Toute maladie causée par la prolifération de champignons levuriformes du genre Candida.
Synonymes : moniliase, moniliose.
Parmi les espèces de Candida pathogènes pour l'homme, la plus fréquente est Candida albicans. Cette levure, naturellement présente dans la bouche, le tube digestif et les voies génitales, se multiplie et devient pathogène lorsque baissent les fonctions immunitaires de l'organisme (traitements immunodépresseurs, patients infectés par le V.I.H.) ou lorsque survient une modification hormonale spontanée (grossesse), pathologique (diabète) ou consécutive à une prise médicamenteuse (antibiotiques à large spectre). Des candidoses peuvent également survenir en cas d'altérations préalables de la peau ou des muqueuses liées à des facteurs extérieurs (chaleur, savons acides).
Les lésions provoquées par les Candida se présentent sous des aspects variés ; les plus fréquentes, le plus souvent bénignes, atteignent la peau et les muqueuses. Rares mais plus graves, les candidoses profondes atteignent les viscères.
Candidoses cutanées et muqueuses
— Les candidoses buccales se traduisent le plus souvent par un muguet : après une phase aiguë où la langue et la face interne des joues sont rouge vif, sèches et vernissées apparaissent des dépôts blanchâtres crémeux, qui partent lorsqu'on les gratte à l'abaisse-langue. Les candidoses buccales se développent plus facilement chez les patients souffrant d'asialie (absence de salive), chez ceux infectés par le V.I.H. ayant moins de 200 lymphocytes CD4 par mm3 de sang et chez les porteurs d'appareils dentaires. Elles perturbent le goût et peuvent gêner l'alimentation.
— Les candidoses cutanées se localisent surtout au niveau des plis du corps et sont favorisées par la macération. Elles se traduisent par un intertrigo, lésion débutant au fond du pli, qui devient rouge, suintant et prurigineux, s'étend symétriquement de part et d'autre et se borde d'une collerette blanchâtre. Les candidoses cutanées peuvent également se développer à la base des ongles, où elles provoquent une tourniole (panaris superficiel), ou compliquer un érythème fessier du nourrisson.
— Les candidoses génitales se traduisent, chez la femme, par une vulvovaginite avec pertes blanchâtres, chez l'homme par une balanite avec apparition d'un enduit blanc crémeux dans le sillon situé entre gland et prépuce, démangeaisons et écoulement urétral fréquent.
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
Le diagnostic des candidoses de la peau et des muqueuses est essentiellement clinique et demande rarement une analyse de prélèvements, en examen direct et après culture. L'infection est traitée par application d'antifongiques locaux prescrits sous forme de crèmes, de pommades, de solutions ou d'ovules selon la localisation. Un traitement systématique du partenaire s'impose en cas de candidose génitale récidivante. Le traitement par antifongiques généraux est nécessaire dans les formes sévères ou récidivantes. Les candidoses buccales peuvent guérir spontanément sans traitement spécifique.
La prévention des récidives repose sur l'alcalinisation (bains de bicarbonate de soude) régulière des foyers lésionnels.
Candidoses profondes
Elles sont dues à la propagation d'une candidose de la peau ou des muqueuses qui essaime par voie sanguine ou à partir d'une perfusion et se manifestent chez les sujets immunodéprimés, les patients munis de corps étrangers à demeure (prothèse valvulaire cardiaque, cathéter intraveineux) et les héroïnomanes. Elles peuvent toucher le cerveau (méningite, abcès du cerveau), l'œil (rétinite septique, endophtalmie), le cœur (endocardite), les poumons, le foie, la rate, les reins et les voies urinaires hautes. La candidose oropharyngée se complique fréquemment d'une atteinte de l'œsophage avec dysphagie (gêne à la déglutition).
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
Le diagnostic repose sur la mise en évidence des levures par examen direct et par culture sur milieu spécifique des prélèvements, ce qui permet l'identification d'espèces. L'examen sérologique (recherche d'anticorps anti-Candida) se révèle souvent peu opérant comme moyen diagnostique. Le traitement fait appel aux antifongiques (fluconazole, amphotéricine B) par voie locale ou générale.
Voir : maladie sexuellement transmissible, mycose.