Larousse Médical 2006Éd. 2006
V

vasoconstriction

Diminution du diamètre des vaisseaux sanguins.

   La vasoconstriction est un phénomène naturel qui, avec la vasodilatation (augmentation du diamètre des vaisseaux), participe à la vasomotricité. Elle touche essentiellement les vaisseaux artériels de moyen et surtout de petit calibre (artérioles). Elle est modulée par des influences nerveuses (centres nerveux vasomoteurs), humorales (composition du sang en oxygène et en bicarbonates notamment), hormonales (angiotensine II, adrénaline, noradrénaline, hormone antidiurétique et endothéline, en particulier). Elle est mise en jeu dans certaines conditions physiologiques (par exemple, le froid produit une vasoconstriction cutanée qui ralentit la perte de chaleur du corps) ou pathologiques (au cours d'un état de choc cardiovasculaire notamment).

vasodilatateur

Médicament qui augmente le calibre des vaisseaux par élongation de leurs fibres musculaires.

INDICATIONS

Les vasodilatateurs sont utilisés en pathologie vasculaire et urologique.

— En pathologie vasculaire, on emploie les dérivés nitrés (trinitrine, notamment), la prazosine, le nitroprussiate de sodium, la dihydralazine, les inhibiteurs calciques et de l'enzyme de conversion.

   Les vasodilatateurs sont essentiellement utilisés dans le traitement de l'hypertension artérielle, de l'insuffisance cardiaque ou coronaire (angor, infarctus du myocarde), de l'insuffisance vasculaire cérébrale, de l'artérite des membres inférieurs et du phénomène de Raynaud. Leur action peut s'exercer de façon prédominante soit sur les veines, soit sur les artères (dihydralazine) ou concerner les deux types de vaisseau (inhibiteurs de l'enzyme de conversion, nitroprussiate de sodium).

— En pathologie urologique, la yohimbine entraîne une vasodilatation des corps caverneux, exploitée dans l'impuissance masculine. Elle est également proposée dans le traitement de l'hypotension orthostatique (étourdissements au lever et en position debout), en particulier celle induite par les antidépresseurs tricycliques.

MODE D'ADMINISTRATION ET EFFETS INDÉSIRABLES

Les vasodilatateurs sont administrés par voie injectable, sublinguale ou orale. Outre les effets indésirables propres à chaque produit, on constate, lorsqu'ils sont pris à fortes doses, des risques d'hypotension artérielle.

vasodilatation

Augmentation du diamètre des vaisseaux sanguins.

   La vasodilatation est un phénomène naturel qui, avec la vasoconstriction (diminution du diamètre des vaisseaux), participe à la vasomotricité. Elle touche essentiellement les vaisseaux artériels de moyen et surtout de petit calibre (artérioles). Elle est modulée par des influences nerveuses (centres nerveux vasodilatateurs), humorales et hormonales (prostaglandine, facteur relaxant dérivé de l'endothélium, facteur natriurétique auriculaire). Elle peut être mise en jeu dans certaines conditions physiologiques (par exemple, la chaleur produit une vasodilatation cutanée qui accroît la perte de chaleur du corps) ou pathologiques (au cours de certains états infectieux ou d'une intoxication aiguë, notamment alcoolique).

vasomotricité

Propriété qu'ont les vaisseaux sanguins de changer de diamètre en fonction de modifications du milieu intérieur.

   La vasomotricité se manifeste soit par une vasoconstriction (diminution du diamètre des vaisseaux), soit par une vasodilatation (augmentation de ce diamètre). La vasoconstriction s'associe à une réduction de la circulation sanguine ; la vasodilatation, à l'inverse, entraîne une augmentation du flux sanguin. Ces phénomènes intéressent essentiellement les artères, plus précisément celles de moyen et surtout de petit calibre (artérioles).

PHYSIOLOGIE

La vasomotricité est mise en jeu par de multiples facteurs : influences neurologiques (centres du système nerveux végétatif), substances contenues dans le sang (oxygène, gaz carbonique, bicarbonates, etc.), en particulier des hormones et des substances apparentées. La vasomotricité permet d'assurer de façon continue l'équilibre interne de l'organisme. Dans la régulation de la pression artérielle, la vasoconstriction permet de faire remonter une pression trop basse, tandis que la vasodilatation atténue un excès de pression. En ce qui concerne la régulation de la température du corps (thermorégulation), la vasoconstriction des vaisseaux cutanés empêche les pertes de chaleur par la peau, qui devient pâle et froide, alors que la vasodilatation les accroît, la peau devenant rouge et chaude. Au cours de l'effort physique, il se produit une vasodilatation dans les muscles mis en action et une vasoconstriction dans les secteurs inutiles à l'effort.

PATHOLOGIE

La vasomotricité est parfois impliquée dans des états pathologiques.

— L'inflammation aiguë s'accompagne d'une vasodilatation.

— L'état de choc cardiovasculaire (défaillance aiguë de la circulation) est associé à une vasoconstriction généralisée.

— Les acrosyndromes (troubles vasomoteurs des extrémités) comprennent le phénomène de Raynaud, les acroparesthésies (fourmillements des extrémités) et l'érythromélalgie. Les mains ou les pieds sont le siège, selon les cas, de changements de couleur ou de température cutanée, de douleurs ou de fourmillements, par crises ou en permanence. La simple sensation de froid aux mains ou aux pieds, très fréquente, est également liée à la vasomotricité ; toutefois, elle n'est pas pathologique si elle ne s'accompagne d'aucun autre symptôme.

— D'autres troubles vasomoteurs sont observés au cours de maladies du système nerveux ou des glandes endocrines.

vasopressine

hormone antidiurétique

vasotomie

Ouverture chirurgicale d'un canal déférent (canal qui assure le passage du sperme depuis l'épididyme jusqu'à la base de la prostate, où il rejoint le canal éjaculateur).

   La vasotomie fait partie de la vasovasostomie, traitement chirurgical de la stérilité masculine lorsque celle-ci est due à une obstruction du canal déférent.

vasovasostomie

Opération chirurgicale qui consiste, après avoir enlevé les segments rétrécis ou obstrués des deux canaux déférents, à réaboucher les extrémités saines de ces conduits, qui assurent le passage du sperme des testicules jusqu'aux canaux éjaculateurs.

INDICATIONS

Cette intervention fait partie du traitement de la stérilité masculine lorsque celle-ci est due à un rétrécissement ou à une obturation des canaux déférents. Une telle stérilité peut avoir des origines très diverses : tuberculose génitale, infection de l'épididyme ou des canaux déférents, traumatisme des canaux déférents survenu au cours d'une intervention chirurgicale (traitement d'une hernie inguinale bilatérale, par exemple). Une vasovasostomie peut aussi être demandée par un patient qui, après avoir subi une vasectomie (section chirurgicale des canaux déférents), désire être de nouveau fertile.

DÉROULEMENT

La vasovasostomie est réalisée sous microscope (microchirurgie) en raison du très fin calibre du canal déférent. C'est une intervention de moyenne importance, effectuée sous anesthésie générale et qui nécessite une hospitalisation de 3 à 4 jours. Après l'opération, le patient peut ressentir des douleurs pendant 24 à 48 heures ; on les atténue à l'aide d'analgésiques.

RÉSULTATS

Un spermogramme (examen du sperme ayant pour but d'étudier le nombre et la mobilité des spermatozoïdes ainsi que le pourcentage des formes anormales) effectué de 2 à 3 mois après l'opération permet d'en évaluer le succès. Le taux de réussite de la vasovasostomie est très variable, mais rarement supérieur à 50 %.