Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

dyspraxie

Trouble caractérisé par une altération du développement de la coordination motrice.

   Ce trouble peu connu pourrait concerner 3 à 6 % des enfants. Les enfants dyspraxiques présentent des difficultés à planifier et à coordonner leurs gestes, ceux-ci étant lents, maladroits. Il peut s'agir d'enfants ayant des difficultés pour réaliser des puzzles, utiliser des jeux de construction, s'habiller ou manger seuls proprement. On note un retard dans le dessin et souvent une difficulté d'acquisition de l'écriture. Il peut s'agir d'un trouble global ou plus spécifique à certains gestes (découpage, collage, habillage…). La sévérité de l'atteinte est très variable. La dyspraxie peut être isolée ou associée à un autre trouble (dysorthographie, par exemple).

   Il convient de toujours éliminer une cause neurologique (lésions cérébrales liées à la prématurité ou à un traumatisme crânien, notamment) ainsi qu'une dystrophie musculaire. Le plus souvent, aucune étiologie n'est retrouvée. Le traitement consiste en une rééducation de longue haleine qui sera pratiquée entre autres par les psychomotriciens et les ergothérapeutes de façon à minimiser le handicap provoqué par ce trouble.

dysprotéinémie

Toute affection caractérisée par une hyperproduction d'immunoglobulines.

Voir : dysglobulinémie.

dystocie

Difficulté gênant ou empêchant le déroulement normal d'un accouchement.

   L'origine d'une dystocie peut être maternelle ou fœtale.

Dystocies d'origine maternelle

Ces difficultés de l'accouchement sont liées à une anomalie maternelle.

— Les dystocies cervicales siègent au niveau du col de l'utérus. Elles proviennent d'une rigidité de celui-ci qui ne se laisse pas ouvrir malgré des contractions satisfaisantes. Parmi les causes, on retrouve une agglutination du col ou une sténose (rétrécissement) cicatricielle consécutive à une cautérisation ou à une intervention chirurgicale, ou parfois sans cause apparente. Une césarienne est alors pratiquée.

— Les dystocies dynamiques sont dues à des anomalies de la contraction utérine. Lorsque les contractions sont trop peu marquées, la diminution du tonus musculaire entraîne un manque d'amplitude et/ou un espacement excessif des contractions qui provoque une inertie, ou atonie utérine. Le traitement par perfusion d'ocytocine (médicament qui stimule les contractions de l'utérus) rétablit la régularité et l'intensité des contractions. En revanche, lorsque les contractions sont trop importantes, l'élévation du tonus musculaire entraîne un renforcement des contractions. Un tel phénomène peut se produire en cas d'obstacle à la progression du fœtus et peut entraîner la décision de pratiquer une césarienne. Le renforcement des contractions peut survenir spontanément au cours du travail, mais peut aussi être provoqué par l'administration d'ocytocine lors du déclenchement artificiel de l'accouchement : le risque en est l'hypertonie utérine qui ne se relâche pas et entraîne une souffrance pour le bébé.

— Les dystocies par obstacle prævia sont dues soit à la présence dans le petit bassin d'une tumeur située au-devant du fœtus et empêchant sa descente (kyste de l'ovaire ou fibromyome), soit à l'insertion basse du placenta (placenta prævia), qui gêne l'expulsion. Dans les deux cas, une césarienne est envisagée.

— Les dystocies osseuses sont dues à une déformation du bassin maternel ou à l'insuffisance de ses dimensions. Elles sont prévisibles dès le début de la grossesse par l'étude des antécédents, l'examen clinique et les mensurations du bassin, précisées par la radiopelvimétrie. Le rétrécissement osseux est parfois si important qu'une césarienne s'impose dès la fin de la grossesse sans attendre les premières douleurs. Dans le cas de rétrécissement plus modéré, le pronostic ne peut être établi pendant la grossesse, et il faut attendre l'accouchement et une courte période d'observation (épreuve du travail) pour décider de la conduite à tenir. Si la tête de l'enfant s'engage, l'accouchement se fera probablement par les voies naturelles.

— Les dystocies des parties molles sont dues à des obstacles vaginaux (rétrécissement, vaginisme, kyste) et périnéaux (étroitesse vulvaire, cicatrices de brûlures étendues). Une épisiotomie élargit alors l'orifice et permet le passage de l'enfant.

Dystocies d'origine fœtale

Ces difficultés de l'accouchement sont liées à une anomalie fœtale.

— Certaines présentations constituent des dystocies. Elles sont soit relatives (présentation du siège chez la primipare ou présentation de la face), soit absolues (présentations du front ou de l'épaule). L'obstétricien juge alors si l'accouchement peut avoir lieu par les voies naturelles ou s'il faut envisager de pratiquer une césarienne.

— L'excès de volume du fœtus peut rendre l'accouchement difficile. Cet excès est global (gros enfant) ou localisé (hydrocéphalie, tumeurs du cou ou de la région sacrococcygienne, épaules trop larges). Une césarienne est alors pratiquée.

dystonie

Contraction involontaire et douloureuse figeant tout ou partie du corps dans une position anormale.

   Quand une partie du corps se fixe dans une position dystonique, la zone musculaire concernée se contracte sous l'effet d'un spasme, dit spasme dystonique. Certaines dystonies n'apparaissent qu'à l'occasion d'un mouvement précis ; on parle alors de dystonie de fonction.

CAUSE

Une dystonie est la manifestation d'une atteinte du système extrapyramidal. Les dystonies peuvent être isolées ou faire partie d'une maladie neurologique, parfois héréditaire (dystonie généralisée familiale), mais la cause en reste le plus souvent inconnue. Cependant, on retrouve parfois une pathologie bien déterminée, comme une tumeur cérébrale ou une maladie de Parkinson.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Ils sont variables. Dans le torticolis spasmodique, par exemple, qui constitue la dystonie localisée la plus fréquente et touche souvent les femmes après 40 ans, on observe une rotation anormale de la tête, souvent associée à une inclinaison de celle-ci. Dans la crampe de l'écrivain, la plus fréquente des dystonies de fonction, il se produit une crispation douloureuse des doigts, du poignet et, parfois, de tout le bras dès que le sujet essaye d'écrire. Une douleur accompagne généralement la crispation, qui survient dès le début de l'écriture et empêche sa poursuite.

TRAITEMENT

Il est fondé sur celui d'une cause éventuelle et sur la prise d'anticholinergiques, parfois associés à des myorelaxants pour lutter contre les douleurs. La dopamine, dans certains cas de dystonie généralisée familiale, permet d'obtenir des résultats spectaculaires.

   Pour les dystonies localisées et de fonction, la kinésithérapie joue un rôle fondamental, car elle s'attache à décontracter les muscles hyperactifs et à favoriser le renforcement des muscles antagonistes. Des injections locales de toxine botulinique sont utilisées ; elles provoquent une paralysie transitoire des muscles atteints, facilitant la kinésithérapie.