Larousse Médical 2006Éd. 2006
H
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habitus

Apparence extérieure générale d'une personne.

   Ce terme, surtout utilisé en psychiatrie et en psychophysiologie, recouvre l'expression du visage, la posture au repos, les gestes, la démarche. L'habitus apporte des renseignements utiles au diagnostic et au pronostic d'une maladie. Il traduit un état de bien-être ou de souffrance.

hæmophilus

Genre de bacilles à Gram négatif nécessitant, pour se développer, certains facteurs sanguins (hémine, ou facteur X ; NAD, ou facteur V).

Synonyme : hémophile.

   Les bacilles hémophiles le plus souvent rencontrés en pathologie humaine sont Hæmophilus influenzæ (bacille de Pfeiffer) et Hæmophilus parainfluenzæ, responsables d'infections respiratoires, d'otites ou de méningites, Hæmophilus ægyptius, à l'origine d'épidémies saisonnières de conjonctivite dans les pays chauds, et Hæmophilus ducreyi (bacille de Ducrey), agent du chancre mou.

Hailey-Hailey (maladie de)

Affection cutanée héréditaire, caractérisée par des bulles et des vésicules.

Synonyme : pemphigus bénin familial.

   La maladie de Hailey-Hailey est transmise sur le mode autosomique dominant (le gène en cause est sur un chromosome non sexuel et il suffit qu'il soit reçu de l'un des parents pour que la maladie se développe). Les bulles et les vésicules forment des placards parcourus de fissures, situés symétriquement dans les plis (aisselles, aines).

   La maladie débute généralement à l'adolescence puis évolue de façon chronique par poussées pendant la saison chaude. Le traitement, qui consiste en applications locales d'antiseptiques et de corticostéroïdes, est décevant, mais le pronostic d'ensemble est bénin.

halitose

Mauvaise haleine.

Synonyme : mauvaise haleine.

   Une halitose peut être due à un mauvais état buccodentaire (gingivite, parodontite), à un état de stress émotionnel ou à diverses infections du nez ou de la gorge. Son traitement est celui de la maladie en cause.

hallucination

Perception d'un objet non réel.

   Il faut distinguer l'hallucination de l'illusion (perception déformée d'un objet réel), de l'interprétation délirante (interprétation fausse d'une perception exacte) et de l'hallucinose (le sujet sait, d'emblée, que sa perception hallucinatoire est sans objet). Les hallucinations peuvent être sensorielles ou psychiques.

   Les hallucinations se rencontrent dans les psychoses (psychose hallucinatoire chronique, schizophrénie, bouffée délirante, etc.), les atteintes neurologiques (encéphalite, épilepsie), les intoxications (hallucinogènes, psychostimulants, cocaïne, alcool, etc.) ou au cours d'un processus de détérioration sensorielle. Elles sont le plus souvent visuelles (taches colorées, etc.) et auditives (bruits, voix) mais peuvent être aussi gustatives, olfactives, tactiles. Psychiques, elles sont caractérisées par l'intrusion dans la pensée du sujet d'informations délirantes, de faux souvenirs qui l'influencent, lui dictant parfois ses actes.

   Une hallucination peut rester isolée, laissant seulement une impression passagère d'étrangeté, ou se combiner avec d'autres symptômes dans le cadre d'un état délirant : le patient réagit alors à ses hallucinations par la lutte, la fuite éperdue, la fascination, etc. Des hallucinations peuvent survenir en dehors de toute pathologie, au moment de l'endormissement et du réveil.

TRAITEMENT

Il dépend de la cause. Les neuroleptiques (antipsychotiques) sont souvent efficaces, une hospitalisation pouvant en outre sécuriser le malade durant la phase aiguë ; mais c'est ensuite la cause profonde des hallucinations qu'il faut s'attacher à traiter.

hallux valgus

Déviation du gros orteil vers les autres orteils.

   L'hallux valgus est dû à une déviation, le plus souvent congénitale, du premier métatarsien (os du squelette de l'avant-pied) vers le milieu du corps, appelée metatarsus varus ; il est favorisé par le port de talons hauts. Les arthrites chroniques et les déviations du talon vers l'extérieur du pied en constituent des causes moins fréquentes.

   Un hallux valgus se complique par une atteinte de l'articulation métatarsophalangienne, à l'origine de douleurs parfois intenses, parfois associée à une inflammation de la bourse séreuse correspondante (bursite). Son diagnostic est clinique et surtout radiologique, les clichés pratiqués permettant d'apprécier l'amplitude de la déformation et le degré d'usure articulaire.

TRAITEMENT

Il repose essentiellement sur le port de chaussures larges, qui permettent de limiter les frottements. La chirurgie est réservée aux sujets vraiment handicapés, car la rééducation est longue (un mois environ) et relativement douloureuse mais donne de bons résultats. L'intervention consiste à remettre le gros orteil dans son axe normal (par retension de certains ligaments, ablation du morceau d'os saillant, etc.).

hamartome

Pseudotumeur atteignant un tissu ou un organe.

Synonyme : dysembryoplasie.

   Un hamartome est une malformation due à une anomalie du développement avant la naissance. Il se signale au microscope par la présence dans l'organe d'une petite zone contenant des tissus qui ont, par eux-mêmes, un aspect normal mais sont disposés et associés de manière anarchique, ce qui leur enlève tout rôle fonctionnel. C'est ainsi qu'on peut observer dans le poumon un hamartome constitué de cartilage bronchique disposé en amas au lieu d'être réparti autour des bronches. Les angiomes sont des hamartomes constitués d'un grand nombre de petits vaisseaux disposés anormalement. Dans une maladie héréditaire appelée syndrome des hamartomes multiples, ou maladie de Cowden, les hamartomes sont disséminés (glandes endocrines, tube digestif, sein, peau, muqueuses) et dégénèrent parfois en cancers.

TRAITEMENT

On peut procéder à une ablation chirurgicale des hamartomes s'ils sont gênants fonctionnellement ou esthétiquement.

Hambourg (entérocolite nécrosante de)

Inflammation des muqueuses de l'intestin grêle et du côlon, d'origine infectieuse et responsable de la destruction de ces tissus.

   L'entérocolite nécrosante de Hambourg est due à une bactérie, Clostridium perfringens. Rare et très sévère, cette affection se manifeste par une occlusion intestinale associée à un état de choc septique.

   Le traitement repose sur l'ablation chirurgicale de l'intestin grêle nécrosé et l'abouchement des segments restants, associés à des manœuvres de réanimation.