Larousse Médical 2006Éd. 2006
G

glucagon

Hormone sécrétée par le pancréas et qui augmente la concentration sanguine du glucose (glycémie).

   Le glucagon est un polypeptide formé d'une chaîne de 29 acides aminés et sécrété par une variété de cellules endocrines du pancréas : les cellules alpha. Lorsque la glycémie diminue, la sécrétion de glucagon est stimulée. Le glucagon sécrété agit sur les cellules hépatiques en stimulant la libération du glucose en réserve dans le foie sous forme de glycogène. C'est cet apport de glucose qui fait remonter la glycémie. Celle-ci est maintenue constante grâce à l'intervention antagoniste de l'insuline, hormone également sécrétée par le pancréas.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

Le glucagon est indiqué chez le patient diabétique en cas d'hypoglycémie (chute du glucose sanguin) due à un surdosage en insuline ayant entraîné un malaise ou un coma. L'administration se fait par injection sous-cutanée, intramusculaire ou intraveineuse. L'injection provoque le réveil rapide du patient, auquel on peut alors administrer du sucre ou un liquide sucré. Il n'y a pas d'effets indésirables notables.

CONTRE-INDICATIONS

L'administration de glucagon est contre-indiquée en cas d'hypoglycémie due à un insulinome (tumeur des cellules du pancréas sécrétant l'insuline) ou à une prise d'alcool ainsi que chez les personnes ayant un phéochromocytome (tumeur bénigne des cellules sécrétant l'adrénaline et la noradrénaline).

Voir : glucagonome, glycémie, pancréas, somatostatine.

glucagonome

Tumeur maligne des cellules alpha du pancréas, qui sécrètent une hormone appelée glucagon.

   Le glucagonome est une tumeur très rare, d'évolution lente. Il se manifeste par une éruption cutanée de plaques rouges, dont la caractéristique est d'être migratrice, une stomatite et une glossite douloureuse. Une perte de poids ainsi qu'un diabète et une anémie sont fréquents. Le diagnostic repose sur le dosage sanguin du glucagon, qui montre un taux élevé, et sur le scanner ou l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), qui mettent en évidence la tumeur lorsque celle-ci a atteint un certain volume. Le traitement du glucagonome consiste en son ablation chirurgicale. En cas de récidive ou de métastase hépatique, un traitement par les dérivés de la somatostatine est mis en œuvre.

Voir : érythème nécrolytique migrateur.

glucide

Substance composée de carbone, d'hydrogène et d'oxygène, d'origine essentiellement végétale.

Synonymes : hydrate de carbone, sucre.

   Avec les protéines et les lipides, les glucides, autrefois appelés hydrates de carbone, constituent les trois principaux macronutriments de l'alimentation. Les besoins sont d'environ 5 grammes par kilogramme de poids et par jour et doivent représenter de 50 à 55 % de la ration calorique quotidienne. Les glucides représentent une source énergétique rapidement mobilisable et apportent 4 kilocalories par gramme. Selon la longueur et la complexité de leur molécule, on les range en deux catégories.

— Les glucides simples comprennent les monosaccharides (glucose, mannose, galactose, fructose, sorbitol), constitués d'une seule molécule de glucide, et les disaccharides (saccharose, lactose), formés de deux molécules de glucide. Appelés aussi sucres rapides parce qu'ils sont rapidement absorbés par la muqueuse digestive, ils ont un goût sucré. On les trouve dans de nombreux aliments en quantité plus ou moins importante, mais ils sont surtout abondants dans les fruits, les confitures, les bonbons, les pâtisseries, etc. Les laitages apportent des glucides sous forme de lactose (10 grammes pour 200 ml de lait) contenu dans le lactosérum ; les fromages affinés en sont dépourvus.

— Les glucides complexes sont des polysaccharides, constitués par l'assemblage de très nombreuses molécules de glucide en chaînes plus ou moins ramifiées. Ils n'ont en général pas de saveur sucrée. Les polysaccharides hydrolysables sont susceptibles d'être réduits en monosaccharides par une enzyme qui permet ainsi leur absorption par la muqueuse digestive. Ils sont essentiellement représentés par l'amidon, constituant principal des féculents, des racines et des tubercules, et par le glycogène, présent surtout dans le foie des animaux. Les polysaccharides non hydrolysables constituent la majeure partie des fibres végétales alimentaires (cellulose).

   Il est conseillé, pour avoir une alimentation équilibrée, d'apporter à l'organisme une ration de 50 à 60 % de glucides composée d'un tiers de glucides simples et de deux tiers de glucides complexes.

   Le principal trouble du métabolisme des glucides est le diabète.

glucocorticostéroïde

Hormone stéroïde sécrétée par la zone fasciculée des glandes surrénales et dont la synthèse a pour origine le cortisol.

Synonyme : glucocorticoïde.

   Les glucocorticostéroïdes naturels ont un rôle physiologique dans tous les métabolismes (modifications chimiques de l'organisme). L'augmentation ou la diminution de leur taux (respectivement hypercorticisme et maladie d'Addison) entraînent la perturbation de l'ensemble de ces métabolismes et un cortège de symptômes cliniques et de modifications biologiques comme une bouffissure du visage, une hypertension artérielle, la fragilisation de la peau et l'apparition de vergetures en cas de sécrétion excessive ; une fatigue, une hypotension artérielle et une anorexie en cas de déficit. Lorsque la sécrétion glucocorticostéroïde est déficiente (insuffisance corticosurrénalienne), l'équilibre hormonal est rétabli par la prise orale d'hydrocortisone.

   Les dérivés de synthèse des glucocorticostéroïdes sont très utilisés pour leur action anti-inflammatoire et antiallergique.

Voir : corticostéroïde.

glucose-6-phosphate déshydrogénase

Enzyme participant à la dégradation du glucose.

PHYSIOLOGIE

L'enzyme appelée glucose-6-phosphate déshydrogénase (G-6-PD) catalyse une réaction de déshydrogénation du glucose (élimination d'atomes d'hydrogène dans la molécule de glucose). Cette enzyme assure la protection des globules rouges : en effet, elle fournit des atomes d'hydrogène (H) au glutathion (molécule participant au transport de l'hydrogène) afin que celui-ci transforme l'oxygène excédentaire (O) en eau (H2O) ; en l'absence de glucose-6-phosphate déshydrogénase, l'oxygène présent agresse le globule rouge.

PATHOLOGIE

Le déficit génétique en glucose-6-phosphate déshydrogénase est le plus fréquent des déficits enzymatiques du globule rouge. Le gène responsable de la production de cette enzyme est situé sur le chromosome X (comme le gène responsable de l'hémophilie). Le déficit touche essentiellement les garçons puisqu'il suffit d'un seul gène atteint pour que la maladie se manifeste, alors que les deux gènes doivent être mutés pour qu'elle apparaisse chez les filles. Une autre particularité de cette mutation est qu'elle protège du paludisme les sujets qui possèdent le gène muté. On connaît de très nombreuses variantes de l'enzyme glucose-6-phosphate déshydrogénase, certaines d'entre elles ne produisant aucun symptôme, d'autres entraînant une fragilisation des globules rouges, qui peut aller, dans les formes les plus graves, jusqu'à leur destruction chronique. Les deux types les plus fréquents sont le type A (Afrique) et le type B (Europe), dit aussi déficit méditerranéen. Les deux donnent des poussées d'hémolyse sévères lors de l'absorption de médicaments oxydants (antipaludéens, sulfamides, par exemple), d'infections aigües ou, parfois, seulement à la suite d'ingestion de fèves (favisme, déficit B méditerranéen). Cette destruction intravasculaire entraîne une émission d'urines rouges et éventuellement une insuffisance rénale aiguë. Le déficit africain est moins sévère. Le traitement est essentiellement préventif : il consiste à proscrire tous les médicaments connus pour être mal tolérés chez ces malades. Les symptômes régressent dès l'arrêt du traitement incriminé.

Voir : favisme.