Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

codominance

Relation équilibrée entre deux versions d'un même gène qui leur permet de s'exprimer simultanément chez un individu.

   Dans les cellules, chaque chromosome existe en deux exemplaires et il arrive très fréquemment qu'un gène soit d'une version différente (allèle) sur l'un des chromosomes et sur l'autre. Quand cela est le cas, les deux versions entrent en compétition pour s'exprimer. Si elles sont de force égale, elles s'expriment toutes les deux dans l'apparence de l'individu et les deux allèles sont dits codominants. Chez l'homme, par exemple, un enfant ressemble à ses deux parents, parce que les traits du visage constituent des caractères codominants.

codon

  • Synthèse des protéines
Séquence de trois bases nucléotidiques dans la molécule d'un acide nucléique (A.D.N. ou A.R.N.).

Synonyme : triplet.

   Chaque codon correspond spécifiquement à un acide aminé, dont la nature est déterminée par le code génétique. Les codons jouent un rôle fondamental dans la synthèse des protéines, molécules formées d'une succession d'acides aminés.

Voir : code génétique.

cœliaque

Qualifie ce qui se rapporte à la cavité abdominale.

— La région cœliaque est située entre le diaphragme et l'un des replis du péritoine, le mésocôlon transverse. Elle est traversée par l'aorte cœliaque. De part et d'autre du tronc cœliaque, le plexus solaire, ou plexus cœliaque, réunit les grands et petits nerfs splanchniques et les nerfs pneumogastriques. Cette zone est particulièrement vulnérable à la douleur en cas de cancer du pancréas.

— Le tronc cœliaque est une artère naissant de l'aorte au niveau de la 12e vertèbre dorsale. Long de 1 à 3 centimètres, il donne naissance à trois branches : l'artère coronaire stomachique, l'artère splénique et l'artère hépatique. Le tronc cœliaque peut être comprimé par une formation fibreuse en forme d'arc, le ligament arqué. Il peut aussi être le siège d'une sténose (rétrécissement) due à un dépôt d'athérome.

cœliochirurgie

ou

vidéo-endoscopie

Technique chirurgicale permettant d'opérer à partir d'une image apparaissant sur un écran, transmise par un tube muni d'une optique, introduit dans l'organisme (endoscope vidéo-assisté).

Synonymes : chirurgie vidéo-endoscopique, cœlioscopie, laparoscopie.

   Limitée initialement au petit bassin (cœlioscopie) ou à l'abdomen (laparoscopie), la vidéo-endoscopie s'intéresse aujourd'hui à de nombreux territoires de l'organisme.

   Les avantages de la vidéo-endoscopie sont une limitation considérable des incisions d'accès aux organes (d'où un bénéfice esthétique important), une meilleure image du site d'intervention, une amélioration de la période postopératoire, avec notamment une diminution de la douleur et de la durée d'hospitalisation.

   Cette technique a l'inconvénient de nécessiter parfois une durée d'intervention plus longue que celle de la chirurgie traditionnelle. En outre, elle requiert un appareillage moderne et coûteux, dans un environnement opératoire adapté, et un grand entraînement des chirurgiens qui la pratiquent.

   Les développements actuels se font vers la programmation informatique de l'opération, l'utilisation de robots télécommandés et la télétransmission. Cependant, pour un certain nombre d'interventions, cette technique chirurgicale ne peut pas remplacer la chirurgie traditionnelle.

INDICATIONS

Le nombre d'interventions pratiquées en vidéo-endoscopie est actuellement important et tend à augmenter.

— Dans le petit bassin, la vidéo-endoscopie permet le traitement de la stérilité, l'ablation des ovaires, des annexes, l'hystérectomie, le curage ganglionnaire.

— Dans l'abdomen, pratiquement toutes les opérations sont réalisables : traitement d'une hernie hiatale, ablation de la vésicule biliaire (cholécystectomie), de l'estomac (gastrectomie), du foie (hépatectomie), de la rate (splénectomie), du côlon (colectomie), etc.

— Dans l'espace rétropéritonéal (derrière le péritoine, membrane qui entoure les organes digestifs), elle est utilisée pour la néphrectomie (ablation d'un rein), la surrénalectomie (ablation d'une ou des deux glandes surrénales), le curage ganglionnaire (par exemple de métastases cancéreuses).

— Dans le thorax, la même technique, alors appelée thoracoscopie, permet également de traiter des lésions pulmonaires et de réaliser des interventions sur l'œsophage, y compris l'œsophagectomie.

— Dans le cœur et les vaisseaux sanguins, la vidéo-endoscopie permet des pontages coronariens, aortiques, la suture du canal artériel.

— Dans l'appareil urinaire, cette technique permet l'ablation de la vessie (cystectomie) et, chez l'homme, de la prostate (prostatectomie).

— Dans le cou, elle permet l'ablation des glandes parathyroïdes et du lobe thyroïdien.

— Les articulations et la colonne vertébrale font également l'objet d'interventions par vidéo-endoscopie.

TECHNIQUE

Elle dépend du siège de l'opération. Pour les interventions pratiquées dans l'abdomen, les plus fréquentes, on introduit dans un premier temps, par une aiguille enfoncée dans l'ombilic ou dans la région sous-costale gauche, du gaz carbonique afin de créer un pneumopéritoine (large espace gazeux éloignant la paroi des viscères et permettant la manipulation des instruments). Un trocart (instrument en forme de poinçon, monté sur un manche et contenu dans une canule) est ensuite introduit à travers la région ombilicale afin de permettre le passage de l'endoscope. Celui-ci est relié à une caméra ; l'image est suivie sur un écran, et, éventuellement, enregistrée sur cassette vidéo. D'autres trocarts, d'un calibre de 3 à 12 millimètres, sont introduits en différents points de la paroi pour permettre le passage des instruments nécessaires à l'intervention : pince tractrice, ciseau, électrocoagulateur, matériel de suture ou de ligature, aspirateur, irrigateur. En cas d'ablation d'organe, ce dernier est placé dans un sac en plastique étanche, et extrait à travers un trocart (une petite ouverture de la paroi est parfois nécessaire). Lorsque l'intervention est terminée, le gaz s'évacue spontanément par les ouvertures, et les orifices cutanés sont suturés.

   Pour les interventions pratiquées dans l'espace péritonéal, il est indispensable de créer un espace de travail par un gaz. Pour celles pratiquées dans le thorax, il suffit de favoriser l'affaissement du poumon. Pour celles qui concernent le cou et les articulations, il est possible d'éviter la distension gazeuse.

Voir : endoscope, endoscopie, laparoscopie.