu'aux maladies qui le concernent.

   Les ophtalmologues, ou ophtalmologistes, traitent les affections de l'œil et assurent la correction des troubles de la vision. Ils prescrivent les lunettes et les lentilles de contact, et assurent les traitements médicaux et chirurgicaux d'affections comme le glaucome, la cataracte, le décollement de la rétine, le strabisme ou l'obstruction des voies lacrymales.

   L'examen du fond d'œil permet à ces spécialistes de détecter et de surveiller les conséquences de certaines affections, comme l'hypertension artérielle, le diabète sucré, l'artériosclérose et l'hypertension intracrânienne.

   L'étude du champ visuel peut révéler des anomalies liées à une atteinte neurologique, en particulier une tumeur cérébrale.

ophtalmoplégie

Paralysie des muscles moteurs d'un œil ou des deux yeux, due à une atteinte d'un des nerfs oculomoteurs ou des noyaux d'origine de ces nerfs.

   Les traumatismes crâniens et orbitaires, les compressions tumorales et l'hypertension intracrânienne, le diabète, les maladies vasculaires, la sclérose en plaques, la maladie de Behçet, ainsi que certaines inflammations et infections cérébrales sont à l'origine de paralysies des nerfs oculomoteurs, qui peuvent toucher soit le nerf moteur oculaire commun, soit le nerf moteur oculaire externe, soit le nerf pathétique. Les lésions des noyaux et des filets d'origine des nerfs oculomoteurs se produisent généralement en cas d'atteinte du tronc cérébral.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les symptômes diffèrent en fonction du nerf ou des noyaux atteints.

— La paralysie du nerf moteur oculaire commun se traduit par un ptôsis (chute de la paupière supérieure), une déviation de l'œil vers l'extérieur et vers le bas. Les mouvements vers l'intérieur, vers le haut et vers le bas sont impossibles. La pupille est dilatée et ne réagit pas à la lumière. L'accommodation, permettant de former des images nettes sur la rétine, est impossible, et la lecture se révèle difficile.

— La paralysie du nerf moteur oculaire externe se manifeste par la déviation de l'œil vers l'intérieur. Il est impossible pour le sujet de diriger son œil vers l'extérieur.

— La paralysie du nerf pathétique entraîne une gêne à la lecture.

— La paralysie des noyaux d'origine des nerfs oculomoteurs, ou ophtalmoplégie nucléaire, se manifeste par une paralysie des mouvements associés des deux yeux (paralysie de l'axe vertical associée à une paralysie du nerf moteur oculaire commun, par exemple). D'autres signes neurologiques sont associés : fièvre, apathie, troubles de la coordination des mouvements.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur l'examen des yeux, complété par le test de Lancaster, destiné à apprécier de façon précise l'oculomotricité.

   Le traitement est celui de la cause de l'ophtalmoplégie. Parfois, le port de prismes, collés sur les verres de lunettes lorsqu'ils sont temporaires ou inclus définitivement en eux, permet de compenser la déviation de l'œil, en replaçant l'image dans le bon axe.

ophtalmoscopie

examen du fond d'œil

opiacé

Substance chimique dérivée de l'opium et utilisée en thérapeutique.

Synonymes : morphinique, morphinomimétique.

   Les opiacés sont obtenus par synthèse ; leur formule chimique est proche de celle des constituants de l'opium (substance laiteuse extraite du pavot, qui provoque un état d'euphorie suivi d'un sommeil onirique).

INDICATIONS

Les opiacés ont des indications diverses. Ils peuvent être utilisés comme anesthésiants (alfentanyl, fentanyl, sulfentanyl), comme antitussifs (codéine, codéthyline, dextrométhorphane, noscapine, pholcodine), comme antidiarrhéiques (diphénoxylate, lopéramide), comme antidotes en cas d'intoxication à l'héroïne (nalorphine, naloxone).

   Mais les opiacés sont, avant tout, des analgésiques qui agissent directement sur le système nerveux central (analgésiques centraux). Parmi eux, on distingue les analgésiques mineurs et les analgésiques majeurs.

— Les analgésiques mineurs dérivés des opiacés (codéine, dextropropoxyphène) sont indiqués lorsque les analgésiques ordinaires (paracétamol, aspirine) ne sont pas assez efficaces sur la douleur.

— Les analgésiques majeurs dérivés des opiacés (buprénorphine, dextromoramide, morphine, nalbuphine, pentazocine, péthidine) sont prescrits en cas de douleurs intenses qu'aucun des autres analgésiques existants n'arrive à combattre.

CONTRE-INDICATIONS

Les opiacés sont contre-indiqués en cas d'insuffisance respiratoire ou de convulsions. Ils ne doivent pas être prescrits aux enfants en bas âge ni être associés aux inhibiteurs de la monoamine oxydase (I.M.A.O.), à l'alcool ou aux médicaments dépresseurs du système nerveux central.

MODE D'ADMINISTRATION

Les opiacés sont administrés par voie orale ou sous forme de suppositoire, ou encore par voie injectable : intramusculaire, intraveineuse ou même intrathécale (dans le liquide cérébrospinal), à l'aide de pompes délivrant à la demande des doses répétées, dans le cas de douleurs rebelles (cancer au stade terminal, par exemple).

EFFETS INDÉSIRABLES

Les vomissements, la constipation, les vertiges sont fréquents. Un effet calmant excessif ou, au contraire, une excitation, une dépression respiratoire, une pharmacodépendance sont beaucoup plus rares.

   L'intoxication se manifeste surtout par une dépression respiratoire (respiration pénible, sensation d'étouffement, etc.) et évolue vers le coma.

   Le traitement est celui des symptômes (respiration artificielle), et un antidote (nalorphine, naloxone) est injecté.