Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

angiospasme

Contraction spasmodique d'un vaisseau sanguin.

   Cette réaction inappropriée concerne le plus souvent une artère et survient en réaction à des stimulations thermiques, mécaniques ou biochimiques. Ainsi, dans la maladie de Raynaud, l'angiospasme est responsable de manifestations douloureuses des pieds et des mains après une exposition au froid. Au cours d'une angiographie, le contact mécanique de la sonde avec la paroi d'un vaisseau peut provoquer un spasme transitoire. Enfin, certains patients souffrant d'angor se plaignent de douleurs thoraciques au repos, douleurs liées à un spasme des artères coronaires et définissant l'angor de Prinzmetal.

   Le traitement fait appel aux antispasmodiques vasculaires et, particulièrement, aux inhibiteurs calciques.

angoisse

anxiété

angor

Douleur thoracique pouvant irradier vers le cou, la mâchoire inférieure ou les bras, due à la mauvaise irrigation du cœur.

Synonyme : angine de poitrine.

   L'angor est une affection fréquente dans les pays développés, où il représente l'un des principaux problèmes de santé publique.

DIFFÉRENTS TYPES D'ANGOR

— L'angor stable chronique se caractérise par des douleurs peu fréquentes lors d'un niveau d'activité assez important, qui cèdent rapidement à la prise d'un médicament.

— L'angor instable regroupe l'angor d'apparition récente (de novo), l'angor d'effort chronique déstabilisé (survenant plus souvent qu'à l'accoutumée, pour des efforts moindres, et cédant plus difficilement à la prise d'un médicament) et l'angor survenant au repos (angor de repos). L'angor instable indique un risque élevé de survenue à court terme d'un infarctus du myocarde.

— L'angor spastique, ou angor de Prinzmetal, ne survient qu'au repos, généralement au petit matin.

CAUSES

L'angor s'explique par le rétrécissement anormal d'une ou de plusieurs des artères du cœur, les coronaires. Dans la plupart des cas d'angor stable chronique, ces diminutions de calibre se manifestent au cours de l'effort, lorsque les besoins cardiaques en oxygène sont augmentés. L'atteinte des artères coronaires est en règle générale consécutive à l'athérome (dépôt lipidique sur les parois artérielles), dont les principaux facteurs de survenue sont l'âge, le sexe (l'angor est plus tardif chez la femme), l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, l'hypercholestérolémie, le tabagisme et l'hérédité. Dans l'angor instable, une plaque d'athérome se rompt, obstruant brutalement, plus ou moins complètement, la lumière artérielle. L'angor spastique est lié à la contraction spasmodique d'une artère coronaire sans qu'il existe nécessairement de rétrécissement sur l'artère à l'état normal.

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

L'angor se manifeste par une sensation de serrement derrière le sternum, pouvant irradier vers la gorge, la mâchoire inférieure, le dos, les bras (surtout le gauche). La complication de l'angor réside en l'infarctus du myocarde : l'artère rétrécie se bouche, à la suite d'une rupture de plaque et d'une thrombose. L'infarctus se traduit par une crise douloureuse, intense et prolongée, avec sueurs, nausées ou vomissements et malaise (hypotension artérielle) ; il impose le transport sans délai par ambulance spécialisée vers un service d'urgence cardiologique.

DIAGNOSTIC

Essentiellement clinique, il repose sur les caractéristiques et la durée de la douleur survenant chez un patient qui présente un ou plusieurs facteurs de risque d'athérome. Des modifications de l'électrocardiogramme apparaissent durant la douleur. D'autres examens sont utilisés pour rechercher les lésions des artères coronaires et pour guider le traitement : l'épreuve d'effort sur vélo ou sur tapis roulant (qui peut déclencher le symptôme douloureux), la scintigraphie myocardique et la coronarographie.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

L'angor stable se traite par des médicaments (bêtabloquants, trinitrine, inhibiteurs cal-ciques, aspirine), tandis que la forme instable impose une hospitalisation pour diminuer le risque de survenue d'un infarctus. Deux autres solutions thérapeutiques sont envisageables : l'angioplastie coronaire ou la chirurgie (pontage aortocoronaire), leurs indications étant fonction des résultats de la coronarographie et de l'efficacité des médicaments. Le traitement de l'angor spastique fait appel aux vasodilatateurs de la famille des inhibiteurs calciques. La meilleure prévention repose sur la lutte contre les facteurs de risque de l'athérome : régime alimentaire pauvre en graisses saturées, pratique d'un sport adapté, arrêt du tabac, vie régulière.

anguillulose

Maladie parasitaire due à l'infestation par des anguillules.

Synonyme : strongyloïdose.

   L'anguillule, ou Strongyloides stercoralis, est un petit ver de la classe des nématodes, de 2 ou 3 millimètres de long. Il s'implante dans l'intestin grêle, en particulier dans le duodénum. Il se rencontre principalement sur des sols chauds et humides souillés de matières fécales humaines, dans les pays tropicaux et sur le pourtour de la Méditerranée.

CONTAMINATION

Les larves d'anguillule sont déposées sur le sol avec les selles et s'y développent. Lorsqu'on marche pieds nus sur le sol contaminé, elles pénètrent dans l'organisme à travers la peau et, par la circulation sanguine et lymphatique, gagnent les poumons puis l'intestin grêle.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'infection se traduit d'abord par une toux, une difficulté à respirer, puis par des douleurs et des brûlures épigastriques, une diarrhée à répétition, des poussées d'urticaire, des démangeaisons et une inflammation du derme (syndrome de Larva currens).

DIAGNOSTIC

Les larves d'anguillule sont recherchées dans les selles par examen microscopique, et par une technique de laboratoire spécifique (technique de Baermann).

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

L'anguillulose est combattue par administration d'antihelminthiques comme l'ivermectine, médicament très efficace et bien toléré, ou l'albendazole. On prévient l'infestation en zone tropicale en évitant de marcher pieds nus et en prohibant l'usage d'engrais humains.

anhidrose

ou

anidrose

Absence de sécrétion sudorale.

   En cas de diminution de la sécrétion sudorale, on parle d'hypohidrose.

— L'anhidrose congénitale, ou maladie de Christ-Siemens, est rare. On la rencontre dans la dysplasie ectodermique anhidrotique, où elle s'associe souvent à une hypotrichose (déficit ou arrêt du développement du système pileux) et à une anodontie (absence de dents).

— Les anhidroses acquises peuvent être dues à l'utilisation de médicaments qui diminuent la sécrétion sudorale (anticholinergiques, sympatholytiques) ou à des troubles endocriniens (hypothyroïdie) ou nerveux (lésions de l'hypothalamus). Certaines dermatoses (lichen scléreux, sclérodermie, radiodermites) peuvent aussi, en détruisant l'appareil sudoral, causer une anhidrose.

   L'anhidrose entraîne une sécheresse de la peau, que l'on traite par l'application de laits émollients, et parfois des troubles de la régulation thermique (risque de coups de chaleur en été).

Voir : transpiration.