Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

électrodiagnostic

Mode de diagnostic médical utilisant les courants électriques, enregistrés ou induits.

   Il est en effet possible d'enregistrer l'activité électrique de différents organes : l'électrocardiogramme est l'enregistrement de l'activité électrique du cœur et l'électroencéphalogramme celui des cellules nerveuses du cerveau. Dans d'autres cas, l'électrodiagnostic fait appel à une stimulation préalable de l'organe par un courant électrique de faible amplitude. Il en est ainsi de la stimulodétection au cours de l'électromyographie (étude de la vitesse de conduction des nerfs dans les membres).

électroencéphalographie

Examen qui permet l'enregistrement de l'activité électrique spontanée des neurones du cortex cérébral.

Abréviation : EEG

   Le tracé obtenu est appelé électro-encéphalogramme.

INDICATIONS

L'électroencéphalographie (EEG) a pour indications principales l'épilepsie (dont elle permet le diagnostic, ainsi que le contrôle de son évolution en réponse au traitement) et les troubles du sommeil. Elle sert également à établir le diagnostic d'encéphalite, de méningoencéphalite et à déterminer l'origine métabolique ou toxique d'un syndrome confusionnel (désorientation dans le temps et l'espace, troubles de la compréhension et de la mémoire, agitation). D'une manière plus accessoire, elle donne des informations diagnostiques assez caractéristiques dans la maladie de Creutzfeldt-Jakob, démence d'origine infectieuse.

TECHNIQUE

On dispose sur l'ensemble du cuir chevelu de 10 à 20 électrodes, petites plaques métalliques reliées par des fils à l'appareil d'enregistrement. Celui-ci mesure le potentiel électrique détecté par chaque électrode et compare les électrodes deux à deux, chaque comparaison se traduisant par un tracé appelé dérivation. La réactivité électroencéphalographique est évaluée au moyen d'épreuves simples : ouverture des yeux, hyperpnée (respiration ample et lente), stimulation lumineuse intermittente obtenue grâce à des éclairs lumineux brefs et intenses dont la fréquence est progressivement croissante.

   Une variante de l'électroencéphalographie consiste à faire un enregistrement sur 24 ou 48 heures avec un petit appareil portable, augmentant ainsi la probabilité d'enregistrer une crise d'épilepsie. Plus rarement, on pratique un enregistrement pendant le sommeil dans un centre spécialisé, le malade pouvant être simultanément filmé.

   L'appareil dessine de 5 à 10 tracés les uns au-dessous des autres, qui correspondent chacun à une dérivation. Chaque tracé est formé d'une succession d'ondes caractérisées par leur fréquence (nombre d'ondes par seconde), leur forme (pointue, arrondie), leur amplitude (hauteur), leur réactivité aux stimulations (ouverture des yeux, respiration ample, éclairs lumineux répétés). L'étude de la fréquence, particulièrement importante, permet de distinguer les ondes delta (moins de 3,5 par seconde), thêta (entre 4 et 7,5), alpha (entre 8 et 13) et bêta (plus de 13). Chez l'adulte sain éveillé, les ondes alpha et bêta prédominent.

DÉROULEMENT ET EFFETS SECONDAIRES

L'examen se déroule dans un cabinet médical ou à l'hôpital sans nécessiter d'hospitalisation. Il dure environ 20 minutes, n'entraîne ni douleur ni effet secondaire.

électrolyte

Substance chimique qui, mise en solution, se dissocie en ions et conduit le courant électrique.

   Un électrolyte peut être un acide, une base ou un sel (par exemple du chlorure de sodium). Dans l'organisme, il existe un grand nombre d'électrolytes en solution dans les liquides physiologiques, décomposés en ions positifs, ou cations (sodium, potassium), et en ions négatifs, ou anions (chlore, bicarbonate). Ces ions migrent quand il existe un champ électrique, par exemple entre la surface extérieure (positive) et la surface intérieure (négative) des cellules. Dans le cas des cellules nerveuses, ce phénomène explique la transmission de l'influx nerveux. Dans l'organisme, il existe un équilibre entre les concentrations en cations et en anions : c'est l'équilibre hydroélectrolytique.

électromyographie

Examen consistant à enregistrer l'activité électrique d'un muscle ou d'un nerf.

   Le tracé obtenu est appelé électro-myogramme. Les neurologues utilisent de plus en plus le terme électro-neuro-myogramme.

INDICATIONS

L'électromyographie (EMG) est un examen très utile en pathologie neuromusculaire, surtout en cas de paralysie. Ainsi, elle contribue à différencier un trouble anorganique (psychologique), une atteinte du système nerveux central (encéphale et moelle épinière), un syndrome neurogène périphérique (atteinte des nerfs ou de leur origine dans la moelle), une atteinte musculaire et un trouble de la conduction neuromusculaire (transmission des influx nerveux aux muscles).

   Plus précisément, en cas de syndrome neurogène, l'examen permet de localiser le ou les nerfs atteints au cours d'un traumatisme ou d'une inflammation (polynévrite, polyradiculonévrite), d'en préciser le mécanisme (atteinte de la cellule nerveuse ou de la gaine de myéline) et d'orienter ainsi la recherche d'une cause ; il permet aussi de suivre l'évolution de la maladie. En cas d'atteinte musculaire, comme une myopathie, ou d'atteinte de la conduction neuromusculaire (bloc neuromusculaire), particulièrement caractéristique de la myasthénie, l'électromyographie confirme le diagnostic mais n'indique pas la cause.

TECHNIQUE ET DÉROULEMENT

On distingue deux types d'examen.

— L'examen de détection de l'activité musculaire consiste à enregistrer l'activité électrique spontanée d'un muscle, d'abord au repos puis au cours d'un mouvement volontaire, grâce à une électrode, le plus souvent en forme d'aiguille, enfoncée dans le muscle à travers la peau et reliée à un appareil qui produit sur écran et sur papier un graphique, succession de petites ondes en forme de pointe, chacune représentant la contraction d'une unité motrice (groupe de cellules musculaires commandées par une même cellule nerveuse).

— L'examen de stimulation et de détection de l'activité musculaire repose sur les mêmes principes mais procède différemment, en stimulant un nerf par un bref courant électrique indolore. Le nerf déclenche alors ses propres réactions électriques, qui se propagent sur toute sa longueur avant d'être transmises au muscle correspondant, où elles sont recueillies. On peut ainsi, d'une part, calculer la vitesse de conduction sur le nerf et, d'autre part, étudier la conduction neuromusculaire.

   L'examen se déroule dans un cabinet médical ou en consultation hospitalière, sans préparation particulière, et dure de 20 à 30 minutes.