Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

selles

fèces

semi-lunaire

Petit os central du carpe situé sous l'articulation du radius.

   Le semi-lunaire, maintenu par de puissants ligaments, est un os pratiquement immobile.

PATHOLOGIE

— Les luxations péri-lunaires du carpe font suite à des traumatismes très sévères. Il est parfois difficile d'en faire le diagnostic sur les radiographies et un scanner est habituellement nécessaire. La luxation peut être rétro-lunaire, avec ou sans fracture du scaphoïde. Il peut s'agir aussi d'une luxation du semi-lunaire : dans ce cas, le semi-lunaire part complètement en avant. On parle alors d'énucléation du lunaire.

   Le traitement de ces luxations est toujours difficile : d'abord orthopédique, il est souvent complété par une fixation à l'aide d'une broche. Il peut être nécessaire d'intervenir pour réduire la luxation et la contenir. Les séquelles sont importantes, avec souvent l'apparition d'une pseudarthrose du scaphoïde et/ou une nécrose du semi-lunaire.

— La nécrose du semi-lunaire, ou maladie de Kienböck, résulte d'une mauvaise vascularisation de l'os, due à une fracture ou à une luxation. Le traitement chirurgical peut consister en l'ablation des os de la première rangée du carpe, en la mise en place d'un implant prothétique ou en une arthrodèse (blocage de l'articulation) du poignet.

séminome testiculaire

Tumeur maligne du testicule, développée aux dépens de ses cellules germinales.

Synonyme : séminogoniome.

   Le séminome testiculaire affecte le plus souvent l'homme d'une trentaine d'années.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Cette tumeur se traduit par une masse indolore, palpable, contenue dans le scrotum, qui semble solidaire du testicule et le déforme. Le diagnostic est confirmé par une échotomographie scrotale.

TRAITEMENT ET SURVEILLANCE

Le traitement repose dans un premier temps sur l'ablation chirurgicale du testicule atteint (orchidectomie), suivie par un examen au microscope de la tumeur, qui permet de confirmer sa nature maligne. Une radiothérapie sur les aires ganglionnaires abdominales et thoraciques et, parfois, une chimiothérapie lui sont très souvent associées. Le dosage sanguin des marqueurs tumoraux (alphafœtoprotéine et bêta-h.C.G.) permet d'éliminer les autres formes de cancer du testicule. Une guérison est obtenue dans plus de 90 % des cas. La chimiothérapie peut provoquer une stérilité temporaire ou définitive, qui justifie qu'un patient en âge de procréer envisage la conservation de son sperme avant le début du traitement. Une surveillance régulière est maintenue durant plusieurs années.

sénescence

vieillesse

sénilité

Détérioration pathologique des facultés physiques et psychiques d'une personne âgée.

Synonyme : vieillissement pathologique.

   Le terme de sénilité est employé dans le langage courant pour décrire, chez une personne âgée, une atteinte simultanée des facultés physiques et psychiques.

CAUSES ET SYMPTÔMES

La sénilité est la résultante de pathologies chroniques invalidantes dont l'incidence croît avec l'âge.

— Les affections psychiatriques les plus fréquentes sont la dépression (dont la mélancolie délirante pseudo-démentielle est la forme majeure) et les délires.

— Les cancers touchent le plus souvent le côlon, le rectum, l'estomac, le sein, la prostate, la vessie et la peau.

— Les maladies dégénératives affectent surtout le cerveau (maladie d'Alzheimer, maladie de Parkinson) ainsi que les os et les articulations (arthrose, ostéoporose [raréfaction du tissu osseux]).

— Les maladies vasculaires les plus fréquentes sont l'insuffisance coronarienne, l'infarctus du myocarde, l'artériopathie des membres inférieurs, l'insuffisance cardiaque, les troubles du rythme cardiaque, les accidents vasculaires cérébraux et les démences vasculaires.

— Les troubles sensoriels visuels sont essentiellement la cataracte, le glaucome chronique et la dégénérescence de la macula (petite zone située au centre de la rétine et où l'acuité visuelle est maximale).

— Les troubles sphinctériens sont l'incontinence urinaire et fécale.

DIAGNOSTIC

L'interrogatoire du sujet et de ses proches permet de préciser la nature des troubles, la façon dont ils ont débuté (brutalement ou non) et la durée de leur évolution. Une liste exhaustive des médicaments retrouvés chez la personne âgée (et non pas seulement de ceux prescrits sur ordonnances) doit être établie : les pathologies dues à la prise excessive de certains médicaments sont fréquentes. Une évaluation des conditions de vie du sujet est indispensable : logement insalubre, déménagement récent, rupture des aides habituelles ou modification de l'environnement familial (décès du conjoint), etc.

   L'examen clinique doit être minutieux et complet, surtout sur les plans cardiovasculaire, neurologique, urologique et digestif. Une évaluation du fonctionnement cérébral est nécessaire, à l'aide de tests simples, réalisables en consultation, étudiant la mémoire immédiate du sujet, sa mémoire à court terme, ses mécanismes opératoires, sa capacité à reproduire une figure géométrique, etc. Au besoin, on la complète par une évaluation neuropsychologique spécialisée. Cet examen consiste en une batterie de tests permettant une analyse qualitative et quantitative des différentes fonctions cérébrales (mémoire immédiate, mémoire autobiographique, capacités d'analyse, de synthèse et de classification, exploration visiospatiale, etc.). Il doit être systématique lorsque le sujet se plaint de troubles de la mémoire, est désorienté dans l'espace ou dans le temps ou encore lorsqu'il présente un syndrome dépressif ou d'autres troubles psychiatriques : délire de persécution, troubles du comportement, etc. Le choix des examens complémentaires dépend des hypothèses diagnostiques.

PRÉVENTION

L'ensemble des progrès thérapeutiques et la mise en place de campagnes de sensibilisation du public devraient permettre d'abaisser encore le nombre de sujets atteints de maladies responsables de sénilité dans les prochaines décennies.

    Un certain nombre de facteurs de risque de ces maladies sont bien connus : hypertension artérielle, surpoids, tabagisme, anomalies métaboliques majeures (diabète, hypercholestérolémie), stress, etc. La diminution de l'incidence des accidents vasculaires cérébraux et des démences vasculaires durant les vingt dernières années peut ainsi s'expliquer en grande partie par la maîtrise de ces facteurs.

   En outre, une surveillance médicale régulière permet de dépister plus tôt et donc de traiter plus efficacement certaines affections dont la fréquence augmente avec l'âge. Ainsi, le traitement de l'hypertension artérielle permet de diminuer l'incidence des accidents vasculaires cérébraux, des infarctus du myocarde, des insuffisances cardiaques, de la même façon que le traitement hormonal de la ménopause permet de diminuer l'incidence des fractures du col du fémur.

Voir : vieillesse, syndrome de vieillissement précoce.