Larousse Médical 2006Éd. 2006
G

goutte épaisse

Examen microscopique d'une goutte de sang, permettant de déceler la présence de parasites dans le sang.

TECHNIQUE

Une goutte de sang d'environ 1 centimètre de diamètre est déposée sur une lame de verre. Après séchage, la goutte, colorée en bleu puis en rouge, est examinée au microscope.

   Sur le fond rose de la préparation, le technicien observe les noyaux des globules blancs, ceux des parasites et le cytoplasme. Par cette technique, les hématozoaires du paludisme, les trypanosomes des trypanosomoses, les microfilaires des filarioses lymphatiques et de la loase sont faciles à reconnaître.

   La goutte épaisse est un examen lent mais qui offre l'avantage de concentrer les parasites sur une surface restreinte (si l'on veut une réponse rapide, l'analyse d'un frottis sanguin s'effectue en quelques minutes). Elle est surtout utilisée pour diagnostiquer le paludisme.

gouttière

Rainure située entre deux reliefs créés par des os, des ligaments ou des muscles et dans laquelle peuvent passer un nerf, un tendon ou un vaisseau.

   On distingue notamment la gouttière du pouls, située entre les tendons des muscles long supinateur et grand palmaire, au bord externe de l'extrémité inférieure de l'avant-bras, où passe l'artère radiale, dont on recherche les battements en y posant les doigts lors de la prise du pouls.

Graefe (signe de von)

Retard observé dans la réaction d'abaissement de la paupière supérieure lorsque le regard se porte vers le bas.

   Le signe de von Graefe témoigne d'une asynergie oculopalpébrale : le « blanc » de l'œil reste découvert alors que, normalement, la paupière supérieure s'abaisse en même temps que le globe oculaire. Ce signe s'observe essentiellement au cours de la maladie de Basedow (hyperfonctionnement de la glande thyroïde). Il s'accompagne parfois d'une raréfaction du clignement et d'une rétraction de la paupière.

TRAITEMENT

Le traitement est celui de la maladie causale. Si l'anomalie persiste, des techniques chirurgicales d'allongement de la paupière peuvent être pratiquées lorsque l'hyperthyroïdie est stabilisée depuis au moins 6 mois.

grain de beauté

lentigo, nævus

Gram (coloration de)

Technique de coloration utilisée en bactériologie pour visualiser les bactéries à l'examen microscopique.

   La coloration de Gram se réalise en plusieurs étapes, les bactéries étant successivement colorées avec du violet de gentiane et du lugol, puis placées dans un bain d'alcool puis colorées à la fuchsine. Les germes dont la coloration première résiste à l'alcool et qui restent violets sont dits à Gram positif ; les autres, qui deviennent roses, sont dits à Gram négatif.

   Cette technique permet de mettre en évidence des différences de structure de la paroi des bactéries corrélées à des différences de sensibilité aux antibiotiques : la coloration de Gram, associée à l'analyse de la forme des bactéries et à l'arrangement spécifique de celles-ci, permet de préjuger de l'identité d'un germe et d'orienter le choix du traitement antibiotique.

grand mal

Forme principale d'épilepsie généralisée.

Voir : épilepsie.

granulation

Grain inclus dans le cytoplasme de certains globules blancs, les polynucléaires, appelés pour cette raison granulocytes.

   Les granulations, en forme de sphères, sont limitées par une membrane cytoplasmique et contiennent de l'histamine, des cristaux ou des enzymes telles que les peroxydases. En fonction de leur aptitude à fixer tel ou tel colorant, on distingue les granulations neutrophiles, éosinophiles et basophiles. Ces différentes propriétés ont permis de classer les polynucléaires en trois types de même nom. Les lymphocytes et les monocytes sanguins (autres types de globules blancs) contiennent également quelques granulations.

granulocyte

polynucléaire

granulomatose

Toute maladie inflammatoire chronique caractérisée par l'apparition de granulomes (petites masses inflammatoires) disséminés dans les organes et les tissus.

   Les principales granulomatoses sont la tuberculose et la sarcoïdose, mais aussi la lèpre et la granulomatose de Wegener. Au cours d'une affection, la présence de granulomes dans un prélèvement d'organe oriente donc le diagnostic vers un petit nombre de maladies. Cependant, celles-ci n'ont aucun rapport entre elles quant à leur cause, leurs signes ou leur traitement.

granulome

Masse inflammatoire de petite taille due à la prolifération dans un tissu d'un certain nombre de cellules : cellules de défense dérivées des globules blancs du type monocyte (macrophages, cellules épithélioïdes, cellules géantes), entourées d'une couronne de globules blancs du type lymphocyte.

   Un granulome est généralement le résultat d'une réaction localisée à la présence d'un agent infectieux ou d'un corps étranger, mais il peut aussi se former sans cause définie. Sa mise en évidence requiert l'examen histologique d'une biopsie (de peau, de muqueuse bronchique, de foie, etc.). Bien qu'il ne soit pas spécifique d'une maladie, il a une grande valeur diagnostique, car on ne le trouve que dans un petit nombre d'affections, appelées granulomatoses, dont les plus fréquentes sont la tuberculose et la sarcoïdose. L'intérêt diagnostique du granulome varie selon le tissu affecté : ainsi, lorsqu'il siège dans la plèvre ou dans une articulation, il est presque toujours dû à une tuberculose ; dans le poumon, il révèle généralement une tuberculose ou une sarcoïdose. Lorsque sa diffusion est considérable, il peut entraîner une fibrose de l'organe ou du tissu atteint.

granulome annulaire

Affection cutanée bénigne, caractérisée par des petits nodules tendant à se grouper en anneaux.

   Fréquent, le granulome annulaire est de cause inconnue. Il survient chez le sujet jeune, plus souvent chez la femme. Il s'associe parfois à un diabète insulinodépendant ou à une maladie susceptible de provoquer des anergies (baisse des défenses immunitaires) : sarcoïdose, maladie de Hodgkin, infection par le V.I.H.

   Un granulome annulaire se traduit par l'apparition de petits nodules lisses, fermes, indolores et non prurigineux, évoluant de façon centrifuge (du centre vers l'extérieur), formant un anneau au centre déprimé et à la périphérie plus saillante. Il existe des formes généralisées, comportant de très nombreuses lésions. Le traitement est en général limité à des applications locales de dermocorticostéroïdes pour les formes peu étendues ; dans les formes généralisées, l'utilisation de sulfones, de rétinoïdes, d'iodure de potassium ainsi que la puvathérapie ont été proposées.