Larousse Médical 2006Éd. 2006
G

Gilbert (syndrome de)

Trouble dû à une anomalie héréditaire du transport et de la transformation hépatique de la bilirubine (pigment biliaire issu de la dégradation de l'hémoglobine), anomalie liée à un déficit enzymatique.

   Autrefois appelé « cholémie familiale », le syndrome de Gilbert est une anomalie bénigne et relativement fréquente qui se manifeste par un discret ictère (jaunisse) des conjonctives.

    Le diagnostic repose sur la constatation d'une augmentation modérée de la bilirubine libre (avant sa transformation hépatique) dans le sang, en dehors de tout autre signe d'anémie hémolytique. Il n'existe aucune autre anomalie du foie. Ce syndrome, qui ne constitue pas une maladie au sens strict, ne nécessite ni surveillance, ni traitement, ni régime alimentaire.

Gilles de La Tourette (syndrome de)

Affection neurologique chronique rare caractérisée par l'existence de tics moteurs, accompagnés ou non de tics sonores, de coprolalie (émission de mots orduriers) ou d'écholalie (répétition de fragments de mots ou de phrases).

Synonyme : maladie des tics.

   L'origine de cette affection est encore mal connue ; elle serait due à une hyperactivité des systèmes dopaminergiques. Le caractère familial de la maladie n'est pas exceptionnel et fait l'objet de nombreuses recherches.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les tics apparaissent habituellement entre 2 et 10 ans, avec une nette prédominance masculine.

   Ils se répètent souvent par salves, ce qui leur confère une apparence de rythmicité, et peuvent toucher la plupart des muscles du squelette. Ces tics affectent de préférence la face et les muscles laryngés (clignement des paupières, plissement du front, sourire, protraction de la langue, etc.) ; des vocalisations peuvent s'y associer (grognement, reniflement, éructation, etc.).

   Les tics qui touchent les membres peuvent être variés : accroupissement, trépignement, saut, etc. Ils atteignent aussi fréquemment les muscles du cou, sous forme de flexion, d'inclinaison latérale ou d'extension de la tête. Le fait qu'ils puissent être contrôlés par la volonté les distingue des autres mouvements anormaux. Le diagnostic en est particulièrement difficile au début. Cette affection ne doit pas être confondue avec un T.O.C. (trouble obsessionnel compulsif).

TRAITEMENT ET ÉVOLUTION

Aucune lésion anatomique particulière n'a été mise en évidence dans ce syndrome. Le traitement est fondé sur les neuroleptiques (halopéridol, pimozide) dont l'efficacité doit être réévaluée ; il est associé, au besoin, à une psychothérapie. Parfois important, le handicap que provoque le syndrome de Gilles de La Tourette n'évolue cependant pas vers la détérioration intellectuelle, mais vers des troubles du comportement souvent difficiles à tolérer.

gingivectomie

Acte chirurgical consistant à inciser et à enlever une partie de la gencive entourant une dent.

   Une gingivectomie est indiquée en cas de parodontite (inflammation des tissus de soutien de la dent) ou de gonflement des gencives à la suite de la prise de certains médicaments (antiépileptiques notamment) ainsi que lors des poussées inflammatoires dues à l'éruption d'une dent de sagesse. Cet acte chirurgical peut être également nécessaire avant la réalisation d'une couronne, lorsque la fracture ou la destruction carieuse de la dent ont évolué sous la gencive.

   La gingivectomie facilite le nettoyage des poches parodontales (tartre, plaque dentaire), le curetage des racines déchaussées et permet de réappliquer la gencive sur l'os. Après l'opération, la région qui entoure la dent est sensible au froid pendant quelque temps. Les complications dépendent de l'état de délabrement de l'os et de l'hygiène buccale.

gingivite

Inflammation des gencives.

   Une gingivite peut être due à un mauvais brossage des dents, qui entraîne une accumulation de la plaque dentaire et du tartre. Des modifications hormonales temporaires peuvent aussi provoquer une gingivite, par exemple pendant la grossesse, l'inflammation disparaissant après l'accouchement. Enfin, la prise de certains médicaments antidépresseurs ou antiépileptiques est aussi susceptible de causer une gingivite. La gencive, rouge et gonflée, devient très sensible et saigne facilement, notamment lors du brossage.

   Un détartrage complet, puis la reprise d'un brossage quotidien et méticuleux font disparaître les symptômes en quelques jours. En l'absence de traitement, la gingivite peut évoluer vers une parodontite, inflammation des tissus de soutien de la dent provoquant une fonte de l'os (amenuisement) dans lequel la dent est implantée. La fonte de l'os peut entraîner un déchaussement.

— La gingivite ulcéronécrotique est une affection entraînant très rapidement des destructions massives de la gencive et de l'os sous-jacent. On la rencontre chez l'adolescent ainsi que chez les patients atteints d'une déficience immunitaire. Elle évolue rapidement vers une parodontite aiguë.

Voir : gencive, gingivectomie, parodontite, parodontologie.

ginkgolide

Principe actif extrait des feuilles du Ginkgo biloba, arbre chinois de la famille des ginkgoacées, et servant à la fabrication de médicaments.

   Les ginkgolides sont principalement indiqués pour leur action vasculoprotectrice, contre les douleurs de l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs (rétrécissement des artères par dépôt de cholestérol) ; on les emploie aussi pour corriger la diminution des facultés intellectuelles des sujets âgés (troubles de la mémoire, confusion, etc.) et les troubles circulatoires veineux, notamment en cas de varices des membres inférieurs (jambes lourdes, fourmillements, crampes, œdèmes) et d'hémorroïdes.

L'administration se fait par voie orale.

Les effets indésirables sont rares : troubles digestifs ou cutanés, maux de tête, allergie.

glaire cervicale

Liquide visqueux et transparent sécrété par les cellules du col utérin sous l'action des œstrogènes.

Synonyme : mucus cervical.

   La glaire cervicale subit des modifications au cours du cycle menstruel : épaisse au début du cycle, elle devient plus fluide, filante et élastique vers le 13e jour d'un cycle de 28 jours. À ce stade, son examen au microscope révèle une cristallisation en feuille de fougère, caractéristique d'une glaire normale.

   La glaire cervicale est un bon milieu de survie pour les spermatozoïdes ; elle favorise en outre leur ascension dans l'utérus et leur capacitation (transformation de la tête du spermatozoïde le rendant apte à la fécondation).

   Un examen de laboratoire, le test postcoïtal de Huhner, permet d'évaluer les qualités de la glaire cervicale et le comportement des spermatozoïdes qu'elle contient. Cet examen consiste à observer au microscope un échantillon de glaire prélevé 8 heures après un rapport sexuel.

PATHOLOGIE

La glaire cervicale peut contenir des substances qui, en modifiant sa composition, s'opposent au passage des spermatozoïdes. Ce sont, par exemple, des agents infectieux, provoquant une inflammation du col utérin, ou des hormones, notamment progestatives. Un traitement œstrogénique entraîne l'amélioration de la qualité de la glaire et, parfois, la guérison d'une stérilité.