Larousse Médical 2006Éd. 2006
B

bride

Bande de tissu conjonctif fibreux réunissant anormalement deux organes ou développée au niveau d'une cavité séreuse.

   On distingue plusieurs types de bride.

— Les brides amniotiques sont des formations fibreuses tendues à l'intérieur de la cavité amniotique, peut-être responsables de malformations, voire d'amputations congénitales des membres. Leur présence traduirait une irritation ou une infection larvée des parois ou du liquide amniotique.

— Les brides péritonéales sont des formations consécutives à une inflammation ou à la présence, dans la cavité péritonéale, de sérosités ou de sang. Elles ne sont pas nécessairement facteur de troubles, mais une torsion d'une anse intestinale autour des brides (volvulus) peut entraîner une occlusion intestinale aiguë. Une intervention chirurgicale rétablit un circuit intestinal normal.

— Les brides pleurales sont des formations fibreuses, en forme de fil ou de bande, qui rattachent une zone malade du poumon à la plèvre en cas de rétraction du poumon due à la présence d'air dans la plèvre (pneumothorax). Elles peuvent être sectionnées chirurgicalement.

bridge

Prothèse destinée à remplacer une ou plusieurs dents absentes et fixée sur les dents naturelles voisines du secteur édenté.

   Le bridge (pont, en anglais) est fabriqué à partir d'une empreinte des dents, puis scellé aux dents saines adjacentes par des couronnes. Il peut être en métal (alliage d'or, par exemple) ou, plus esthétique, en céramique, monté sur une armature métallique (pour les dents visibles). Un bridge dit « complet » peut comporter plus de 12 dents sur une même arcade.

   Le rôle d'un bridge est de rétablir la mastication, la phonation et l'esthétique. Lorsqu'il est bien exécuté, son intégration dans la bouche est parfaite.

Bright (mal de)

insuffisance rénale

Brill (maladie de)

Rechute du typhus exanthématique, infection résurgente (sans réinfection) caractérisée notamment par une artérite des membres inférieurs.

   La maladie de Brill survient longtemps après la contamination par Rickettsia prowazeki, agent du typhus. Le traitement est celui des symptômes.

brochage

Procédé d'ostéosynthèse utilisant des broches (tiges métalliques) pour maintenir les fragments osseux d'une fracture, de façon temporaire ou définitive.

INDICATIONS

Le brochage est souvent utilisé dans la réparation des os de petite taille (main, pied et doigt) et pour le maintien de la réduction des fractures de l'extrémité inférieure du radius (poignet). Dans certains cas, il peut être utilisé comme contention temporaire d'une fracture avant installation d'une plaque ; les broches ont alors pour fonction de maintenir les fragments osseux en place et de faciliter ainsi l'ostéosynthèse.

TECHNIQUE

Les broches sont des tiges métalliques droites et de section circulaire, rigides mais souples, de longueur et de diamètre variables. Elles peuvent être posées à l'aide d'un moteur rotatif, électrique ou à air comprimé, qui permet de perforer les os durs. Pour les petits os, le chirurgien recourt parfois à un « nez américain » (mandrin muni d'une poignée). Le brochage peut nécessiter plusieurs broches, notamment pour la réduction de fractures de l'humérus : on parle alors de brochage fasciculé.

bromide

Lésion cutanée due à une intoxication chronique par des médicaments à base de brome ou de ses dérivés, du type bromure.

   Les bromides revêtent l'aspect de lésions saillantes rouge violine, apparaissant surtout sur le visage, les jambes et les fesses, accompagnées de lésions acnéiformes. Outre l'arrêt du médicament en cause (l'utilisation du brome est quasiment abandonnée de nos jours), le traitement consiste en l'application locale d'antiseptiques.

bromidrose

ou

bromhidrose

Émission d'une sueur d'odeur fétide.

   La bromidrose est due à un dysfonctionnement des glandes sudoripares. La sueur est d'abondance normale, mais son odeur, évoquant le rance ou le moisi, est parfois source de handicap social. L'anomalie peut être localisée, par exemple sur les pieds, ou généralisée (plis du corps).

   Le traitement consiste en une hygiène rigoureuse et en l'application de déodorant à base d'aluminium, de zinc ou de zirconium.

bromoforme

Substance aux propriétés anesthésiques et antispasmodiques, qui entre dans la composition de sirops antitussifs.

   L'intoxication par de très fortes doses a un effet dépresseur sur le système nerveux central. Pour cette raison, l'administration de bromoforme est contre-indiquée chez l'enfant de moins de 5 ans.

bronche

Conduit cylindrique assurant le transport de l'air entre la trachée, les bronchioles et les alvéoles pulmonaires.

   Issues de la trachée, les deux bronches principales (droite et gauche) se subdivisent dans chaque poumon en bronches lobaires, puis en rameaux de plus en plus petits avant de se terminer en bronchioles. L'ensemble forme l'arbre bronchique. Les bronches ont une armature fibrocartilagineuse et musculeuse qui les rend semi-rigides. Elles sont tapissées d'une muqueuse couverte de cils (servant à évacuer toutes les particules inhalées à l'extérieur, telles les poussières, les bactéries, etc.) et de glandes.

PATHOLOGIE

Les maladies des bronches constituent des affections de gravité variable suivant le siège et l'étendue des lésions et leur retentissement sur la ventilation pulmonaire. On distingue l'inflammation aiguë ou chronique de la muqueuse bronchique (bronchite), l'oblitération localisée (tumeur, présence d'un corps étranger, sténose) ou diffuse (bronchospasme) du conduit bronchique, la dilatation des bronches (bronchectasie) et les maladies du cartilage bronchique (dyskinésie trachéobronchique).

   Les bronches sont le siège électif des cancers liés à l'exposition à la fumée de tabac et à l'amiante, le plus souvent localisés sur les bronches principales ou sur les bronches lobaires.

Voir : asthme, poumon.

bronchectasie

Augmentation permanente et irréversible du calibre des bronches par destruction de son armature fibrocartilagineuse.

Synonyme : dilatation des bronches.

   La bronchectasie existe sous deux formes différentes : la maladie bronchectasique, diffuse, et le syndrome bronchectasique, localisé.

Maladie bronchectasique

Elle s'installe au cours d'une agression infectieuse aiguë (coqueluche, rougeole, etc.), parfois favorisée par une maladie générale congénitale ou acquise (mucoviscidose, déficit immunitaire, colites ou rhumatismes inflammatoires, dyskinésie ciliaire primitive ou secondaire, etc.).

   Le symptôme principal de la maladie bronchectasique est la toux, grasse, prédominant le matin et en position couchée, ramenant une expectoration chronique purulente. Les poussées d'infection sont fréquentes et se manifestent par de la fièvre, une recrudescence de l'expectoration et, souvent, des hémoptysies (crachats de sang).

   Le diagnostic est confirmé par l'aspect des bronches sur les radiographies et surtout sur le scanner. Les explorations fonctionnelles respiratoires (mesure des volumes et des débits inspirés et expirés) permettent d'apprécier la gravité de la maladie. L'évolution de la maladie bronchectasique est chronique, commençant le plus souvent dans l'enfance.

   Certaines formes peuvent conduire à une insuffisance respiratoire chronique.

   Le traitement se limite à la kinésithérapie respiratoire : expectoration dirigée (aide à l'expectoration efficace avec le minimum d'efforts), accélération de flux expiratoire, éducation de la toux.

   Les antibiotiques ne servent qu'à juguler des poussées infectieuses.

Syndrome bronchectasique localisé

Il s'agit d'une séquelle d'une agression broncho-pulmonaire sévère mais localisée : tuberculose, abcès pulmonaire, corps étranger dans l'arbre bronchique, etc.

   Le syndrome bronchectasique localisé se manifeste par une toux sèche en cas de présence d'un corps étranger, une expectoration purulente en cas d'abcès et des hémoptysies parfois abondantes, plus rarement par une dyspnée (gêne respiratoire) plus ou moins importante.

   À la différence de la maladie bronchectasique, il peut être traité chirurgicalement si la bronchectasie est handicapante et si la kinésithérapie se révèle inefficace.