Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

arrêt respiratoire

apnée

arrhénoblastome

Tumeur masculinisante de l'ovaire, le plus souvent bénigne.

   L'arrhénoblastome représente seulement 0,2 % des tumeurs ovariennes et survient essentiellement chez la jeune femme.

Il a la structure d'un adénome testiculaire et entraîne un syndrome de virilisation intense d'apparition progressive (hirsutisme, séborrhée, raucité vocale) par sécrétion d'androgènes, hormones principalement sécrétées, à l'ordinaire, dans les testicules.

Le traitement consiste en l'ablation de l'ovaire atteint.

arriération mentale

déficience mentale

artefact

Altération du résultat d'un examen due au procédé technique utilisé ou aux conditions de réalisation de l'examen.

   Le terme d'artefact est particulièrement utilisé en imagerie médicale. L'artefact doit être reconnu pour ne pas être interprété à tort par le médecin comme une image lésionnelle.

   L'artefact le plus connu est, comme en photographie, celui du « bougé », qui induit une perte de définition des contours et des contrastes. On peut l'observer sur des radiographies, des images de scanner ou d'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.).

   Certains artefacts sont prévisibles et inévitables, d'autres, comme ceux provoqués par des mouvements peuvent être liés à la coopération du patient. Au pire, les artefacts peuvent rendre l'examen inapproprié ou ininterprétable et conduire le médecin à proposer une autre technique d'examen.

— En radiologie conventionnelle, beaucoup de facteurs concourent à la qualité des images, pour une exposition adaptée avec un bon contraste. On peut citer la corpulence du malade, les paramètres techniques d'exposition, la qualité des films et de leur traitement. La radiologie numérisée apporte de nouvelles possibilités de contrôle du contraste.

— En scan RX, les principaux artefacts sont sans doute ceux liés à l'absorption complète des rayons X par les corps étrangers métalliques et, à un moindre degré, par certaines structures osseuses très denses. Les artefacts d'origine métallique dentaire peuvent être très gênants. On commence cependant à savoir s'en affranchir.

— En imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), il existe une grande variété d'artefacts. Les artefacts cinétiques de mouvement ne peuvent être maîtrisés facilement : le cœur bat, les vaisseaux ont des pulsations, le thorax et l'abdomen respirent ; mais on peut choisir de les projeter selon une direction ou une autre, en fonction de la zone d'intérêt de l'image. Les corps métalliques perturbent les lignes de champ magnétique et déforment parfois considérablement l'image ou l'oblitèrent complètement.

artère

Vaisseau qui véhicule le sang du cœur vers les tissus.

   Les artères sont des tubes flexibles aux parois épaisses. Leur diamètre diminue au fur et à mesure qu'elles s'éloignent du cœur et qu'elles se subdivisent ; l'ensemble constitue l'arbre artériel. Leurs ultimes ramifications sont les artérioles, qui alimentent les vaisseaux capillaires. Parmi les principales, l'aorte (issue du ventricule gauche) et ses branches de division distribuent le sang oxygéné, rouge, à l'ensemble des tissus, sauf aux poumons ; les artères pulmonaires véhiculent le sang bleu, désaturé, riche en gaz carbonique, du ventricule droit vers les poumons, où il est oxygéné.

STRUCTURE

La paroi artérielle comporte trois tuniques concentriques : de l'intérieur vers l'extérieur, l'intima, la média et l'adventice.

— L'intima, la plus interne, mince et lisse, tapissée de cellules dites endothéliales, est directement au contact du sang.

— La média, ou tunique moyenne, est épaisse, musculaire et élastique.

— L'adventice, la plus externe, fibreuse et résistante, contient les vaisseaux nourriciers des grosses artères (vasa vasorum).

PHYSIOLOGIE

Les grosses artères ont des propriétés élastiques intrinsèques (compliance artérielle) leur permettant de supporter les pressions élevées qu'elles subissent au cours du cycle cardiaque. Les artères de moyen et de petit calibre sont soumises à de nombreuses influences, centrales ou locorégionales, neurogènes, hormonales et humorales, qui régissent les variations de leur diamètre (vasomotricité). La mise en jeu de la compliance et de la vasomotricité a pour effet de transformer progressivement le débit sanguin pulsatile et intermittent à la sortie du cœur en un débit continu au niveau tissulaire et d'adapter les variations du débit sanguin aux besoins de l'organisme, notamment à l'effort.

PATHOLOGIE

Une artère peut être l'objet de lésions traumatiques (toute plaie artérielle nécessite une compression d'amont immédiate, puis une réparation en milieu hospitalier pour éviter une hémorragie abondante), dégénératives et/ou inflammatoires (athérome, artériosclérose, artérite, etc.).

artérialisation

Transformation du sang veineux en sang artériel par échanges gazeux (oxygène et gaz carbonique) à travers la membrane alvéolocapillaire entre l'alvéole pulmonaire et le réseau capillaire lors du passage du sang.

   Au cours de l'artérialisation, l'oxygène, véhiculé au fond de l'alvéole pulmonaire par les mouvements inspiratoires, se diffuse vers le sang des capillaires sanguins de la petite circulation. Effectuant un trajet rigoureusement inverse, la vapeur d'eau et le gaz carbonique, produits par la chaîne respiratoire cellulaire, se diffusent des capillaires vers les alvéoles pour être rejetés dans l'air ambiant lors de l'expiration. À la suite de ces échanges, le sang artériel est plus riche en oxygène que le sang veineux et moins riche en gaz carbonique.

   Des troubles de l'artérialisation peuvent provoquer dans les tissus une hypoxie (diminution du taux d'oxygène) et une hypercapnie (augmentation du taux de gaz carbonique).

Voir : hématose, respiration.

artériectomie

Ablation d'un segment artériel.

   L'artériectomie est une intervention exceptionnelle, imposant obligatoirement, si le tronc sectionné est important, un pontage (implantation d'une prothèse ou greffe d'un segment veineux sain prélevé sur le patient) pour rétablir la circulation artérielle.

artériographie

Acte de radiologie vasculaire d'une artère, de ses branches, du territoire qu'elle irrigue et du retour veineux, utilisant un produit de contraste iodé.

   L'artériographie est une forme d'angiographie. Par la finesse des images qu'elle permet, l'artériographie numérisée constitue la référence de qualité en imagerie vasculaire.

INDICATIONS

L'artériographie a des indications diagnostiques, à visée préopératoire, et des indications thérapeutiques, du domaine de la radiologie interventionnelle, permettant des traitements immédiats par voie endovasculaire (angioplastie, embolisation).

   L'artériographie est une technique invasive qui comporte des risques et des contre-indications. L'écho-Doppler, l'I.R.M. et l'angio-I.R.M., l'angioscanner en sont des alternatives.

TECHNIQUE

L'artériographie peut nécessiter une hospitalisation de quelques jours, dans le cadre d'un bilan. Certaines formes simples peuvent être réalisées dans des conditions qui se rapprochent de l'ambulatoire (hôpital de jour).

   L'artériographie est réalisée soit par ponction directe d'une artère superficielle repérée à la palpation, soit (et de plus en plus souvent) par la méthode de cathétérisme dite de Sedlinger, à partir de l'artère fémorale superficielle à l'aine.

   L'artériographie est dite globale si le produit est injecté dans un tronc artériel (aortographie), sélective lorsque le produit est injecté dans une branche (artère rénale, par exemple), hypersélective lorsqu'elle explore par cathétérisme de petites artères. Les images vasculaires peuvent être saisies directement sur des films (angiographie conventionnelle) ou stockées sur ordinateur (angiographie numérisée).

Résultat

L'artériographie permet d'obtenir successivement des images des artères, de leurs branches, du territoire irrigué (le rein par exemple) et des veines. Les images sont acquises en un seul temps dans deux incidences complémentaires (de face et de profil par exemple). La qualité des images vasculaires obtenues est très supérieure à celle des images obtenues par les autres techniques d'imagerie. Certaines techniques permettent encore d'améliorer la qualité des images vasculaires, en particulier la soustraction (photographique ou numérique) des images non vasculaires.

   L'artériographie d'un organe, le rein par exemple, permet de caractériser sa vascularisation avec des variations anatomiques artérielles ou veineuses d'intérêt chirurgical, des aspects fonctionnels (la perfusion du rein et l'excrétion urinaire dans cet exemple). Elle permet de caractériser des lésions artérielles, dont les plus fréquentes sont les rétrécissements ou sténoses d'origine athéromateuse, les occlusions vasculaires par thrombose ou par embolie, les malformations vasculaires (dont font partie les anévrismes, les malformations artério-veineuses, les angiomes, etc.), les ruptures à l'origine d'hémorragies, l'hypervascularisation des lésions tumorales et leur retentissement sur la vascularisation.