Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

onlay dentaire

Bloc s'incrustant exactement dans une cavité dentaire (zone cariée, par exemple) préalablement nettoyée et taillée et recouvrant, en outre, une partie de la dent afin de lui rendre sa forme anatomique.

   L'onlay se différencie de l'inlay par son étendue. Plus enveloppant que celui-ci, il restaure également une partie externe de la dent, fragilisée ou détruite par une carie. Il est réalisé en laboratoire à partir d'une empreinte de la dent à restaurer, puis scellé lorsqu'il est en métal ou collé lorsqu'il est en céramique ou en composite.

onychogryphose

Épaississement anormal d'un ou de plusieurs ongles.

   L'onychogryphose relève de causes multiples : vieillissement, traumatismes répétés du pied ou des mains, insuffisance de la circulation veineuse, maladie dermatologique (ichtyose, psoriasis, mycose), maladie neurologique chronique, démence sénile. L'anomalie affecte surtout les gros orteils dont l'ongle devient très épais, courbé en dedans ou en dehors, brun, à surface irrégulière et striée, très difficile à couper. Le traitement repose sur l'application de substances kératolytiques (urée, acide salicylique), qui ramollissent l'ongle, ou, si ce n'est pas suffisant, sur des meulages réguliers de celui-ci. Chez les malades jeunes, on peut aussi enlever chirurgicalement la matrice (zone qui assure la croissance de l'ongle).

onycholyse

Décollement d'un ou de plusieurs ongles sur une portion plus ou moins importante.

   L'onycholyse est le plus souvent consécutive à des traumatismes (travail manuel, soins de manucure trop fréquents, contacts répétés avec des produits chimiques ou cosmétiques), à une maladie dermatologique (psoriasis, eczéma de contact) ou générale (lupus, anémie, maladie endocrinienne, cancer), à la prise de certains médicaments (tétracyclines, immunosuppresseurs) ; beaucoup plus rarement, elle est congénitale. La couleur des ongles est souvent modifiée : jaunâtre, blanchâtre, orangée ou encore, en cas de surinfection par un agent microbien ou une levure, verdâtre ou brunâtre. Le traitement vise, d'une part, à soigner la cause de l'onycholyse, d'autre part, à découper la zone décollée afin de traiter les surinfections. L'ongle repousse ensuite normalement.

onychomycose

Toute infection d'un ongle par un champignon microscopique (dermatophyte, levure ou moisissure).

   Les manifestations des onychomycoses sont très variées : soulèvement de l'extrémité de l'ongle par un dépôt sous-jacent blanc ou gris avec décollement de l'ongle de son lit (onycholyse), petites taches blanches sur la partie superficielle de la lame unguéale (leuconychie), épaississement en bourrelet du repli cutané qui borde l'ongle (périonyxis). Le traitement dépend du champignon en cause. Lorsqu'il s'agit d'un dermatophyte, il repose sur l'application locale et la prise par voie orale d'antifongiques ; si l'atteinte de l'ongle est importante, on peut être amené à procéder à l'ablation de l'ongle, par meulage, décapage chimique à l'aide de pansements imbibés de substances kératolytiques ramollissant l'ongle (urée, acide salicylique) ou, plus rarement, par intervention chirurgicale sous anesthésie locale. Lorsqu'il s'agit d'une levure, le traitement associe des bains alcalins, une désinfection locale, des applications locales et la prise par voie orale d'antifongiques. En cas d'atteinte par une moisissure, les vernis à base d'antifongiques sont efficaces. Après guérison, l'ongle repousse normalement à condition que la matrice (zone assurant la croissance de l'ongle) ne soit pas abîmée.

onychophagie

Tendance à se ronger continuellement les ongles.

   L'onychophagie est particulièrement fréquente pendant l'enfance et l'adolescence. Elle relève d'une instabilité légère (enfant nerveux) et permet de libérer les tensions sur le mode symbolique d'un compromis entre l'agressivité (envie de mordre) et le plaisir oral (succion du doigt).

   C'est une habitude le plus souvent passagère et anodine. Mais, lorsqu'elle est associée à d'autres désordres psychomoteurs (tics, manipulation des cheveux, etc.), une psychothérapie peut être utile. Les traitements locaux (vernis amers, par exemple) ont une efficacité variable.

   La persistance de l'onychophagie à l'âge adulte est fréquente. Elle est alors le témoignage d'un rite obsessionnel ou d'une simple habitude ; mais elle peut également être une des manifestations d'une anxiété généralisée.

onyxis

Toute inflammation d'un ongle.

   Un onyxis est d'origine soit microbienne (staphylocoque, le plus souvent) – il s'agit d'un panaris –, soit mycosique (champignon microscopique), et l'on parle alors d'onychomycose. S'y associe souvent un périonyxis (inflammation du pourtour de l'ongle) formant un bourrelet cutané rouge qui laisse parfois sourdre des gouttes de pus. Le traitement vise à soigner l'infection.

opérabilité

Caractère d'un état pathologique pour lequel une intervention chirurgicale est réalisable.

Voir : inopérabilité.

opération

intervention chirurgicale

ophtalmie

Affection inflammatoire de l'œil.

Ophtalmie gonococcique

Il s'agit d'une conjonctivite qui atteint le nouveau-né, contaminé lors de son passage par les voies génitales de sa mère, laquelle est infectée par la bactérie Neisseria gonorrhœæ, responsable de la blennorragie.

   Une ophtalmie gonococcique se traduit par une conjonctivite purulente, avec d'abondantes sécrétions. Le traitement fait appel aux collyres antibiotiques. L'instillation systématique de collyre antibiotique dans les yeux des nouveau-nés a permis de diminuer la fréquence de la maladie.

Ophtalmie des neiges

Encore appelée cécité des neiges, cette affection inflammatoire est une kérato-conjonctivite (inflammation de la cornée et de la conjonctive).

   L'ophtalmie des neiges est due à l'action des rayons ultraviolets sur des yeux non protégés. Elle se produit quelques heures après l'exposition des yeux à la lumière, qu'il s'agisse de la réverbération des rayons solaires sur la neige en haute montagne ou d'une exposition au rayonnement d'une lampe à ultraviolets.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

L'ophtalmie des neiges est très douloureuse. Elle provoque une photophobie (sensation pénible face à une lumière normale) et un larmoiement intense. Le diagnostic repose sur l'examen de l'œil : l'instillation de fluorescéine dans le cul-de-sac conjonctival met en évidence de petites taches arrondies ou étoilées à la surface de la cornée, qui révèlent une inflammation.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Une ophtalmie des neiges disparaît d'elle-même au bout de 2 ou 3 jours, mais des collyres cicatrisants cornéens peuvent en hâter la guérison.

   Le port de lunettes protectrices de bonne qualité est impératif en haute montagne, en haute mer et lors de l'exposition au soleil ou aux ultraviolets artificiels. Les verres doivent être foncés et filtrants. Des protections latérales sont nécessaires en cas de réverbération due à la neige.

Ophtalmie sympathique

Il s'agit d'une inflammation de l'uvée (iris, corps ciliaire et choroïde), plus ou moins importante. Elle survient sur un œil, généralement dans un intervalle de 3 mois après un traumatisme de l'autre œil ayant entraîné une plaie de l'uvée. Il s'agit d'une réaction auto-immune, l'organisme produisant des anticorps contre les cellules lésées de la choroïde, qui circulent dans le sang. Habituellement, ces cellules ne se trouvent jamais dans la circulation générale, ce qui explique la réaction de rejet. Une ophtalmie sympathique est traitée par l'administration locale et générale de corticostéroïdes. L'utilisation systématique des corticostéroïdes à fortes doses par voie générale à la moindre apparition d'une plaie uvéale a fait beaucoup diminuer la fréquence de cette affection.

Voir : panophtalmie.