Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

analgésique

antalgique

anamnèse

Ensemble des renseignements fournis au médecin par le malade ou par son entourage sur l'histoire d'une maladie ou les circonstances qui l'ont précédée.

anamorphose

Déformation provoquée volontairement sur les clichés radiologiques et destinée à mettre en évidence des éléments habituellement peu visibles.

anaphylaxie

État d'un être vivant qui, sensibilisé par l'introduction d'un allergène dans son organisme, est susceptible de réagir violemment à l'introduction ultérieure d'une nouvelle dose, même minime, du même allergène.

   L'anaphylaxie repose sur une production abondante d'anticorps de type E (IgE), qui, lors du deuxième contact avec l'allergène, libèrent dans l'organisme des substances telles que l'histamine, qui déclenchent les effets de l'allergie.

   Tous les symptômes de l'allergie peuvent être observés lors de la réaction anaphylactique (eczéma, asthme, œdème de Quincke) ; le choc anaphylactique, réaction allergique aiguë et parfois mortelle, en constitue la manifestation la plus grave.

   Le sujet qui manifeste une telle sensibilité à un allergène doit éviter tout contact avec l'allergène en question ou envisager un traitement de désensibilisation, au cours duquel il sera progressivement habitué à supporter le contact avec l'allergène.

anaplasie

Perte des caractères morphologiques et fonctionnels des cellules du tissu originel, qui s'observe dans les tumeurs malignes.

   Selon son degré de ressemblance avec le tissu où elle a pris naissance, une tumeur est qualifiée de différenciée ou d'indifférenciée : l'anaplasie est le degré ultime de l'indifférenciation.

   Toute tumeur peut être anaplasique, au moment où elle apparaît ou au cours de son évolution. Les données actuelles de l'immunohistochimie (technique histologique de marquage des cellules par des réactions immunologiques) permettent cependant de rattacher assez souvent, et de façon fiable, une tumeur anaplasique aux cellules dont elle est issue ou, du moins, à un groupe de tissus précis.

anarthrie

Incapacité ou difficulté à articuler des sons, indépendante de toute lésion des organes de la phonation et alors que la compréhension du langage oral et écrit est normale.

CAUSES

L'anarthrie est due à une lésion de l'hémisphère cérébral dominant (le gauche chez les droitiers, par exemple) au niveau de la partie inférieure de la troisième circonvolution frontale ou des structures sous-corticales. Celle-ci peut être d'origine traumatique, vasculaire, infectieuse, tumorale ou, parfois, dégénérative.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Un sujet anarthrique est incapable d'articuler correctement des sons. Les troubles sont variables d'un moment à l'autre et peuvent être absents dans le langage automatique (énumération des jours de la semaine, de l'alphabet, etc.). En revanche, l'anarthrie se manifeste systématiquement pendant la lecture à haute voix, la conversation ou quand le sujet répète une phrase. Le volume de sa voix est réduit ; son ton, monocorde. Dans la majorité des cas, l'anarthrie correspond à une forme évolutive d'une aphasie de Broca (aphasie où prédominent les troubles de l'expression). Elle s'accompagne parfois d'une hémiplégie transitoire et presque toujours d'une paralysie faciale, ainsi que d'une difficulté ou d'une impossibilité à réaliser certains gestes bucco-linguo-faciaux tels que siffler, souffler, gonfler les joues ou faire claquer la langue.

anasarque

Œdème généralisé du tissu cellulaire sous-cutané avec épanchement dans les cavités séreuses (plèvre, péricarde, péritoine).

   L'apparition d'une anasarque est due à diverses maladies (insuffisance cardiaque, cirrhose du foie ou insuffisance rénale) et entraîne une prise de poids importante, une fatigue intense et un essoufflement. Le traitement spécifique de l'affection d'origine s'accompagne de prise de diurétiques par voie intraveineuse et parfois de ponctions évacuatrices.

Anasarque fœtoplacentaire

Il s'agit d'une complication grave de la maladie hémolytique du nouveau-né (incompatibilité entre le groupe sanguin Rhésus du fœtus et celui de la mère). Elle atteint le fœtus au cours de son développement et entraîne souvent sa mort in utero.

anastomose

Abouchement, chirurgical ou spontané, de deux vaisseaux sanguins, de deux viscères creux ou de deux filets nerveux.

   Selon sa configuration, l'anastomose est qualifiée de terminoterminale si les deux extrémités d'un conduit sont reliées, de terminolatérale si l'extrémité d'un conduit est reliée à la paroi de l'autre ou de latérolatérale si ce sont les parois des conduits qui sont abouchées.

Anastomoses chirurgicales

Ces abouchements chirurgicaux de deux conduits sont réalisés par suture manuelle ou par agrafage. La suture s'effectue avec du fil résorbable (tube digestif, voies urinaires) ou non résorbable (artères).

ANASTOMOSE VASCULAIRE

Elle rétablit la continuité artérielle ou veineuse lorsque la circulation principale est interrompue. L'intervention peut porter sur les vaisseaux eux-mêmes, ou consister en l'interposition d'une prothèse, d'une greffe veineuse ou d'une allogreffe artérielle conservée entre deux segments vasculaires. Le traitement d'une hypertension dans le système porte peut faire appel à une dérivation du sang dans la veine cave.

ANASTOMOSE VISCÉRALE

Elle permet soit de rétablir la continuité du tube digestif après ablation de tout ou partie d'un organe (estomac, intestin grêle, côlon), soit de contourner un obstacle sur la voie digestive. Dans le cas d'une ablation, selon le segment digestif enlevé, on parle d'anastomose œsogastrique, gastrojéjunale, iléocolique, colocolique, colorectale ou iléorectale. En cas d'obstacle sur la voie digestive, par exemple si une tumeur de la tête du pancréas obstrue le duodénum, une gastroentérostomie permet de relier l'estomac à l'intestin grêle. La voie biliaire peut également faire l'objet d'une dérivation dans le tube digestif (anastomose biliodigestive). Sur les voies urinaires, les anastomoses sont urétérovésicales (reliant l'uretère à la vessie) ou urétérodigestives (reliant l'uretère à l'intestin).

Anastomoses spontanées

Une anastomose spontanée, connexion anatomique nouvelle, est établie de façon naturelle par l'organisme, entre des vaisseaux (anastomoses vasculaires) ou des nerfs (anastomoses nerveuses).

ANASTOMOSE VASCULAIRE

Elle concerne les artères ou les veines. Ces anastomoses, encore appelées circulation collatérale, rétablissent la circulation lorsque la voie principale est obstruée ou gênée dans son écoulement.

— Dans le système artériel, elles se développent particulièrement sur les membres inférieurs, chez les sujets atteints d'artérite.

— Dans le système veineux, tout segment thrombosé (obturé par un caillot) peut être court-circuité de cette manière, afin de ramener le sang au cœur.

— Dans le système porte, l'oblitération de la veine porte (bloc extrahépatique) ou un barrage intrahépatique (cirrhose par exemple) sont contournés par des anastomoses portocaves spontanées, qui relient, par un chemin détourné, les veines des organes abdominaux à la veine cave. Celles qui empruntent la paroi de l'estomac et de l'œsophage peuvent se rompre, donnant lieu à une hémorragie digestive.

ANASTOMOSE NERVEUSE

Quand un nerf est interrompu, l'anastomose nerveuse permet la restauration totale ou partielle de l'influx nerveux par les rameaux nerveux collatéraux.