lymphe
Liquide organique translucide jouant un rôle important dans le système immunitaire.
La composition de la lymphe est proche de celle du plasma (protéines, lipides) ; elle comporte également des cellules qui sont normalement de petits lymphocytes, essentiellement des lymphocytes T.
La lymphe est issue du sang ; elle s'accumule dans le secteur interstitiel (secteur de passage entre les tissus et les capillaires sanguins) puis circule dans les vaisseaux lymphatiques vers le canal thoracique.
Voir : ganglion lymphatique, système immunitaire, système lymphatique.
lymphoblaste
Cellule de la lignée lymphoïde (à l'origine des lymphocytes, globules blancs mononucléés de petite taille) ayant les caractéristiques d'une cellule jeune.
Le lymphoblaste mesure environ 15 micromètres de diamètre. Il constitue l'une des étapes de la différenciation normale dans la lignée lymphoïde. Cette étape fait suite à l'activation de petits lymphocytes par un antigène. On trouve donc des lymphoblastes dans les ganglions stimulés par une agression.
Le terme de lymphoblaste est également utilisé pour désigner une cellule lymphoïde maligne immature. De tels lymphoblastes s'accumulent dans la moelle ou les ganglions au cours de leucémies ou de lymphomes, alors qualifiés de lymphoblastiques.
lymphocyte
Cellule du système immunitaire, responsable des réactions de défense de l'organisme contre les substances qu'il considère comme étrangères.
Les lymphocytes appartiennent à la famille des leucocytes (globules blancs) ; ils représentent environ de 20 à 30 % des leucocytes du sang, soit 1 000 à 4 000/mm3. Ils se distinguent par leur petite taille (entre 7 et 9 micromètres de diamètre), par leur noyau, arrondi ou ovoïde, ainsi que par leur cytoplasme, peu abondant et pauvre en granulations.
Il existe plusieurs types de lymphocyte, définis à la fois par leurs fonctions et leurs marqueurs membranaires, désignés selon la nomenclature CD (cluster of differenciation, ou classe de différenciation) suivie d'un numéro. Ces marqueurs sont des molécules définissant un groupe de lymphocytes ayant des propriétés communes. Ces différents types dérivent des mêmes précurseurs, les cellules souches lymphoïdes de la moelle osseuse hématopoïétique.
Lymphocytes B
Ces cellules du système immunitaire représentent environ 10 % des lymphocytes circulant dans le sang et se développent dans la moelle osseuse (en anglais bone marrow, d'où leur nom). Les lymphocytes B sont responsables de la réponse immunitaire humorale : ils sont spécialisés dans la production d'anticorps, qu'ils sécrètent après s'être transformés en plasmocytes et qui diffusent dans les « humeurs » (liquides) de l'organisme. Leur activation s'effectue en plusieurs étapes : les lymphocytes B portent des immunoglobulines – ou récepteurs d'antigène – sur leur membrane cytoplasmique, chaque lymphocyte possédant un type d'immunoglobuline qui lui est propre. Lorsque l'un d'entre eux rencontre un antigène circulant, complémentaire de son immunoglobuline, c'est pour lui le signal qu'il doit produire des anticorps (immunoglobulines identiques à celles de sa membrane mais sous forme soluble) afin de lutter contre cet antigène étranger. Tous les lymphocytes issus des divisions d'un tel lymphocyte B forment un groupe appelé clone et sont dotés de la même spécificité et de la même mission que la cellule mère.
Lymphocytes T
Il s'agit de cellules du système immunitaire dont la maturation s'effectue dans la moelle osseuse puis dans le thymus – d'où leur nom –, glande située en haut de la poitrine, derrière le sternum. Les lymphocytes T se différencient en deux populations responsables de la réponse immunitaire de type cellulaire.
— Les lymphocytes T CD4 auxiliaires, ou T « helper », ou T4, sont spécialisés dans la sécrétion de cytokines (dont les interleukines), molécules leur permettant de coopérer avec d'autres cellules, qui sont chargées de l'élimination des antigènes.
— Les lymphocytes T CD8, ou T8, comprennent deux types de cellule : les lymphocytes cytotoxiques, capables de tuer les cellules étrangères cancéreuses ou celles infectées par un virus, et les lymphocytes T suppresseurs, dont le rôle est de contrôler les réponses immunitaires.
Comme les lymphocytes B, les lymphocytes T possèdent des molécules de membrane – récepteurs d'antigène – adaptées à la reconnaissance de l'antigène contre lequel ils doivent lutter. Mais celui-ci doit leur être présenté par une cellule spécialisée telle qu'un macrophage, qui dégrade l'antigène et en apprête les débris en les associant à des molécules dites de présentation, les molécules du complexe majeur d'histocompatibilité (C.M.H.). Ces dernières, variables d'un individu à un autre, déterminent par ailleurs les possibilités de greffe entre deux sujets.
— Les cellules NK (de l'anglais natural killer, tueur naturel) sont des cellules apparentées aux lymphocytes T, avec lesquels elles partagent certains marqueurs membranaires. Ces cellules sont douées d'une activité cytotoxique naturelle, qu'elles exercent de façon spontanée pour détruire des cellules infectées par des virus ou des cellules cancéreuses. Leurs propriétés peuvent être augmentées par des interleukines sécrétées par les lymphocytes T ; on parle alors de cellules LAK (lymphokine activated killer, tueur activé par les lymphokines). L'utilisation de ces cellules dans le traitement de certains cancers est encore expérimentée.
EXPLORATION
Les lymphocytes sont explorés quantitativement par la numération formule sanguine ; l'étude de leur répartition entre différents types repose sur l'expression de molécules membranaires de différenciation, mise en évidence par des techniques maintenant très perfectionnées (immunophénotypage). Il existe en outre des méthodes d'exploration plus fonctionnelles, permettant notamment d'étudier la capacité de réponse des lymphocytes à des signaux d'activation.
PATHOLOGIE
Les lymphocytes peuvent proliférer (leucémie), décroître en nombre ou présenter des anomalies fonctionnelles (déficit immunitaire congénital ou acquis, comme le sida). Il existe en outre de nombreuses maladies liées à divers dysfonctionnements des lymphocytes, comme les maladies auto-immunes (sclérose en plaques, diabète insulinodépendant, lupus érythémateux disséminé, etc.) ou allergiques (asthme, rhume des foins).
Voir : réponse immunitaire.