Larousse Médical 2006Éd. 2006
N

neutrophile

Se dit des cellules ayant une affinité pour les colorants à la fois acides et basiques.

   C'est le cas, par exemple, des globules blancs dits polynucléaires neutrophiles jouant un rôle important dans la lutte contre les infections bactériennes.

névralgie

Douleur provoquée par une irritation ou par une lésion d'un nerf sensitif.

   Une névralgie est localisée sur le trajet d'un nerf ou à l'une des racines par lesquelles celui-ci se rattache au système nerveux central, ou encore dans le territoire qui est sous sa dépendance. La douleur évolue en général par crises assez intenses, mais un fond douloureux peut persister entre les crises. On classe les névralgies selon leur localisation.
— La névralgie faciale engendre une douleur suraiguë dans la zone contrôlée par le nerf trijumeau. Elle touche essentiellement la joue, les paupières supérieures et, le plus souvent, le maxillaire supérieur. Elle se produit d'un seul côté et est souvent provoquée par la stimulation d'une zone cutanée particulière de la face.
— La névralgie intercostale siège entre les côtes mais suit le trajet d'innervation cutanée qui croise obliquement les côtes.
— Les névralgies par irritation des nerfs des membres descendent le long d'une bande étroite jusqu'à l'extrémité du membre : névralgie cervicobrachiale au membre supérieur, névralgie crurale et sciatique au membre inférieur.

TRAITEMENT

Il dépend de chaque cas mais comprend souvent une immobilisation temporaire (repos au lit, port d'un corset ou d'un collier cervical), la prise d'analgésiques, d'anti-inflammatoires (par voie injectable ou orale, ou en infiltrations), ou encore des séances de kinésithérapie.

névraxe

Partie du système nerveux comprenant l'encéphale et la moelle épinière.

Synonyme : système nerveux central.

névrite

Inflammation d'un ou de plusieurs nerfs.

   Les névrites font partie des neuropathies périphériques (affections des nerfs en général). La cause de l'inflammation peut être l'alcoolisme, une infection (lèpre, divers virus), un trouble chimique (diabète) ou un traumatisme.

   Les signes sont moteurs (faiblesse musculaire ou véritable paralysie) et/ou sensitifs (fourmillements, douleurs). Ils siègent dans la région contrôlée par les nerfs affectés, ce qui permet de distinguer plusieurs cas : la mononévrite (atteinte d'un nerf) ; la multinévrite, qui touche plusieurs nerfs soit successivement, soit simultanément et d'une façon asymétrique entre la moitié droite et la moitié gauche du corps ; la polynévrite (atteinte de plusieurs nerfs simultanément et symétriquement) ; la polyradiculonévrite (atteinte des racines des nerfs). Le traitement est celui de la cause.

névrite optique

neuropathie optique

névrodermite

lichénification

névroglie

Ensemble de cellules servant à la protection des neurones.

Synonymes : cellules gliales, glie.

   La névroglie est un tissu de soutien situé à l'intérieur de l'encéphale et de la moelle épinière. Quatre types de cellule la constituent : les cellules épendymaires, les astrocytes, les oligodendrocytes et les cellules microgliales.

   Les cellules épendymaires tapissent l'intérieur des cavités contenant le liquide cérébrospinal. Les astrocytes, cellules en forme d'étoile, assurent une fonction de soutien, de protection et d'isolement des neurones, contribuant aussi à la cicatrisation du tissu nerveux. Les oligodendrocytes, petites cellules, sont responsables de la formation des gaines de myéline autour des prolongements des neurones. Les cellules microgliales sont des monocytes (variété de globules blancs) qui sont entrés dans le tissu nerveux et se sont transformés en s'adaptant à leur nouveau milieu. En cas d'agression du tissu nerveux, ces cellules microgliales sont activées et se muent en macrophages (gros globules blancs), capables de nettoyer le tissu par phagocytose.

névrome

Tumeur bénigne formée de fibres nerveuses plus ou moins anormales.

   Les névromes comprennent deux types de lésion, de causes différentes.

— Le névrome d'amputation se développe quand un nerf a été sectionné et quand son extrémité est très éloignée de sa racine, ou lorsque la section est due à l'amputation d'un membre. À la racine, des fibres (axones) repoussent, mais, n'étant plus guidées par une gaine nerveuse, elles s'enchevêtrent et forment une petite masse, le névrome.

— Le névrome plexiforme est dû à une prolifération compacte de fibres nerveuses. Il est superficiel et se traduit par une grosseur palpable sous la peau donnant au doigt la sensation d'un petit paquet de ficelle. Il est caractéristique surtout d'une maladie appelée maladie de Recklinghausen.

   Les névromes sont source de douleurs souvent intenses. Leur traitement est difficile ; l'ablation chirurgicale est dans certains cas possible.

névrose

Trouble mental n'atteignant pas les fonctions essentielles de la personnalité et dont le sujet est douloureusement conscient.

   Le terme de névrose a été créé au XVIIIe siècle par le médecin écossais William Cullen. Ce terme tend aujourd'hui à être remplacé par celui de « trouble névrotique ».

   L'étude de ce type de troubles a joué un rôle déterminant dans l'évolution de la psychiatrie et dans l'émergence de la psychanalyse.

DIFFÉRENTS TYPES DE NÉVROSE

— Les névroses de transfert sont liées à un conflit ancien : leur mécanisme serait un compromis défensif entre le désir infantile et son interdit. Elles se traduisent par des troubles mentaux (ceux de la névrose obsessionnelle, par exemple) ou des manifestations cliniques (celles de l'hystérie ou de la phobie, par exemple).

— Les névroses actuelles sont liées à une souffrance narcissique : névrose d'angoisse, hypocondrie (préoccupation excessive de son état de santé), ou bien névrose réactionnelle (à un traumatisme, au vieillissement, etc.).

   On tend actuellement à associer sous le terme « troubles névrotiques », outre les névroses à proprement parler, les troubles liés au stress et les troubles somatoformes (associant pathologie psychique et symptômes physiques, réels ou redoutés). Sont ainsi rattachés aux troubles névrotiques, notamment, les troubles anxieux et phobiques, les troubles obsessionnels compulsifs (T.O.C.), encore appelés névroses obsessionnelles, ou ceux consécutifs à un stress important ou à une difficulté d'adaptation. Ces différentes affections ont en commun une souffrance psychique importante, un maintien de la personnalité et des relations avec l'extérieur (qui les distingue des troubles psychotiques), et une tendance, de la part du sujet, à imputer son trouble à la réalité quotidienne, et donc à se montrer réfractaire au traitement, en particulier à la psychothérapie.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une névrose se traduit habituellement par un sentiment d'angoisse, un infléchissement du jugement par la passion et l'imaginaire (phénomène de compensation), des perturbations de la vie sexuelle (absence de désirs, frigidité, impuissance) et sociale (manque d'assurance, agressivité). Cependant, à la différence du psychotique, le névrosé ne perd pas le contact avec le réel et reste relativement adapté, quoique difficilement, à son environnement et à la vie sociale.

TRAITEMENT

Les anxiolytiques peuvent apporter un soulagement dans les moments difficiles mais ne constituent en aucun cas un traitement de fond et ne doivent pas être pris longtemps. Seule la découverte de soi, avec l'aide d'un thérapeute (psychothérapie, psychanalyse, thérapie comportementale, etc.), permet généralement d'obtenir la prise de conscience, et, par là même, l'amélioration du trouble.