Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

iléon

Partie terminale de l'intestin grêle, située entre le jéjunum et le cæcum (début du gros intestin).

   L'iléon assure l'absorption de l'eau, des électrolytes, de la vitamine B12 et des sels biliaires. En cas d'ablation du jéjunum, il peut suppléer à ce dernier.

   L'iléon peut être exploré par radiographie barytée, entéroscopie, biopsie. Les derniers centimètres de l'iléon peuvent également être observés lors d'une coloscopie.

   La pathologie de l'iléon comprend les iléites (inflammation de l'iléon), les tumeurs primitives (tumeurs se développant aux dépens des cellules de la muqueuse de l'iléon) et les lymphomes. Il est possible de vivre sans iléon à la condition que le jéjunum, lui, soit préservé.

Voir : appareil digestif, iléite, iléocolostomie, iléocystoplastie, iléostomie.

iléorectocoloplastie

Opération chirurgicale consistant à remplacer le rectum par une portion d'iléon.

   L'iléorectocoloplastie fait suite à une ablation du rectum, et est préférée à un abouchement direct du côlon ou de l'intestin grêle sur l'anus, qui entraîne des défécations très fréquentes. Un fragment d'intestin est prélevé dans l'iléon (dont la continuité est ensuite rétablie par suture) et transformé en un « néorectum », placé entre la partie terminale de l'intestin et l'anus, constituant ainsi un réservoir pour les matières fécales. Afin de faciliter la cicatrisation des anastomoses établies en amont et en aval de ce néorectum, une iléostomie temporaire est souvent mise en place, permettant la dérivation des matières vers un orifice pratiqué dans la paroi abdominale. Les résultats de cette opération sont bons, le patient recouvrant une capacité de rétention fécale satisfaisante après une période d'adaptation.

iléostomie

Opération chirurgicale consistant à faire déboucher l'iléon à l'extérieur de l'abdomen à travers un orifice pratiqué dans la paroi abdominale.

   L'iléostomie se pratique après une colectomie (ablation de tout ou partie du côlon) lorsque l'atteinte du côlon est trop grave pour qu'on puisse le conserver ou quand le chirurgien ne peut pas rétablir dans l'immédiat la continuité digestive (en suturant les 2 segments restants) du fait d'une péritonite par exemple. L'opération permet alors de dériver les matières dans une poche collée sur la peau (anus artificiel). Le plus souvent, il s'agit d'une solution provisoire, la continuité digestive étant rétablie ultérieurement par le raccordement de l'iléon au côlon restant (iléocolostomie), au rectum ou à l'anus. Comme les matières contenues dans l'iléon sont semi-liquides, ce qui risque d'irriter la peau et d'entraîner trop de pertes en eau et en sels minéraux, il faut prévoir des soins cutanés particulièrement réguliers et soigneux et des apports alimentaires importants en eau et en sels minéraux.

Voir : stomie.

iléus paralytique

Occlusion intestinale due à une paralysie passagère de l'intestin grêle.

   Un iléus paralytique est provoqué par le retentissement, sur les nerfs ou les vaisseaux de l'intestin grêle, d'une affection voisine : distension aiguë des voies urinaires (colique néphrétique), abcès intra-abdominal, suites d'une intervention chirurgicale, etc.

   Des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements, associés à une distension de l'abdomen, en sont les principaux symptômes. L'examen radiologique révèle une dilatation globale de l'intestin sans signes d'obstacle mécanique (tumeur, volvulus, etc.).

   Le diagnostic est confirmé par la découverte de la cause et le traitement dépend essentiellement de celle-ci. L'alimentation et la boisson sont remplacées provisoirement par des perfusions intraveineuses. Une aspiration temporaire du contenu gastrique peut être nécessaire.

iliaque (artère, veine)

Vaisseau proche de la partie supérieure de l'os du bassin.

Artère iliaque

L'artère iliaque naît de la bifurcation de l'aorte, qui se divise en 2 artères iliaques primitives, droite et gauche. L'artère iliaque primitive gagne la fosse iliaque, où elle se divise en artère iliaque externe, laquelle descend jusqu'au pli de l'aine, où elle se prolonge en artère fémorale, et en artère iliaque interne, qui se divise à son tour dans le petit bassin, qu'elle irrigue.

Veine iliaque

Cheminant en sens inverse de l'artère iliaque, la veine iliaque externe, qui fait suite à la veine fémorale commune, et la veine iliaque interne, qui draine le sang du bassin, se rejoignent pour former la veine iliaque commune. Celle-ci, en se réunissant avec la veine du côté opposé, forme la veine cave inférieure, qui remonte le long de l'aorte.

illusion

Perception erronée d'un objet réel.

   Dans l'illusion, le sujet attribue des qualités inexactes à une stimulation sensorielle bien réelle. L'illusion diffère en cela de l'hallucination, qui est une perception sans objet. Elle peut exister chez tous les sujets sains (croyance motivée par un souhait ou un désir). Elle n'est pathologique que lorsque le sujet refuse, malgré l'évidence, de reconnaître son erreur ou lorsqu'elle sert de point de départ à une construction délirante.

   L'illusion pathologique, particulièrement fréquente dans l'hypocondrie, se rencontre aussi dans tous les états d'altération de la conscience (confusion mentale, épilepsie, impression de déjà-vu, intoxication, alcoolisme), les délires chroniques et certaines affections neurologiques ou chirurgicales (illusion du membre fantôme des amputés, par exemple). Son traitement dépend de la maladie en cause.

imagerie médicale

Spécialité médicale consistant à produire des images du corps humain vivant et à les interpréter à des fins diagnostiques, thérapeutiques (imagerie interventionnelle) ou de surveillance de l'évolution des pathologies.

   La discipline universitaire et hospitalière « radiologie et imagerie médicale » comporte deux spécialités médicales distinctes, intitulées radiologie et imagerie médicale, d'une part, et médecine nucléaire, d'autre part. La radiologie utilise les rayons X, l'échographie les ultrasons, l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) le phénomène de résonance magnétique nucléaire, la médecine nucléaire des isotopes radioactifs.

Radiologie

La radiologie repose sur l'utilisation des rayons X découverts par le physicien allemand Wilhelm Conrad Röntgen en 1895, auteur des premières radiographies d'intérêt médical et prix Nobel de physique en 1901. Elle s'applique selon différentes modalités techniques.

— La radiographie enregistre sur un film photographique l'image projetée de transparence aux rayons X d'une région anatomique. Les radiographies sans préparation sont dites simples ou standards (radiographies osseuses, pulmonaires, de l'abdomen), ou sont réalisées après administration d'un produit de contraste par voie vasculaire (artériographie, urographie intraveineuse), articulaire (arthrographie), intrarachidienne (myélographie) ou digestive (transit œso-gastro-duodénal).

— La radioscopie, qui permet d'observer sur écran l'image projetée en mouvement d'une région anatomique, se fait aujourd'hui par l'intermédiaire d'un amplificateur de brillance et d'une télévision (radioscopie télévisée).

— Les tomographies réalisent des images en plans de coupes parallèles de la région observée selon une technique inventée en 1917 par le médecin français André Bocage. Les tomographies, apport complémentaire des radiographies simples, ont été largement utilisées pour analyser les pathologies jusqu'à l'avènement du scanner RX, qui les a remplacées.

— La tomodensitométrie, ou scanner (scan RX), inventée en 1972 par l'ingénieur britannique Godfrey Newbold Hounsfield, prix Nobel de physiologie et de médecine en 1979, utilise l'ordinateur pour reconstruire point par point l'image d'absorption des rayons X. Cette image est produite par le balayage d'un faisceau collimaté de rayons X en rotation autour de la tête. Cette technique a été la première à fournir des images en coupes du cerveau, en s'avérant plusieurs centaines de fois plus sensible que la radiographie conventionnelle. Le principe du scanner RX de la tête a été secondairement étendu au scanner RX « corps entier », offrant des images en coupes, hautement informatives, du thorax, de l'abdomen, du petit bassin, du rachis et des membres. Il a été amélioré au rythme des progrès de l'informatique. Cinq cents fois plus sensible que le film photographique de la radiographie conventionnelle, il caractérise l'anatomie normale ou lésionnelle par des mesures densitométriques en chaque point. Les images numériques peuvent être traitées, reconstituées et présentées dans différents plans et en mode tridimensionnel (3D). Une injection de produit de contraste iodé par voie intraveineuse peut être pratiquée dans certains cas.

— La radiologie numérisée, ou assistée par ordinateur, remplace le film photographique par des capteurs numériques et permet le traitement informatique des images radiologiques obtenues.

— La radiologie interventionnelle, à visée thérapeutique, utilise l'imagerie médicale pour le guidage de gestes opératoires. Son emploi s'élargit régulièrement.