Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

ptyalisme

hypersialorrhée

pubalgie

Douleur de la symphyse pubienne (articulation antérieure, fibreuse, entre les deux os iliaques).

CAUSES

Une pubalgie est due à une ostéoarthropathie (combinaison de lésions osseuses et articulaires) pubienne ou, chez les sportifs, au déséquilibre entre les masses musculaires situées au-dessus et en dessous de l'articulation des os iliaques. Chez ces derniers, en effet, les muscles adducteurs de la cuisse (en dessous de l'articulation) sont trop développés par rapport à la musculature abdominale (au-dessus). Une hyperlordose dorsolombaire (exagération de la courbure de la colonne vertébrale à la hauteur des vertèbres lombaires), une raideur du tronc ou un excès d'entraînement favorisent également l'apparition d'une pubalgie.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La douleur, localisée dans la région pubienne, est provoquée par l'activité sportive – et notamment par le fait d'écarter la cuisse. Elle s'aggrave progressivement et peut se diffuser vers la région abdominale basse et la face interne des cuisses. Elle est susceptible d'entraver certains mouvements (montée d'escaliers, marche), et se calme en période de repos.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

La présence de la douleur oriente le diagnostic, qui est confirmé par un examen clinique et radiographique. Le traitement associe la prise d'anti-inflammatoires et la rééducation et, pour les sportifs, une suspension de l'entraînement pendant 6 semaines à 3 mois. En cas de douleurs persistantes, on peut envisager des infiltrations de corticostéroïdes ou d'anesthésiques locaux ou une intervention chirurgicale (transposition des muscles de la paroi abdominale, parfois avec nettoyage de la symphyse pubienne).

PRÉVENTION

La prévention repose sur le renforcement de la musculature abdominale, les étirements des muscles adducteurs (rapprochant la cuisse de l'axe du corps) et quadriceps (permettant l'extension de la jambe sur la cuisse), la correction du maintien et un entraînement sportif équilibré.

Voir : arthropathie, pubis.

puberté

Période de transition entre l'enfance et l'adolescence, caractérisée par le développement des caractères sexuels et par une accélération de la croissance staturale, et conduisant à l'acquisition des fonctions de reproduction.

Puberté normale

Cette période de transition, marquée par des modifications physiologiques importantes, débute entre 10 et 13 ans chez la fille et entre 11 et 15 ans chez le garçon. Le phénomène initiateur de la puberté est encore mal compris. On sait toutefois que cette transformation s'effectue sous l'action successive de structures cérébrales (hypothalamus, antéhypophyse), puis des gonades (ovaires et testicules), et enfin de certains tissus de l'organisme. Schématiquement, l'hypothalamus stimule les cellules gonadotropes de l'antéhypophyse par l'intermédiaire d'une hormone, la gonadolibérine (ou LH-RH). Cette stimulation hypophysaire aboutit à l'augmentation de la sécrétion de gonadotrophines (hormone folliculostimulante, ou FSH ; hormone lutéinisante, ou LH), qui induit un développement des gonades. Celles-ci commencent à sécréter les hormones stéroïdes sexuelles (testostérone pour les testicules, chez les garçons, et œstrogènes, puis progestérone, pour les ovaires, chez les filles). Les glandes surrénales interviennent également dans le développement de la pilosité sexuelle en augmentant une sécrétion hormonale, la déhydroépiandrostérone (DHEA).

— Chez la fille, le premier signe de la puberté est le développement des seins, survenant en moyenne autour de 11 ans, puis apparaît la pilosité pubienne et enfin, un an à un an et demi après les premiers signes pubertaires, la pilosité des aisselles. Les premières règles surviennent en moyenne deux ans après les premiers signes pubertaires, lorsque les pilosités pubienne et axillaire ont atteint leur aspect adulte. Les règles ne deviennent régulières qu'au bout de un an ou deux. Les premiers cycles sont sans ovulation.

— Chez le garçon, la puberté commence par une augmentation du volume des testicules sous l'effet de leur stimulation par les gonadotrophines. La virilisation du garçon (augmentation de la longueur de la verge, développement de la pilosité du pubis puis des aisselles et de la face) résulte essentiellement de la sécrétion de testostérone par les testicules ; ainsi s'explique le délai de quelques mois qui existe entre l'augmentation du volume testiculaire et le développement de la pilosité pubienne. L'augmentation de la sécrétion de testostérone stimule la production des spermatozoïdes, entraîne la maturation des vésicules séminales et de la prostate. Elle provoque les caractéristiques masculines de pilosité du visage, du thorax et de l'abdomen. Le larynx s'élargit, les cordes vocales s'allongent et s'épaississent, la voix mue.

— Chez les deux sexes, la puberté s'accompagne d'une poussée de croissance qui transforme totalement l'aspect physique de l'enfant. Le gain de taille annuel passe de 5 centimètres avant la puberté à 7 à 9 centimètres durant le pic pubertaire. L'âge moyen de ce pic est de 12 ans chez la fille et de 14 ans chez le garçon, mais il existe de grandes variations entre individus : à 14 ans, certains enfants ont totalement terminé leur puberté alors que d'autres ont encore des organes génitaux immatures. On observe également chez les deux sexes une augmentation de poids : celui-ci peut doubler au cours de la période pubertaire en raison surtout de l'accroissement de la masse musculaire chez les garçons et de la masse graisseuse chez les filles.

Anomalies de la puberté

Elles portent sur la date d'apparition des différents signes pubertaires, qui peut être précoce ou retardée.

DÉVELOPPEMENT PRÉMATURÉ DES SEINS

On parle de développement prématuré lorsque les seins apparaissent avant l'âge de 8 ans. Ce phénomène peut s'accompagner d'un accroissement accéléré de la taille ; dans ce dernier cas, on peut penser à une puberté pathologique, d'origine hypophysaire ou ovarienne. Cette éventualité concerne plus volontiers les développements mammaires survenant entre 5 et 7 ans. En revanche, la plupart des développements isolés des seins, sans autre signe de puberté précoce, ne témoignent d'aucune pathologie et ne relèvent d'aucun traitement. Dans tous les cas, cependant, une consultation auprès d'un pédiatre endocrinologue est souhaitable.

PUBERTÉ AVANCÉE

Elle est caractérisée par un début pubertaire se situant entre 8 et 10 ans chez la fille et entre 9 et 11 ans chez le garçon. De telles pubertés ont le plus souvent un caractère non pathologique, mais familial. La recherche d'une tumeur de l'hypothalamus ou de l'hypophyse ne se justifie qu'en l'absence d'antécédents familiaux ou devant une progression pubertaire rapide. On procède alors à un scanner cérébral.

DÉVELOPPEMENT PRÉMATURÉ DE LA PILOSITÉ PUBIENNE

Il survient dans 80 % des cas chez la fille et peut être associé à une pilosité précoce des aisselles ou à de l'acné. Il s'agit d'un désordre bénin. Cependant, pour éliminer toute éventualité d'une situation pathologique (tumeur virilisante de la glande corticosurrénale), des examens endocrinologiques et biochimiques sont nécessaires.

VARIATIONS DANS LA SURVENUE DES PREMIÈRES RÈGLES

Elles peuvent avoir des significations diverses. Chez un très faible pourcentage de filles bien portantes, les règles apparaissent au début de la puberté ; ce phénomène n'a généralement rien de pathologique, mais un examen gynécologique permet d'éliminer l'éventualité d'un fibrome ou d'un polype utérin. À l'inverse, un délai supérieur à 3 ans et demi ou 4 ans entre le début de la puberté et la survenue des premières règles peut être anormal ; il doit conduire à rechercher des causes psychologiques (anorexie mentale) ou nutritionnelles ; parfois, la pratique intensive de certains sports en est responsable. Après l'apparition des premières règles, des irrégularités menstruelles s'observent fréquemment. Des ménométrorragies (saignements importants à intervalles irréguliers) peuvent nécessiter un traitement endocrinien par les œstroprogestatifs. Des douleurs abdominales et pelviennes accompagnent parfois les règles des toutes jeunes filles. Une consultation gynécologique s'impose alors pour décider d'un éventuel traitement.