Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

insuffisance pancréatique

Déficit d'une ou des deux fonctions sécrétrices du pancréas.

   L'insuffisance concerne soit la fonction exocrine (sécrétion dans l'intestin d'enzymes qui assurent la digestion des protéines, des lipides et des glucides), soit la fonction endocrine (sécrétion dans le sang d'hormones dont la principale est l'insuline), soit ces deux fonctions.

— L'insuffisance pancréatique exocrine est due soit à la destruction du pancréas (pancréatite, cancer, etc.), soit à l'obstruction du canal de Wirsung qui véhicule les sécrétions externes vers le duodénum (cancer). Cette insuffisance se traduit par la présence de graisses dans les selles. En cas d'insuffisance sévère apparaît une diarrhée indolore, graisseuse, accompagnée d'un amaigrissement. L'analyse des selles révèle un excès de graisses et de protéines. Le traitement comprend, outre celui de la cause, si possible, l'administration d'extraits pancréatiques par voie orale pour suppléer aux enzymes manquantes.

— L'insuffisance pancréatique endocrine correspond à un déficit en insuline, provoqué, dans la majorité des cas, par une atteinte, vraisemblablement immunologique, des îlots de Langerhans, responsables de la sécrétion d'insuline. Ce déficit est à l'origine du diabète sucré.

Voir : pancréas.

insuffisance pulmonaire

État pathologique, congénital ou acquis, caractérisé par un défaut d'étanchéité de la valvule pulmonaire du cœur (entre le ventricule droit et l'artère pulmonaire), déterminant un reflux de sang artériel pulmonaire vers le ventricule droit et pouvant entraîner une dilatation de ce même ventricule.

   L'insuffisance valvulaire pulmonaire s'observe au cours de l'hypertension artérielle pulmonaire, qu'elle soit primitive, qu'elle complique un rétrécissement mitral, un cœur pulmonaire chronique (complications cardiaques observées lors des maladies chroniques des poumons) ou qu'elle soit consécutive à une cardiopathie congénitale à shunt gauche-droite (où le sang artériel communique avec le sang veineux). Il s'agit d'une insuffisance pulmonaire fonctionnelle qui se traduit par un souffle au cœur en diastole.

   Le diagnostic est facilement confirmé par échographie. Compte tenu de la très bonne tolérance, il n'est pas nécessaire, le plus souvent, d'envisager un remplacement chirurgical de la valvule pulmonaire.

insuffisance rénale

Réduction de la capacité des reins à assurer la filtration et l'élimination des produits de déchet du sang, à contrôler l'équilibre du corps en eau et en sels et à régulariser la pression sanguine.

   L'insuffisance rénale résulte d'affections des reins, caractérisées par une diminution du nombre des néphrons, ces unités fonctionnelles dont l'élément principal est le glomérule, petite sphère où s'effectue la filtration du sang et où s'élabore l'urine primitive. Elle se traduit par une élévation des taux sanguins de créatinine et d'urée.

Insuffisance rénale chronique

C'est l'aboutissement d'une maladie rénale quelle qu'en soit la cause.

CAUSES

Elles sont multiples ; presque toutes les maladies atteignant les reins peuvent évoluer vers une insuffisance rénale chronique. Il peut s'agir de maladies du tissu rénal à proprement parler, qu'elles atteignent exclusivement les reins ou non (diabète, par exemple), ou de maladies des voies excrétrices (calices, bassinet, uretère, vessie), congénitales (malformation) ou acquises : des infections chroniques, ou une toxicité exercée par certains médicaments, peuvent ainsi, si elles ne sont pas traitées, entraîner une insuffisance rénale chronique.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les insuffisances rénales chroniques minimes ou modérées n'entraînent en général que peu de signes. Elles sont souvent diagnostiquées de manière fortuite, par exemple à l'occasion d'un bilan pour hypertension artérielle, protéinurie (présence de protéines dans les urines) ou hématurie (présence de sang dans les urines), ou encore dans le cadre de la surveillance d'une autre affection, que l'insuffisance rénale chronique vient compliquer. Les insuffisances rénales chroniques plus avancées ont, au contraire, des conséquences cliniques et biologiques importantes et complexes. Une insuffisance rénale chronique se complique presque toujours d'une anémie liée à la diminution de la sécrétion d'érythropoïétine (hormone stimulant la production des globules rouges par la moelle osseuse) par le rein et entraînant une fatigue, un essoufflement, des difficultés à réaliser des efforts physiques. Une hypertension artérielle est fréquemment observée ; des complications osseuses, regroupées sous le terme d'ostéodystrophie rénale, provoquent une déminéralisation osseuse ainsi que des complications nerveuses entraînant notamment des troubles sensitifs, voire une paralysie motrice ; une rétention de sodium à l'origine de conséquences cardiaques telles qu'une insuffisance cardiaque gauche se manifestant par un œdème pulmonaire aigu ; une augmentation du taux de potassium dans le sang, parfois à l'origine de troubles du rythme cardiaque. La taille des reins, observables en échographie, est souvent diminuée.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic de l'insuffisance rénale chronique repose sur la mise en évidence de la diminution de la filtration glomérulaire par une élévation du taux sanguin de créatinine. L'examen consiste à mesurer la clairance de la créatinine, c'est-à-dire le nombre de millilitres de plasma que les glomérules peuvent débarrasser de cette substance d'origine musculaire en une minute. La clairance normale de la créatinine est de 130 millilitres/minute. Le suivi régulier des chiffres de clairance permet en outre de surveiller l'évolution d'une insuffisance rénale sous traitement.

TRAITEMENT

Il vise à prévenir les complications de l'insuffisance rénale chronique. Le sujet doit suivre un régime pauvre en protéines et parfois en sodium (sel) ; les aliments riches en potassium (fruits, chocolat) doivent être évités, voire proscrits. Les traitements médicamenteux luttent contre les symptômes de l'insuffisance rénale : antihypertenseurs, dérivés de la vitamine D, calcium, médicaments destinés à abaisser le taux de phosphore et de potassium dans le sang. La dialyse devient indispensable lorsque la clairance de la créatinine est inférieure à 10 millilitres/minute ; il en existe deux types : l'hémodialyse, ou rein artificiel, où le sang est épuré en dehors de l'organisme, au travers d'une membrane artificielle, et la dialyse péritonéale, lors de laquelle le péritoine du malade est utilisé comme membrane de filtration.

   La greffe de rein est le seul traitement définitif de l'insuffisance rénale. Actuellement largement répandue, elle concerne des patients relativement jeunes (jusqu'à 60 ans en moyenne) et dont la maladie n'est pas susceptible de se reproduire sur le greffon.

Insuffisance rénale aiguë

C'est une insuffisance rénale dans laquelle la perte de la fonction rénale est brutale mais généralement réversible. Selon les mécanismes en cause, on distingue trois types d'insuffisance rénale aiguë.

— L'insuffisance rénale aiguë fonctionnelle est due à une hypovolémie (diminution du volume sanguin circulant, entraînant un abaissement du débit de sang irriguant les reins), et peut donc résulter soit d'une baisse de la pression artérielle, provoquée par une hémorragie, une défaillance cardiaque ou un état de choc, soit d'une déshydratation importante liée à une diarrhée ou à des vomissements. Cette forme d'insuffisance rénale n'occasionne pas de lésion du tissu rénal et disparaît avec le trouble responsable.

— L'insuffisance rénale aiguë organique est due à des altérations anatomiques des tubules (nécrose tubulaire aiguë), du tissu interstitiel (néphrite interstitielle aiguë), des glomérules (glomérulonéphrites) ou des vaisseaux (néphropathies vasculaires) du rein. Ces lésions peuvent être dues à une intoxication (médicaments, produits iodés utilisés pour des examens radiographiques), à une réaction allergique, à un processus infectieux, immunologique, etc.

— L'insuffisance rénale aiguë obstructive est liée à la survenue d'un obstacle (calcul, tumeur) sur les voies excrétrices (bassinets, uretères, vessie).