Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

iodide

Réaction cutanée due à l'absorption d'iode.

   Les iodides sont l'une des manifestations d'allergie à l'iode. Elles ont pour cause la prise de médicaments contenant de l'iode, dans le traitement de l'hyperthyroïdie, ou, lors d'examens radiologiques, l'injection ou l'ingestion de produits de contraste iodés opaques aux rayons X. Les iodides se présentent soit sous la forme d'une éruption du visage simulant l'acné, soit comme des bulles (cloques) éventuellement remplies de sang. Ces troubles peuvent s'associer à une fièvre, à des douleurs musculaires et à une irritation oculaire.

   L'apparition d'iodides impose l'arrêt de la prise d'iode. Le traitement consiste en la désinfection des lésions. Les signes généraux disparaissent rapidement ; les lésions cutanées disparaissent en deux ou trois mois.

ion

Atome ou molécule (assemblage d'atomes) portant une charge électrique.

   Les ions se divisent en cations, portant une ou plusieurs charges positives correspondant chacune à la perte d'un électron, et en anions, portant une ou plusieurs charges négatives correspondant chacune à la capture d'un électron.

ionisation

Formation d'ions à partir de substances électriquement neutres.

   Les substances appelées électrolytes, telles que le chlorure de sodium (sel de table), se dissocient spontanément en un ion positif et un ion négatif quand elles sont en solution dans l'eau. L'électrolyse consiste à soumettre une solution à un courant électrique continu de faible intensité, ce qui accélère la séparation des ions et les fait migrer vers les électrodes. Cette méthode, utilisée en médecine, est appelée ionophorèse : la solution contient une substance médicamenteuse qui migre à travers la peau sous l'effet du courant électrique.

   Les rayonnements ionisants, tels que les rayonnements corpusculaires (rayons bêta, formés d'électrons) et les rayonnements électromagnétiques (X et gamma), ionisent les substances qu'ils traversent en leur arrachant des électrons qui, à leur tour, ionisent d'autres molécules sur leur trajet. La radiothérapie repose sur ce principe. Ces rayonnements sont par ailleurs employés sur certains aliments. Ils permettent notamment de prévenir la germination des légumes (oignons, pommes de terre par exemple), de désinsectiser les céréales et les fruits et de préserver leur fraîcheur.

ionogramme

Liste des ions contenus dans un liquide organique (sang, urine) et de leur concentration respective en millimoles par litre.

   Un ionogramme comprend le dosage des ions positifs (sodium, potassium, calcium, magnésium) et négatifs (chlore, bicarbonates, protéines, phosphates, sulfates, acides organiques) contenus dans le prélèvement étudié. Il peut être prescrit pour diagnostiquer les maladies qui perturbent l'équilibre hydroélectrolytique (composition en ions et en eau) des liquides de l'organisme : diarrhées, œdèmes, insuffisance rénale, déshydratation, hyperhydratation, etc., évaluer leur gravité et suivre leur évolution, mais aussi pour s'assurer qu'un traitement (corticostéroïde ou diurétique) respecte cet équilibre. Un ionogramme urinaire est souvent prescrit en complément d'un ionogramme sanguin pour préciser l'état de la fonction rénale ou surrénalienne.

ionophorèse

Méthode thérapeutique consistant à faire pénétrer des substances médicamenteuses dans la peau sous l'action d'un courant électrique.

   Il existe deux indications principales de l'ionophorèse : l'hyperhidrose (excès de transpiration) et les traumatismes, particulièrement en médecine du sport (entorses, tendinites, contusions, hématomes, accidents musculaires).

   L'ionophorèse a pour principe la pénétration dans la peau de substances qui ajoutent leurs effets à ceux du courant. La technique consiste à badigeonner la peau d'une substance ionisée en solution aqueuse (analgésique, anti-inflammatoire, etc.) avant d'appliquer une petite électrode. Dans le cas de l'hyperhidrose des mains et des pieds, on trempe les mains ou les pieds dans des bacs emplis d'eau où passe le courant. Les courants employés sont galvaniques (de basse fréquence) et de faible intensité. Le sujet ressent seulement des picotements plus ou moins désagréables. Il doit préalablement ôter les objets métalliques qu'il porte, le courant électrique pouvant occasionner des brûlures à leur contact ; cette thérapie est contre-indiquée pour les porteurs de stimulateurs cardiaques et de prothèses métalliques. Les séances durent de 15 à 30 minutes et se déroulent dans un centre spécialisé, au cabinet du médecin ou même à domicile. Une cure nécessite en moyenne 5 ou 6 séances suivies d'un traitement d'entretien à un rythme variable. Les résultats, dans le traitement d'attaque, sont excellents (de 90 à 95 % de succès).

Voir : ionisation.

iridectomie

Ablation chirurgicale d'un fragment d'iris.

   Une iridectomie se pratique en cas de glaucome à angle étroit afin de permettre la circulation de l'humeur aqueuse dans l'œil et d'éviter ainsi l'augmentation de la pression intraoculaire par accumulation de l'humeur en arrière de l'iris. Une iridectomie est également indiquée en cas de hernie de l'iris ou après certaines extractions du cristallin afin d'éviter le risque de blocage de la pupille par le corps vitré.

TECHNIQUE

L'iridectomie se fait au moyen d'une petite incision à la périphérie de la cornée, par laquelle on tire l'iris avec une pince. Après avoir coupé la partie voulue avec de petits ciseaux, on le remet en place. On pratique le plus souvent un simple trou dans l'iris grâce au laser : c'est l'iridotomie. Cette dernière ne nécessite ni hospitalisation ni anesthésie, tandis que l'iridectomie chirurgicale se pratique sous anesthésie locale.

EFFETS SECONDAIRES

Une iridectomie entraîne une légère inflammation intraoculaire transitoire. La partie incisée de l'iris apparaît sous la forme d'une minuscule encoche noire.

iridocyclite

Inflammation oculaire touchant l'iris et le corps ciliaire.

Synonyme : uvéite antérieure.

   Une iridocyclite est une affection relativement fréquente, aiguë ou chronique, qui concerne souvent les deux yeux et a tendance à récidiver.

CAUSES

Elles sont multiples et parfois difficiles à déterminer. Une iridocyclite suit souvent une infection bactérienne (sinusite, abcès dentaire, infection urinaire, tuberculose, syphilis, brucellose, etc.), virale (herpès, zona surtout) ou parasitaire (leptospirose). Mais elle peut aussi être due à une maladie rhumatismale (spondylarthrite ankylosante chez l'adulte, maladie de Still chez l'enfant) ou à une maladie systémique, à la maladie de Behçet ou encore à une localisation de la sarcoïdose.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Une iridocyclite se manifeste par des douleurs oculaires sourdes et modérées et par une baisse variable, généralement limitée, de l'acuité visuelle. L'examen révèle une rougeur de l'œil, des protéines inflammatoires dans l'humeur aqueuse (phénomène de Tyndall), des « précipités » à la face postérieure de la cornée, des adhérences entre le bord de la pupille et le cristallin (synéchies iridocristalliniennes).

TRAITEMENT

C'est à la fois le traitement de la cause, qui n'est pas toujours retrouvée, et celui du symptôme inflammatoire par des collyres ou des injections sous-conjonctivales anti-inflammatoires, des collyres mydriatiques qui dilatent la pupille pour éviter les synéchies et, parfois, une corticothérapie générale.