Larousse Médical 2006Éd. 2006
G

granulome dentaire

Réaction inflammatoire à l'extrémité de la racine d'une dent.

Synonyme : granulome apical.

   Le granulome dentaire fait suite à la perte de vitalité de la dent (carie, fracture). Il est dû à la réaction des tissus de soutien de la dent à l'invasion des microbes et de leurs toxines provenant du canal radiculaire dont le nerf est infecté. Le nettoyage et l'obturation du canal permettent de faire disparaître le granulome.

granulome des cordes vocales

Petite masse inflammatoire, complication fréquente de l'intubation.

   La technique de l'intubation, employée en anesthésie et en réanimation, consiste à placer un tube dans la trachée du sujet afin d'assurer la liberté de ses voies aériennes respiratoires. Le frottement du tube peut provoquer de petites ulcérations (pertes de substance, érosion de la muqueuse), puis un granulome.

   Chez l'adulte, le granulome des cordes vocales n'entraîne le plus souvent qu'une altération de la voix. Il peut disparaître spontanément ou nécessiter une rééducation de la voix (orthophonie), voire une ablation chirurgicale. Chez l'enfant, il risque d'obstruer le larynx et d'empêcher ainsi le retrait du tube. Il faut alors procéder à l'ablation du granulome par endoscopie.

granulome éosinophile facial

Affection cutanée caractérisée par l'apparition d'une plaque rouge sur le visage.

   Rare, le granulome éosinophile facial survient surtout chez l'homme entre 20 et 60 ans. D'origine inconnue, il se manifeste par un placard rouge brunâtre légèrement en saillie, grossièrement symétrique et dont la surface a un aspect de peau d'orange (parsemée d'orifices pilaires dilatés). Le traitement fait intervenir les dermocorticostéroïdes, les sulfones, la destruction par le laser à gaz carbonique ou par le froid. Le granulome éosinophile facial est une affection bénigne, mais qui récidive souvent et tend à laisser des cicatrices.

granulome silicotique

Lésion cutanée due à la présence de silice sous la peau.

   Le granulome silicotique est une réaction inflammatoire à des particules de silice ayant pénétré sous la peau à la faveur d'une blessure remontant parfois à plusieurs dizaines d'années. Souvent associé à une sarcoïdose (maladie de cause inconnue se traduisant par une inflammation des ganglions lymphatiques et d'autres tissus), il forme une ou plusieurs petites sphères plus ou moins saillantes, rose jaunâtre, élastiques ou molles, à l'endroit des cicatrices. Le traitement du granulome silicotique repose sur son ablation chirurgicale.

granulopoïèse

Formation des granulocytes, ou polynucléaires (globules blancs contenus dans le sang), par la moelle osseuse.

   La granulopoïèse, phénomène permanent, conduit à la synthèse de 20 à 30 milliards de polynucléaires par jour. La durée totale de la formation d'un de ces globules blancs est d'une dizaine de jours environ. Les stades cellulaires successifs sont l'hémoblaste, le myéloblaste, le promyélocyte, le myélocyte, le métamyélocyte et le polynucléaire. L'ensemble de ces cellules représente de 50 à 70 % du nombre total des cellules de la moelle osseuse. Normalement, seul le polynucléaire, qui est arrivé à maturation, passe dans la circulation sanguine.

PATHOLOGIE

En cas de besoins accrus (par exemple au cours d'une infection), la moelle osseuse est capable d'augmenter sa cadence de production, ce qui aboutit à une polynucléose (augmentation du nombre de polynucléaires dans le sang). En revanche, une insuffisance médullaire partielle portant sur la granulopoïèse peut entraîner une neutropénie (diminution du nombre de polynucléaires neutrophiles) ou une agranulocytose (absence de polynucléaires neutrophiles dans le sang) qui rend le malade très vulnérable aux infections. La granulopoïèse peut également faire l'objet de dérégulations malignes, observées lors des syndromes myéloprolifératifs (leucémie myéloïde chronique), qui entraînent une prolifération excessive et anarchique des granulocytes.

Graves (maladie de)

maladie de Basedow

gravide

Qui porte un embryon ou un fœtus, en parlant d'une femme ou d'un utérus.

gravidique

Se dit d'une maladie qui entrave le déroulement normal de la grossesse.

   Cette maladie est soit provoquée par la grossesse (anémie, maladie rénale), soit préexistante et aggravée par elle (accident cardiaque, diabète).

greffe

Transfert, sur un malade receveur, d'un greffon constitué de cellules, d'un tissu, d'une partie d'organe ou d'un organe entier.

   La greffe de cellules ou de tissu est techniquement simple : injection intraveineuse de cellules (greffe de moelle osseuse) ou application locale d'un tissu (greffe de peau, de tissu osseux, de cornée).

   Si la greffe concerne un ou plusieurs organes (cœur, foie, poumon, pancréas, rein, intestin grêle), il faut rétablir la continuité de la circulation sanguine en abouchant chirurgicalement les vaisseaux (artères et veines) du receveur à ceux du greffon. On parle alors de transplantation d'organe, ou multiorgane (greffe cœur-poumon-foie, par exemple). Les transplantations orthotopiques consistent à retirer l'organe malade puis à mettre à la place le greffon, qui se trouve donc dans sa situation anatomique naturelle ; elles sont pratiquées sur le cœur, le foie, le poumon. Les transplantations hétérotopiques consistent à transplanter le greffon plus ou moins loin de sa position naturelle, l'organe malade restant en place ; c'est la technique employée dans la greffe du rein ; elle est exceptionnellement utilisée aussi pour le foie et le cœur.

   Une autre classification des greffes est fondée sur l'origine du greffon.
— L'autogreffe consiste à prélever le greffon sur le malade lui-même. Elle est réalisable avec de la moelle osseuse, de la peau, du tissu osseux, des segments de nerfs, de tendons ou de vaisseaux. L'intérêt de cette technique est qu'elle ne présente, naturellement, aucun risque de rejet du greffon par le système immunitaire du receveur.
— L'allogreffe consiste à prélever le greffon sur une autre personne, en général en état de mort cérébrale. Elle est utilisée dans les greffes de tissu (moelle osseuse, peau, tissu osseux, fragments de tendons ou de vaisseaux, cornée) et dans les transplantations d'organe. Le problème posé par cette technique est que le système immunitaire du receveur, différent de celui du donneur, tend à rejeter le greffon. Dans le cas particulier de la greffe de moelle osseuse, le phénomène inverse peut survenir, la moelle générant des cellules immunitaires qui, identifiant l'organisme du receveur comme différent de celui dont elles sont issues, se retournent contre lui. Cependant, depuis quelques années, les progrès considérables réalisés dans la sélection du donneur et dans la lutte contre le rejet grâce aux immunosuppresseurs ont donné un nouvel essor à l'allogreffe, au point que le problème crucial devient, pour certains organes, le nombre insuffisant de donneurs par rapport aux demandes.

   C'est pourquoi pour les organes pairs (reins) ou susceptibles d'être divisés (foie), ou pour la moelle osseuse, le prélèvement peut être fait, à certaines conditions très strictes, chez un donneur vivant. Dans le cas du foie, la bipartition, c'est-à-dire la séparation du greffon en deux parties, permettant d'en faire bénéficier deux receveurs, est pratiquée autant que possible. Des greffes plus complexes de mains et de visage ont été effectuées ces dernières années. Ces prouesses médicales sont cependant encore rares. Par ailleurs, les recherches menées dans le domaine de la xénogreffe, qui est la transplantation chez l'homme d'un organe animal, n'ont pas encore d'application clinique.

DÉROULEMENT

Les greffes d'organes (rein, cœur, foie, poumon) nécessitent l'inscription du patient sur une liste d'attente, sauf pour les urgences (définies à partir de critères très précis). La période d'attente est souvent longue (plusieurs mois) avant l'obtention de l'organe le plus compatible sur le plan immunologique, et sur le plan morphologique (volume de l'organe) pour le cœur et le poumon. Pour la greffe elle-même, la durée d'hospitalisation est en général brève (3 semaines) mais peut être prolongée jusqu'à 2 ou 3 mois lorsque surviennent des complications (rejet, notamment). Par la suite, un traitement immunosuppresseur est indispensable, accompagné d'une surveillance médicale rigoureuse.

Voir : allogreffe, autogreffe, hétérogreffe, histocompatibilité, revascularisation.