Larousse Médical 2006Éd. 2006
N

neurochirurgie

Spécialité chirurgicale consacrée au traitement des maladies du système nerveux.

   La chirurgie du système nerveux doit beaucoup aux travaux de l'Anglais Victor Horsley (1857-1916), qui mena à bien d'importantes expériences de vivisection, des interventions nécessitant l'ouverture de la boîte crânienne ainsi que la première excision d'une tumeur de la moelle épinière. L'Américain Harvey Williams Cushing (1869-1939) donna également une impulsion majeure à la neurochirurgie en faisant progresser la chirurgie de l'hypophyse et des tumeurs cérébrales.

   Depuis ces vingt dernières années, la neurochirurgie a étendu ses indications à des opérations aussi variées que l'ablation de tumeurs ou de malformations vasculaires (anévrysme, angiome), la section de certains nerfs dans le traitement de douleurs chroniques, les interventions destinées à supprimer des mouvements anormaux (tremblements sévères) ou des crises d'épilepsie rebelles aux médicaments. De notables progrès ont été réalisés, en particulier grâce aux développements techniques : intervention sous microscope opératoire (microchirurgie), destruction de lésions par rayonnement laser, méthode radiologique par stéréotaxie (repérage très fin de structures cérébrales profondes dans l'espace à trois dimensions).

Voir : neurologie.

neurocristopathie

Affection caractérisée par des malformations de tissus et d'organes dérivés d'une même structure embryonnaire, la crête neurale.

   La crête neurale est un cordon de cellules qui longe le tube neural (le futur cerveau et la future moelle épinière) de l'embryon. Dans les premiers mois de la grossesse, ces cellules se disséminent et se transforment en d'autres cellules : mélanocytes (cellules qui sécrètent le pigment de la peau), cellules de Schwann (qui forment la gaine de fibres nerveuses dans les nerfs) ou cellules endocriniennes. On distingue ainsi quatre principales formes de neurocristopathie : la maladie de Recklinghausen, ou neurofibromatose, la sclérose tubéreuse de Bourneville, ou épiloïa, les néoplasies endocriniennes multiples et la phacomatose pigmentovasculaire. Leur mécanisme d'apparition constitue leur seul point commun, leurs symptômes et leurs traitements étant par ailleurs très divers.

neuroendocrinologie

Discipline médicale qui étudie les relations entre le système nerveux et les glandes endocrines.

   La neuroendocrinologie s'intéresse aux influences que les hormones exercent sur le système nerveux (les hormones de la glande thyroïde sont indispensables au développement du cerveau pendant l'enfance), au rôle hormonal du système nerveux (la région du cerveau appelée hypothalamus sécrète des hormones qui commandent le fonctionnement des ovaires ou des glandes surrénales) et à leurs interactions pathologiques (une insuffisance des hormones thyroïdiennes non traitée chez l'enfant provoque une arriération mentale ; à l'inverse, un trouble de fonctionnement de l'hypothalamus retentit sur les sécrétions ovariennes).

neurofibromatose

maladie de Recklinghausen

neurogène

Qui provient du système nerveux, surtout du système nerveux périphérique, constitué par les nerfs.

— Le syndrome neurogène, ou syndrome neurogène périphérique traduit une atteinte de la fibre nerveuse motrice sur son parcours soit dans le système nerveux central (moelle épinière), soit dans les nerfs. Cette affection peut être due à une névrite (inflammation nerveuse), à une compression du nerf par une tumeur, à un traumatisme, etc. Le sujet souffre d'une paralysie avec diminution des réflexes et de la sensibilité. Ces signes sont répartis dans la région correspondant aux nerfs atteints. L'enregistrement de l'activité des nerfs par l'électromyographie permet d'établir le diagnostic. Le traitement est celui de la cause.

neuroleptanalgésie

Méthode d'anesthésie associant un analgésique (médicament agissant contre la douleur) et un neuroleptique (médicament ayant une action sédative sur le système nerveux).

   La neuroleptanalgésie est une méthode qui a été mise au point en 1959. Elle permet la réalisation d'un certain nombre d'interventions chirurgicales sans avoir recours à une anesthésie générale. L'anesthésie obtenue, subconsciente, est dite vigile : le patient est réveillé mais calme et indifférent, insensible à la douleur. Les produits le plus fréquemment employés sont les morphiniques (fentanyl), pour l'analgésie, et le dropéridol pour l'action neuroleptique. Dans certains cas (malade anxieux, douleur trop importante), on leur associe un hypnotique (protoxyde d'azote à haute concentration, barbiturique d'action rapide, benzodiazépine à effet hypnotique) pour endormir le malade : on parle alors de narconeuroleptanalgésie. L'emploi d'un curare permet éventuellement d'obtenir une relaxation musculaire.

INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS

La neuroleptanalgésie est surtout pratiquée en complément de l'anesthésie générale, lors d'interventions chirurgicales lourdes (chirurgie cardiovasculaire ou abdominale, neurochirurgie, pose de prothèses orthopédiques du rachis). Elle est aussi indiquée lorsque l'état général du patient est précaire (sujets âgés, atteints d'une insuffisance cardiaque ou respiratoire, cancéreux très amaigris). En raison de son temps d'établissement relativement long (15 minutes environ), cette anesthésie ne peut être pratiquée en cas d'urgence ; de même, du fait de la lente élimination du neuroleptique, qui peut être responsable de somnolence après l'opération, elle doit être réalisée en milieu hospitalier. Les autres contre-indications de la neuroleptanalgésie sont la maladie de Parkinson, car cette technique risque d'en aggraver les symptômes ; le phéochromocytome (tumeur de la glande médullosurrénale), car la neuroleptanalgésie peut provoquer dans ce cas une poussée d'hypertension artérielle ; enfin, l'hypovolémie (diminution du volume sanguin), car elle peut entraîner une baisse de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque.

neuroleptique

Médicament actif sur le psychisme, utilisé plus particulièrement dans le traitement des psychoses.

Synonymes : antipsychotique, tranquillisant majeur.

FORMES PRINCIPALES

Les neuroleptiques font l'objet d'une première classification d'après leur structure chimique : benzamides (amisulpride, sulpiride, sultopride, tiapride), butyrophénones (dropéridol, halopéridol), dibenzodiazépines (clozapine), phénothiazines (chlorpromazine, fluphénazine, lévomépromazine, thioridazine) et substances diverses (flupentixol, loxapine, pimozide, olanzapine, risperidone, aripiprazole, etc.).

   Une deuxième classification est fondée sur le type d'effet psychique prédominant (traitement symptomatique) : sédatif (calmant l'agitation et l'agressivité) ; antipsychotique ou encore antidélirant (diminuant ou supprimant les idées délirantes et les hallucinations) ; désinhibiteur (combattant un excès de passivité). Cependant, pour certains produits, l'effet psychique passe au second plan au profit d'un autre effet, par exemple un effet antitussif (contre la toux) ou l'induction d'anesthésie en réanimation (coma provoqué).

INDICATIONS

Les neuroleptiques sont prescrits en cas de psychose (notamment la schizophrénie) et de maladie maniacodépressive (en phase d'agitation maniaque), de dépression avec agitation, de confusion mentale, de délire, d'anxiété, d'agitation par trouble psychologique. Les neuroleptiques permettent d'aider à la resocialisation, voire à un retour dans la vie courante, en atténuant ou en supprimant certains symptômes et surtout en permettant un meilleur fonctionnement cognitif, et, de ce fait, un retour à l'autonomie. La sortie des structures hospitalières nécessite un support social en partenariat avec la famille et l'entourage. La continuité de la prise du traitement neuroleptique ou antipsychotique doit être un des premiers impératifs.

   Les autres indications sont l'insomnie, la toux, les vomissements, les hoquets rebelles, les douleurs intenses, la préparation à l'anesthésie, le coma provoqué.

CONTRE-INDICATIONS

Les neuroleptiques sont contre-indiqués en cas d'allergie au produit actif. Il est dangereux de les associer à l'alcool et parfois à d'autres psychotropes et à certains médicaments destinés à traiter des maladies physiques.