Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pénétrance

Pourcentage des membres d'une famille dont le patrimoine génétique comporte une mutation dominante et qui expriment celle-ci dans leur phénotype (ensemble des caractéristiques corporelles et physiques).

   La notion de pénétrance implique que, malgré la présence de la mutation dominante dans leurs chromosomes, certains individus ne traduisent pas celle-ci par la maladie qu'elle détermine : la fréquence réelle de la maladie est inférieure au nombre de sujets porteurs du gène. La pénétrance est dans ce cas dite incomplète. Une mutation prédisposant au cancer, par exemple, peut, quoique dominante, n'entraîner la maladie que chez une partie des sujets qui en sont porteurs.

pénicillamine

Médicament antirhumatismal et chélateur (efficace contre les intoxications).

Synonyme : D-pénicillamine.

   La pénicillamine est indiquée au cours de la polyarthrite rhumatoïde (rhumatisme inflammatoire chronique) en traitement de fond, en raison de ses effets immunomodulateurs (qui modulent la réponse du système immunitaire), quand les anti-inflammatoires non stéroïdiens se sont révélés inefficaces.

   Elle est aussi employée pour permettre à l'organisme d'éliminer certains métaux lourds tels que l'arsenic, le cuivre, le mercure, le plomb, le zinc, en cas d'intoxication.

   Ce médicament est prescrit par voie orale.

EFFETS INDÉSIRABLES

La pénicillamine peut provoquer une baisse du taux de globules blancs et de plaquettes dans le sang et des affections cutanées telles que des rougeurs, de l'urticaire, un eczéma, une chute des cheveux ou une hyperpilosité, ou encore, plus sévèrement, un pemphigus (maladie dermatologique caractérisée par l'apparition de bulles sur l'épiderme) ou une glomérulonéphrite (atteinte rénale).

pénicillinase

Enzyme sécrétée par diverses bactéries et capable d'inactiver certains antibiotiques du groupe des pénicillines.

   Les pénicillinases sont des bêtalactamases. Une bactérie pénicillinase positive devient résistante à l'antibiotique, qui, dégradé par l'enzyme, ne peut plus être utilisé pour combattre l'infection. Cette résistance est dépistée par un antibiogramme. Il est cependant possible, pour préserver l'efficacité de l'antibiotique, d'y associer une substance inhibant l'action de l'enzyme, comme l'acide clavulanique ou le tazobactam.

pénicilline

Médicament antibiotique bactéricide (qui tue les bactéries) appartenant à la famille des bêtalactamines.

   La pénicilline fut découverte en 1929 par le médecin anglais sir Alexander Fleming, qui montra que des colonies de staphylocoques étaient détruites au voisinage d'une moisissure appelée Penicillium notatum. La pénicilline est le premier antibiotique connu. Son extraction en quantités significatives à partir de la moisissure fut réalisée dans les années 1940. Plus tard, on réussit à synthétiser de nombreuses substances aux propriétés similaires.

   Aujourd'hui, les pénicillines sont classées en plusieurs groupes (G, V, A) : le groupe G est celui de la pénicilline naturelle, le V celui des formes administrables par voie orale et le A celui des ampicillines, administrables par voie orale ou parentérale.

INDICATIONS

Les pénicillines sont indiquées dans le traitement des infections à germes sensibles telles que l'angine à streptocoque, l'érysipèle, l'endocardite bactérienne (infection d'une des tuniques du cœur, l'endocarde), la syphilis et l'angine de Vincent, et en prévention des crises de rhumatisme articulaire aigu.

MÉCANISME D'ACTION

Les pénicillines empêchent la paroi protectrice des bactéries de se former complètement. Cette malformation se traduit à terme par l'éclatement de la bactérie.

   Le spectre des pénicillines est en général étroit. Les bactéries sensibles à ces médicaments sont peu nombreuses : bacille de la diphtérie, gonocoque, méningocoque, pneumocoque, staphylocoque, streptocoque, etc. Par ailleurs, les bactéries deviennent de plus en plus résistantes aux pénicillines ; certaines sécrètent une enzyme, la pénicillinase, capable de détruire plusieurs variétés de pénicillines.

EFFETS INDÉSIRABLES

Les pénicillines sont des médicaments très peu toxiques, même à fortes doses, mais elles peuvent provoquer des accidents allergiques graves, ce qui interdit leur emploi chez les personnes sensibles aux bêtalactamines.

pénis

Organe génital masculin.

Synonyme : verge.

   Le pénis est constitué de trois parties cylindriques : deux tubes latéraux, les corps caverneux, et un tube central, composé de tissu spongieux, par où passe l'urètre. À son extrémité se trouve le gland, recouvert par le prépuce ; le méat urétral, extrémité de l'urètre par lequel s'écoulent l'urine et le sperme, s'y ouvre.

PHYSIOLOGIE

Le pénis a deux fonctions principales.

— La fonction sexuelle s'effectue grâce aux propriétés érectiles des corps caverneux, contenant de nombreux vaisseaux sanguins qui se remplissent de sang lors de l'érection.

— La fonction urinaire s'effectue lors de la miction grâce à l'urètre et au méat urétral.

PATHOLOGIE

Il existe de multiples anomalies congénitales du pénis : hypospadias (le méat urétral se trouve sur la face ventrale du pénis), épispadias (il se trouve sur sa face dorsale) ; le pseudohermaphrodisme se traduit souvent par un pénis de très petite taille. En outre, le pénis peut être le siège de multiples affections de gravité très variable : balanite (inflammation du gland et du prépuce), phimosis (étroitesse du prépuce), paraphimosis (étranglement du pénis en arrière du gland), principale complication du phimosis, la maladie de La Peyronie (présence d'un ou de plusieurs nodules fibreux dans l'albuginée - enveloppe des corps caverneux), cancer du pénis, maladies sexuellement transmissibles (blennorragie, gonorrhée, syphilis), etc.

   L'impuissance peut provenir de causes organiques (affections vasculaires, neurologiques ou endocriniennes retentissant sur les organes permettant l'érection) ou psychiques.

pénis (cancer du)

Cancer qui atteint l'extrémité du pénis sur le gland ou le prépuce, le plus souvent sous la forme d'un carcinome (tumeur maligne développée aux dépens de l'épithélium).

   Rare, le cancer du pénis semble favorisé par le tabagisme ou les infections virales. La tumeur, qui se présente sous la forme d'une excroissance indolore ou d'une ulcération douloureuse, saignant facilement, se développe en bourgeonnant. Elle évolue lentement ; cependant, en cas de tumeur très évolutive, l'extension vers les ganglions lymphatiques s'effectue en quelques mois.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic du cancer du pénis repose sur la biopsie de la tumeur. Son traitement fait appel, lorsque la tumeur est peu évoluée, à la curiethérapie locale grâce à des aiguilles d'iridium implantées dans la tumeur ; la curiethérapie n'a aucune conséquence sur la fonction sexuelle ni sur la fertilité. Lorsque les ganglions lymphatiques sont atteints, ils doivent être retirés chirurgicalement. Quand la maladie est à un stade plus avancé, il faut procéder à une ablation chirurgicale, partielle ou totale, du pénis, souvent associée à une chimiothérapie.