Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hyperthyroïdie

Affection caractérisée par un excès d'hormones thyroïdiennes.

   Les causes les plus fréquentes d'une hyperthyroïdie sont la maladie de Basedow, d'origine auto-immune, une surcharge iodée, habituellement d'origine médicamenteuse, et un nodule thyroïdien ou un goitre (phase initiale d'une thyroïdite subaiguë). Beaucoup plus rarement, il s'agit d'une anomalie congénitale (syndrome de résistance aux hormones thyroïdiennes), d'un adénome hypophysaire sécrétant de la thyréostimuline ou de la prise médicamenteuse de thyroxine (hormone thyroïdienne). Les symptômes comprennent un tremblement des extrémités, une tachycardie, une sensation de chaleur excessive et une perte de poids. Le diagnostic repose sur les dosages d'hormones thyroïdiennes et de leurs précurseurs dans le sang, complétés par des examens variables selon la cause suspectée (scintigraphie, échographie, dosage des anticorps antithyroïdiens).

   Le traitement dépend essentiellement de la cause : chirurgie (ablation partielle de la thyroïde), administration d'antithyroïdiens de synthèse, administration d'iode 131.

Voir : thyrotoxicose.

hypertonie musculaire

Exagération permanente du tonus musculaire (degré de résistance d'un muscle strié au repos), d'origine neurologique.

   L'hypertonie est due à une lésion du système nerveux central, dont la cause peut être diverse (tumorale, vasculaire, dégénérative). Elle peut prendre deux formes.

DIFFÉRENTS TYPES D'HYPERTONIE

— L'hypertonie pyramidale, également appelée hypertonie spastique ou spasticité, est due à une lésion de la voie pyramidale (faisceau de fibres nerveuses commandant les mouvements volontaires). Elle est accompagnée d'autres signes (hémiplégie, etc.) constituant le syndrome pyramidal. C'est une hypertonie élastique : si le médecin essaie, par exemple, de déplier le coude du patient, une résistance s'amorce puis augmente de plus en plus et l'avant-bras revient brusquement à sa position de départ quand on le relâche.

— L'hypertonie extrapyramidale, ou hypertonie plastique, est due à un mauvais fonctionnement du système nerveux extrapyramidal, qui commande le tonus musculaire et les postures du corps. Elle fait partie d'un ensemble de signes appelé syndrome extrapyramidal, dont la cause typique est la maladie de Parkinson. Cette hypertonie est plastique : si le médecin essaie de déplier le coude du patient, la résistance du bras s'exerce avec une force constante et il n'y a pas de retour de l'avant-bras à la position de départ.

TRAITEMENT

Le traitement est celui de la maladie dont l'hypertonie est un signe. S'il se révèle impossible ou insuffisant, la gêne ressentie par le malade, dans le cas de l'hypertonie pyramidale, est soulagée par les myorelaxants (dantrolène). La kinésithérapie peut également apporter une amélioration. L'injection de toxine botulique donne parfois de bons résultats, mais ces derniers disparaissent au terme de 2 à 4 mois.

hypertonique

Se dit d'une solution exerçant une pression osmotique supérieure à celle d'une autre solution.

   Une solution hypertonique a une concentration totale élevée en substances chimiques dissoutes. Elle attire par osmose l'eau d'une autre solution, moins concentrée, lorsqu'on les met toutes deux en communication à travers une membrane semi-perméable (perméable uniquement à l'eau et non aux substances chimiques).

   Par extension, on qualifie d'hypertonique une solution exerçant une pression osmotique supérieure à celle du plasma sanguin normal. Les solutions hypertoniques doivent être injectées lentement et en volume limité afin d'éviter des modifications de la composition en eau des milieux intracellulaires et extracellulaires de l'organisme.

hypertrichose

Augmentation de la pilosité, localisée ou généralisée.

   À la différence de l'hirsutisme, l'hypertrichose siège en des endroits normalement pourvus de poils. Les hypertrichoses sont congénitales ou acquises. Les formes congénitales, parfois héréditaires, apparaissent dès l'enfance. Les formes acquises sont dues à des médicaments (minoxidil, ciclosporine, hydantoïnes), à des carences, à des cancers ou à des maladies métaboliques (porphyries). Le traitement est celui de la maladie responsable, s'il est possible, associé éventuellement à une épilation électrique.

hypertriglycéridémie

Augmentation du taux de triglycérides dans le sérum au-dessus de 2,2 millimoles, soit 1,8 gramme, par litre.

   Les triglycérides circulent toujours dans le sérum sanguin couplés à deux types de lipoprotéines spécifiques : les chylomicrons et les VLDL (very low density lipoproteins, ou lipoprotéines de très basse densité).

   Une hypertriglycéridémie est donc toujours associée à une augmentation soit du taux de chylomicrons (hyperchylomicronémie), soit du taux de VLDL dans le sérum. Elle peut être isolée ou associée à une augmentation du taux de cholestérol dans le sérum.

CAUSES

Une hypertriglycéridémie peut être primitive, due à un trouble de la synthèse ou de la dégradation des lipoprotéines. Tel est le cas de l'hypertriglycéridémie familiale, assez fréquente, qui se caractérise le plus souvent par un diabète, une obésité, une hypertension et un risque accru d'athérosclérose (dépôt lipidique sur les artères). Le déficit familial en lipoprotéine-lipase (enzyme qui dégrade les chylomicrons et les VLDL), beaucoup plus rare, se traduit par un risque accru d'inflammation aiguë du pancréas, des xanthomes éruptifs (dépôts de lipides se présentant sous la forme de placards ou de nodules cutanés jaunâtres), un gros foie et une grosse rate, sans risque d'athérosclérose.

   Une hypertriglycéridémie peut aussi être consécutive à une autre affection (diabète sucré, insuffisance rénale, syndrome néphrotique, alcoolisme, etc.).

TRAITEMENT

Le traitement d'une hypertriglycéridémie doit d'abord être diététique : régime normolipidique, réduction de l'apport en certains sucres rapides et en alcool, régime hypocalorique en cas de surpoids.

   Le plus souvent, une activité physique régulière et progressive est conseillée. Le traitement d'une maladie sous-jacente (diabète, etc.) doit également être entrepris. En dehors de certaines formes primitives (hyperchylomicronémie, par exemple) qui doivent être traitées d'office, un traitement médicamenteux à base d'hypolipidémiants (fibrates, huiles de poisson) ne doit être envisagé qu'après l'échec d'un régime correctement suivi.