Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

tube neural

Canal embryonnaire formé par la fermeture de la gouttière neurale creusée dans l'un des feuillets primitifs, l'ectoblaste.

Synonyme : tube médullaire.

   Le tube neural se forme chez l'embryon à la quatrième semaine de la gestation. Il s'étend dans le sens craniocaudal (du sommet de la tête à la base du rachis) et sa partie médiane se ferme avant ses extrémités. Il est à l'origine du système nerveux central (cerveau et moelle épinière), du système nerveux périphérique (nerfs), de la rétine, de la partie postérieure de l'hypophyse (petite glande endocrine située à la base du cerveau) et de l'épiphyse (autre glande endocrine cérébrale). Il donne aussi naissance à deux longs cordons cellulaires, appelés crêtes neurales, à partir desquels se forment les ganglions rachidiens, une partie des méninges, les gaines de certains nerfs et les cellules de la peau. Une absence de fermeture du tube neural pendant l'embryogenèse est responsable d'une malformation, le spina-bifida.

tubercule

Structure anatomique de petite taille, formant une saillie plus ou moins arrondie à la surface d'un organe, notamment à la surface de certains os ou de certaines régions de l'encéphale.

   Il existe dans le corps humain plusieurs tubercules, dont les plus connus sont les tubercules quadrijumeaux (ou colliculus), petites saillies, au nombre de quatre, situées en haut de la face postérieure du tronc cérébral. Ces tubercules jouent un rôle dans l'audition et la vision.

tuberculide

Lésion cutanée d'origine tuberculeuse contenant peu ou pas de bacilles tuberculeux.

   Les tuberculides ne s'observent plus que très rarement aujourd'hui. Elles forment des papules de couleur rose jaunâtre, non douloureuses, qui prennent différentes formes (folliculaires, miliaires, papulonodulaires, rosacéiformes, etc.).

   Le traitement est celui de la tuberculose (médicaments antituberculeux comme l'isoniazide et la rifampicine). Les lésions disparaissent après traitement.

tuberculine

Produit, concentré à chaud, de la filtration d'une culture de bacilles tuberculeux (bacilles de Koch), utilisé pour rechercher la pénétration du bacille dans l'organisme.

   La première tuberculine, préparée en 1890 par Robert Koch, sert à présent d'étalon. Ce produit brut est obtenu après stérilisation à 100 °C des bacilles cultivés, évaporation au bain-marie bouillant et filtration.

   Plus spécifique, la tuberculine purifiée utilisée aujourd'hui permet de révéler l'hypersensibilité d'un sujet. Elle est obtenue à partir de la forme brute ou par culture de souches du bacille humain et bovin en milieu synthétique.

INDICATIONS

La recherche de la sensibilité à la tuberculine permet de déterminer si un sujet a déjà été en contact avec le bacille de Koch, soit spontanément (primo-infection), soit après vaccination par le B.C.G. (une réaction positive témoigne alors de son succès).

TECHNIQUE

L'hypersensibilité à la tuberculine est recherchée par différentes méthodes. Une réaction positive se traduit par une réaction dermique spécifique (induration) au lieu d'application ou d'injection de la tuberculine.

   L'intradermoréaction de Mantoux est la méthode la plus sensible et la plus utilisée et, aussi, la seule reconnue par l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.). Elle consiste en une injection intradermique au bras ou à la cuisse. La réaction est lue 72 heures plus tard. Lorsqu'elle est positive, il s'est développé au point d'injection une papule centrale indurée et rouge ; en cas de réaction négative, l'injection est renouvelée avec un nombre plus important d'unités.

   Les autres techniques utilisées sont la bague munie de pointes imprégnées de tuberculine, la cutiréaction, ou cutiréaction de von Pirquet, qui consiste à effectuer des scarifications de tuberculine à la face externe du bras, et le timbre, sparadrap imprégné d'une faible dose de tuberculine et appliqué sur la peau, dans la région sous-claviculaire, pendant 48 heures.

tuberculome

Lésion tuberculeuse arrondie, caséeuse (ayant la consistance du fromage), siégeant dans le parenchyme (tissu fonctionnel) pulmonaire ou cérébral.

   Un tuberculome a l'aspect d'une tumeur ; il peut entraîner, lorsqu'il est volumineux et siège dans le cerveau, des troubles neurologiques, variables selon sa localisation. Il est diagnostiqué par radiographie pour le poumon, par scanner ou imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) pour le cerveau.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Le traitement du tuberculome pulmonaire repose sur les médicaments antituberculeux et, si nécessaire, par son exérèse chirurgicale. Dans le cerveau, les corticostéroïdes permettent souvent d'obtenir une diminution de volume des tuberculomes quand ceux-ci sont de taille importante et risquent de comprimer les structures voisines. Le pronostic de ces lésions est incertain, le traitement antituberculeux n'étant pas constamment efficace dans ce cas. Les tuberculomes peuvent se stabiliser, évoluer insensiblement ou s'excaver (creusement d'une cavité dans la tumeur).

tuberculose

Maladie infectieuse contagieuse due à une bactérie, Mycobacterium tuberculosis, ou bacille de Koch.

Synonyme : phtisie.

   D'après l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.), la tuberculose tue chaque année près de 2 millions de personnes dans le monde ; 8 millions de personnes par an contractent la maladie dont une majorité dans les pays en développement. L'incidence de la tuberculose a continué d'augmenter ces dernières années dans la plupart des pays pauvres : Afrique subsaharienne, Asie, Europe de l'Est. Une grande partie de cette augmentation est due à l'épidémie de sida qui facilite l'émergence et la transmission de la tuberculose. De plus, dans ces pays et plus particulièrement en Asie et en Europe de l'Est, la résistance et la multirésistance du bacille de la tuberculose aux antituberculeux et, dans certains cas, à tous les antituberculeux augmente.

   Depuis plusieurs années, on constate dans certains pays développés une stagnation du nombre de cas, liée à l'augmentation relative du nombre de cas chez les migrants provenant, depuis plus ou moins longtemps, des zones d'endémie que sont l'Afrique subsaharienne, l'Asie du Sud-Est et, plus récemment, l'Europe de l'Est. La France compte environ 6 000 nouveaux cas chaque année. En France, le nombre de cas diminue régulièrement et, depuis 2005, l'incidence au niveau national est inférieure à 10 pour 100 000 habitants. Certaines régions restent particulièrement touchées alors que, dans la plupart des régions françaises, l'incidence est maintenant très faible (inférieure à 5 pour 100 000). L'Île-de-France reste une région de moyenne incidence, ce qui justifie de maintenir des mesures de contrôle systématiques, telles que la vaccination par le B.C.G. de tous les enfants nés dans cette région. La deuxième région la plus concernée en termes d'incidence est la Guyane.

Transmission

L'homme est à la fois le réservoir et l'agent de transmission du bacille. Les patients chez qui on a identifié des bacilles à l'examen direct des crachats sont les plus contagieux. Ils cessent de l'être en moyenne après la deuxième semaine de traitement. La transmission se fait par voie aérienne par l'intermédiaire des microgouttelettes de salive contenant le bacille, propulsées dans l'air environnant lorsque le malade parle, éternue ou tousse.

MÉCANISME

Le premier contact avec le bacille provoque la primo-infection tuberculeuse due à la constitution d'un foyer limité de multiplication du bacille tuberculeux dans le poumon (chancre tuberculeux). En général, le patient ne ressent encore aucun symptôme. La primo-infection se manifeste uniquement par la positivité des tests cutanés à la tuberculine (intradermoréaction) : ils deviennent positifs, la peau réagissant à la présence de tuberculine (apparition d'une petite induration sous-cutanée). Dans 90 % des cas, la primo-infection guérit définitivement et spontanément, ne laissant qu'une cicatrice anodine, signalée parfois sur les radiographies thoraciques par une petite calcification dans un poumon ou un ganglion voisin.

   Dans 5 % des cas, le bacille se dissémine par contiguïté dans le poumon et par voie sanguine, il est à l'origine de foyers infectieux qui peuvent rester latents plusieurs années puis, à l'occasion d'une immunodéficience, se réactiver. Ainsi, l'immunodéficience due au sida explique en partie l'augmentation récente des cas de tuberculose. Au total, 10 % des sujets infectés par le bacille développeront une tuberculose-maladie, soit dans les 2 ans suivant la primo-infection soit ultérieurement au cours de la vie entière.

   Dans les autres cas, le bacille reste localisé dans les poumons et les tissus voisins (ganglions).