Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

craniotomie

Ouverture chirurgicale de la voûte du crâne.

   La craniotomie est la voie d'accès à l'encéphale lors des interventions de neurochirurgie. Elle permet, par exemple, l'évacuation d'une collection (abcès, hématome) ou l'ablation d'une tumeur. Pratiquée sous anesthésie générale, elle consiste d'abord à inciser, décoller et rabattre le cuir chevelu, puis à sectionner les os en créant un volet crânien, surface osseuse rabattue ou détachée le temps de l'opération. Après l'intervention, le volet est remis en place et fixé.

   Cette technique est parfois indiquée (évaluation encore en cours) dans certains infarctus cérébraux très œdémateux et entraînant une hypertension intracrânienne aiguë.

créatine

Substance azotée de l'organisme, jouant un rôle dans la contraction musculaire.

   La créatine, synthétisée à partir d'acides aminés et présente dans plusieurs tissus, est transformée dans le tissu musculaire par la créatine kinase. Certains sportifs l'utilisent pour augmenter leur masse musculaire.

Voir : créatine kinase, créatinine.

créatine kinase

Enzyme essentiellement musculaire intervenant dans la mise en réserve d'énergie par phosphorylation de la créatine.

Synonyme : créatine phosphokinase (C.P.K.).

   Dans le muscle au repos, la créatine kinase ajoute à la créatine, substance présente dans le tissu musculaire, un acide phosphorique provenant de la dégradation d'une autre substance, l'adénosine triphosphate. Il se forme ainsi de la créatine phosphate, ou phosphagène, qui constitue une réserve d'énergie à moyen terme. En cas de besoin de l'organisme, une réaction inverse permet, à partir de la créatine phosphate, de reconstituer l'adénosine triphosphate, source d'énergie immédiatement disponible pour une activité musculaire.

   La destruction pathologique de cellules musculaires libère de la créatine kinase, qui passe alors dans le sang. Normalement, la concentration sanguine de cette enzyme est inférieure à 200 unités internationales par litre. Elle augmente en cas d'infarctus du myocarde et pour certaines myopathies.

créatinine

Substance azotée provenant de la dégradation de la créatine, constituant du tissu musculaire.

   La créatinine est entièrement filtrée par les glomérules du rein (sans être réabsorbée ni sécrétée par les tubules). Le taux sanguin de créatinine est stable et constant chez un individu donné, et est fonction de sa masse musculaire ; les valeurs normales se situent entre 62 et 115 micromoles par litre (de 7 à 13 milligrammes par litre).

UTILISATION DIAGNOSTIQUE

Une élévation de la créatininémie (concentration sanguine de créatinine) est caractéristique de l'insuffisance rénale, et permet donc d'en faire le diagnostic. Le dosage de la créatinine a remplacé celui de l'urée dans l'évaluation de la fonction rénale. Le calcul de la clairance de la créatinine (nombre de millilitres de plasma que le rein épure de cette substance en une minute) permet de mesurer le degré de l'insuffisance rénale.

crème pharmaceutique

Préparation peu graisseuse et peu épaisse permettant soit d'appliquer un principe médicamenteux sur un endroit du corps, soit d'hydrater la peau.

crépitation

Sensation tactile, parfois audible, comparable à un bruit de pas sur la neige ou à du sel qui éclate dans le feu.

   Perçues sous la peau, les crépitations témoignent d'une infiltration de gaz (emphysème sous-cutané ou gangrène gazeuse). On peut également en faire l'expérience lors d'une fracture : elles témoignent alors de frictions lors du glissement du cartilage ou des fragments osseux entre eux. Enfin, on perçoit parfois des crépitations à l'auscultation du poumon (on parle alors de râles crépitants) : provoquées par le frottement des alvéoles pulmonaires les unes contre les autres, elles sont la preuve d'un foyer de pneumonie ou d'un œdème pulmonaire.

crête-de-coq

condylome génital

Creutzfeldt-Jakob (maladie de)

Maladie cérébrale transmissible, très rare, évoluant vers une démence puis, en 6 à 18 mois, vers la mort.

   La maladie de Creutzfeldt-Jakob (M.C.J.) est une encéphalopathie spongiforme (désignée ainsi d'après l'aspect « en éponge » du tissu cérébral). Elle est due à un agent infectieux de type particulier, le prion.

   Il existe 3 formes classiques de la maladie :
— la forme sporadique, rare, qui touche l'adulte de plus de 50 ans ;
— la forme familiale, transmise génétiquement ;
— la forme iatrogène qui était notamment liée à des implants de tissus infectés, ou à des injections d'hormone de croissance d'origine humaine, aujourd'hui remplacée par l'hormone de croissance synthétique. Cette forme s'est notamment déclarée, autour de 1980, chez des sujets jeunes ayant reçu plusieurs années auparavant un traitement par l'hormone de croissance humaine.

   Une nouvelle forme clinique de la maladie a été identifiée en 1994, dite nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (n.v.M.C.J.). Elle se distingue des formes classiques en ce qu'elle touche des sujets plus jeunes, se déclare après une incubation plus courte, et présente une évolution un peu plus longue (12 à 24 mois), marquée, à son commencement, par des troubles du comportement. Le prion responsable est, en outre, différent : la n.v.M.C.J. résulte vraisemblablement de la transmission à l'homme de l'agent de l'encéphalopathie spongiforme bovine (E.S.B.), probablement par la voie alimentaire. Elle est particulièrement présente au Royaume-Uni, lieu de son apparition en 1994, et où 153 cas se sont depuis déclarés, sur les 171 recensés dans le monde entre 1994 et 2005. En France, 14 cas ont été recensés.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La maladie se manifeste par une démence rapidement progressive, associée à divers troubles neurologiques : mouvements anormaux, cécité, paralysies, déficits sensitifs, hypertonie. Elle évolue souvent rapidement, et est mortelle en 6 à 18 mois.

DIAGNOSTIC

L'électroencéphalogramme et surtout l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) apportent des éléments diagnostiques essentiels, mais seul l'examen du tissu cérébral (biopsie, autopsie) permet de confirmer le diagnostic. Dans la nouvelle variante, la protéine prion pathogène peut être détectée dans certains organes périphériques (amygdales). Il n'y a pas actuellement de traitement curatif validé.

PRÉVENTION

Les mesures de prévention sont essentiellement d'ordre alimentaire. Le prion étant détecté, chez les animaux atteints, dans la cervelle, la moelle épinière et l'œil, mais aussi dans les amygdales et les intestins, tous ces organes et leurs dérivés ont été retirés du commerce ; cette restriction concerne les produits d'origine bovine, et, en France, également ceux d'origine ovine.

   La prévention d'un risque de contamination entre individus implique (le prion étant, chez l'homme, présent dans les mêmes organes que chez l'animal) des mesures particulières de décontamination et de désinfection pour les matériels médicaux en contact avec ces organes, et l'utilisation de matériel à usage unique lorsque cela est possible.

Voir : encéphalopathie spongiforme subaigüe transmissible, prion.