Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

caséum

Substance anormale des tissus, pâteuse, de couleur blanchâtre ou jaune, plus rarement grisâtre, se formant à la suite d'un processus de nécrose (mort tissulaire) localisée.

   Le caséum se présente comme un liquide épais, finement granuleux ; il peut se calcifier, s'enkyster ou se ramollir en s'imbibant d'eau. Une fois constitué, il ne disparaît que s'il est éliminé par voie naturelle et il laisse alors une cavité, ou caverne.

   Le caséum est très spécifique de la tuberculose. Au cours d'une tuberculose pulmonaire, il peut être éliminé par les bronches et laisse dans le tissu des poumons une caverne où les bacilles se multiplient, assurant le développement de la maladie.

castration

Ablation chirurgicale des testicules (orchidectomie bilatérale) ou des ovaires (ovariectomie bilatérale).

   La castration fait partie du traitement de certains cancers génitaux (ovaires). Elle est également pratiquée pour réduire le taux sanguin d'hormones, œstrogènes ou testostérone, qui stimulent la croissance des cancers hormonodépendants du sein et de la prostate. Cette intervention doit être distinguée de l'ablation unilatérale du testicule, pratiquée pour traiter les tumeurs du testicule et n'entraînant aucune des conséquences hormonales de la castration.

— Chez l'homme, le déficit hormonal consécutif à la castration peut entraîner une féminisation (raréfaction de la barbe, modification de la voix) d'autant plus importante que le sujet castré est jeune.

— Chez la femme, la castration entraîne l'arrêt des règles et équivaut à une ménopause artificielle. L'intervention doit être suivie d'un traitement hormonal palliatif.

   La castration peut entraîner, à long terme, des troubles de la libido.

catabolisme

Ensemble des réactions chimiques de dégradation de substances organiques.

   Le catabolisme permet de produire de l'énergie et d'éliminer des substances vieillies ou toxiques.

Voir : anabolisme, métabolisme.

catalase

Enzyme contenue dans les cellules et détruisant l'eau oxygénée produite dans le corps.

catalepsie

État physique transitoire caractérisé par une rigidité des muscles du visage, du tronc et des membres, qui restent figés dans leur attitude d'origine.

   La catalepsie constitue un trouble du tonus et de l'initiative motrice. Elle se rencontre plus rarement dans diverses affections, notamment l'hystérie et la schizophrénie et dans la maladie maniacodépressive. Elle s'observe surtout dans le cadre de certains troubles du sommeil (endormissement, réveil), lors d'utilisation de toxiques ou au cours d'infections graves. Elle peut également être provoquée par certaines atteintes cérébrales (tumeurs, par exemple). Les muscles sont anormalement raides et toute tentative extérieure de modification se heurte à une résistance ou à l'adoption d'une nouvelle position. Le traitement de la catalepsie est celui de sa cause.

Voir : narcolepsie.

cataplasme

Préparation pâteuse étalée entre deux linges et appliquée sur la peau pour soulager une inflammation (bronchite, douleur dorsale).

   Les cataplasmes sont composés de farine de moutarde - ils sont alors appelés sinapismes - ou de sel d'alumine. Ils ont presque disparu au profit de formes médicamenteuses plus efficaces ou plus pratiques (comprimés, pommades).

Ils sont contre-indiqués sur une dermatose (eczéma), une plaie ou une infection cutanée, en raison d'un risque d'irritation et d'infection.

cataplexie

Disparition soudaine du tonus musculaire, entraînant le plus souvent la chute du sujet.

   La cataplexie peut être limitée à une région de l'organisme (membres, paupières, mâchoire inférieure), mais, le plus souvent, elle affecte l'ensemble des muscles de la posture et du maintien corporel ; elle s'accompagne fréquemment d'un brusque accès de sommeil (narcolepsie). Elle survient à l'occasion d'émotions intenses, agréables ou pénibles, et dure en général de quelques secondes à quelques minutes. Elle résulterait du déclenchement intempestif des mécanismes du sommeil. Bénigne en elle-même, la cataplexie peut néanmoins être un facteur d'accident. Un traitement médicamenteux, antidépresseur ou psychostimulant, permet de prévenir ce risque chez ceux qui y sont sujets.

Voir : narcolepsie.

cataracte

Opacification partielle ou totale du cristallin, due à l'altération du métabolisme des fibres cristalliniennes et responsable d'une baisse progressive de la vision.

DIFFÉRENTS TYPES DE CATARACTE

— La cataracte du sujet âgé est la plus fréquente. Tout individu peut présenter un début de cataracte, qui s'accentue avec l'âge. Les causes n'en sont pas encore exactement connues, mais on sait qu'un ralentissement de la synthèse des protéines s'opère et que le noyau cristallinien devient dur.

— La cataracte de l'adulte peut être d'origine traumatique : contusion du globe oculaire sans effraction ou intrusion d'un corps étranger qui a pu passer inaperçue ; elle est alors souvent unilatérale. Elle peut aussi résulter d'une maladie générale (diabète, le plus souvent), de troubles du métabolisme phosphocalcique (hypoparathyroïdie, tétanie), de certaines affections neurologiques (myotonie de Steinert) ou dermatologiques (eczéma atopique, poïkilodermie, sclérodermie) ainsi que de certains traitements prolongés par les corticostéroïdes. Enfin, certaines pathologies oculaires peuvent se compliquer de cataracte : les fortes myopies, le glaucome, les uvéites ou d'autres affections de l'uvée (membrane de l'œil comprenant l'iris, le corps ciliaire et la choroïde) et les affections choriorétiniennes (décollement de la rétine, tumeur intraoculaire).

— La cataracte de l'enfant a une origine parfois difficile à déterminer. Elle peut être congénitale, due à une maladie infectieuse contractée par la mère pendant sa grossesse et transmise à l'embryon (rubéole) ou, plus rarement, être la conséquence d'une maladie métabolique (galactosémie congénitale), ou accompagner une trisomie 21.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une cataracte se traduit par une baisse progressive de l'acuité visuelle, s'étalant parfois sur plusieurs années. Une sensation de brouillard est fréquente, ainsi que des éblouissements dus à la diffraction des rayons lumineux. Plus rarement, on observe une diplopie monoculaire (sensation de vision dédoublée persistant à la fermeture d'un seul œil). On peut parfois constater une leucocorie (pupille blanche).

DIAGNOSTIC

— Chez l'adulte, l'examen ophtalmologique permet de mesurer la baisse de l'acuité visuelle. Après dilatation pupillaire, l'examen au biomicroscope sert à confirmer la cataracte, à apprécier le degré de l'opacification et à préciser son siège sur les différentes couches du cristallin. Des examens complémentaires sont parfois nécessaires au diagnostic, notamment si l'on suspecte une dégénérescence maculaire (du pôle postérieur de la rétine) : échographie oculaire, angiographie oculaire ou électrorétinographie. La biométrie oculaire permet aussi d'estimer avant l'intervention la taille du cristallin artificiel à implanter.

— Chez l'enfant, la cataracte est plus difficile à détecter dans la mesure où celui-ci ne signale pas toujours la gêne visuelle, surtout si elle est progressive. En outre, l'acuité visuelle n'est mesurable qu'à partir d'un certain âge : chez les nourrissons, on ne peut tester que les réflexes photomoteurs, les clignements réflexes, la mauvaise tolérance à la fermeture du bon œil ou la poursuite d'une lumière par le regard.

TRAITEMENT

Le traitement proprement dit de la cataracte est chirurgical : extraction du cristallin avec implantation d'un cristallin artificiel.

   Chez l'adulte, le remplacement du cristallin malade par un cristallin artificiel (implant) est devenu pratiquement systématique, la tolérance à long terme étant très bonne. La technique communément utilisée est la phacoémulsification qui permet de broyer le noyau du cristallin par les ultrasons et de l'aspirer avant d'implanter le cristallin artificiel. L'extraction intracapsulaire (ablation du cristallin en totalité) ou extracapsulaire (ablation du noyau en laissant la capsule) n'est utilisée que dans des cas particuliers.

   La phacoémulsification est réalisée par une incision oculaire réduite (de 2 à 3 mm) permettant le passage d'implants cristalliniens souvent souples et pliables, suturée ou non (autoétanche), le plus souvent sous anesthésie locale ou topique (collyres anesthésiants de surface).

   Les soins postopératoires locaux sont basés sur des collyres antibiotiques, anti-inflammatoires et mydriatiques (provoquant une dilatation pupillaire). La pose sur l'œil d'une coque rigide trouée permet en outre de le protéger les premiers jours.