Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

prurit (suite)

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Comme pour le prurit généralisé, le traitement est d'abord celui de la cause, associé au besoin à celui du prurit lui-même.

   Certains prurits anaux et génitaux peuvent être prévenus par le port de sous-vêtements de coton lavés avec du savon de Marseille et par l'usage, pour la toilette intime, de savons non alcalins.

prurit gestationnel

Démangeaisons survenant à la fin du 2e trimestre ou au début du 3e trimestre de la grossesse, habituellement en relation avec une perturbation du fonctionnement hépatique que traduit une augmentation des phosphatases alcalines sériques.

   Devant l'intensité des démangeaisons, des médicaments, une hospitalisation peuvent être envisagés, voire l'avancement de l'accouchement.

PSA

antigène spécifique de la prostate

pseudarthrose

Absence complète et définitive de consolidation d'une fracture après des délais normaux.

   Au cours d'une pseudarthrose, une nouvelle articulation apparaît entre les segments de l'os fracturé. Le patient, qui a repris l'appui, souffre et la radiographie de contrôle ne montre pas de cal unitif.

   La pseudarthrose est à différencier du simple retard de consolidation, pour lequel une prolongation de l'immobilisation permettra d'obtenir la consolidation osseuse. C'est le chirurgien qui est le plus à même de déterminer si la non consolidation est définitive. Il peut décider alors d'une intervention chirurgicale.

   Certains os mal vascularisés naturellement sont plus souvent le siège d'une pseudarthrose : le scaphoïde à la main, l'astragale, le tibia, le cubitus, l'odontoïde ou le col du fémur. Les pseudarthroses surviennent aussi sur une fracture qui a été opérée et fixée par une plaque ou un clou. Dans ce cas l'absence de consolidation s'accompagne souvent de la rupture du clou ou de la plaque, sans être liée à la fragilité du matériel mais à l'absence de cal biologique.

DIFFÉRENTS TYPES DE PSEUDARTHROSE

— La pseudarthrose hypertrophique est caractérisée par des extrémités d'os renflées en massue. Ces extrémités sont alors décrites comme des « tampons de wagon » ou des « pattes d'éléphants » sur les images radiographiques.

— La pseudarthrose atrophique est caractérisée par l'absence de cal osseux et reflète en général la mauvaise vascularisation des extrémités des os fracturés.

— La pseudarthrose congénitale fait partie des maladies génétiques. Elle touche les enfants jeunes, surtout aux os du tibia. Elle entraîne des troubles fonctionnels très sévères ainsi que des interventions répétées pour obtenir la consolidation.

   Par ailleurs, on distingue les pseudarthroses aseptiques, sans microbes dans le foyer, des pseudarthroses septiques qui font souvent suite à des fractures ouvertes et qui posent des problèmes particuliers liés à l'infection.

TRAITEMENTS

Le traitement des pseudarthroses hypertrophiques et atrophiques repose sur l'immobilisation stricte du foyer de fracture par une intervention et par la mise en place d'un matériel d'ostéosynthèse, ainsi que par l'apport de greffons pris sur le patient (greffons autologues).

   Pour traiter les pseudarthroses septiques une stratégie en plusieurs temps est adoptée : éradication de l'infection par excision des tissus infectés, fixation du foyer de fracture par un système stable (souvent un fixateur externe), recouvrement du foyer et de la plaie par des techniques de chirurgie réparatrice (comme des lambeaux locaux ou des lambeaux libres), puis reconstitution de la continuité osseuse par un apport de greffons. Ces techniques, associées à des traitements antibiotiques au long cours, permettent habituellement la guérison. Il s'agit cependant de traitements très longs et fastidieux. En cas d'échec, la seule solution est parfois l'amputation du membre.

   De nouvelles techniques reposant sur le recours aux cellules souches osseuses, prélevées dans la moelle osseuse du patient et amplifiées puis réinjectées sur un support artificiel, sont à l'étude.

pseudo-autosomique

Se dit de la région homologue des chromosomes sexuels X et Y, c'est-à-dire de la petite zone retrouvée de part et d'autre de ces deux chromosomes comme s'ils étaient des autosomes.

pseudo-obstruction chronique de l'intestin grêle

Syndrome très rare correspondant à une occlusion intestinale en l'absence d'obstacle dans l'intestin.

   Une pseudo-obstruction chronique de l'intestin grêle est due à un dysfonctionnement neuromusculaire qui aboutit à un arrêt du péristaltisme (motricité digestive). Elle peut survenir au cours de diverses maladies : diabète, hypothyroïdie, sclérodermie, maladies musculaires, ou être de cause inconnue et atteindre alors également l'œsophage, l'estomac et le côlon. La maladie évolue par poussées suivies de périodes de rémission.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le syndrome se manifeste par des pesanteurs, des vomissements, un amaigrissement et une distension abdominale. La radiographie de l'abdomen révèle des images hydroaériques (opacité surmontée d'une clarté et séparée d'elle par un niveau horizontal) évoquant une occlusion intestinale.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic se fonde sur l'absence constatée d'obstacle intestinal et sur le résultat d'examens manométriques (mesure de la pression dans le côlon) et électrophysiologiques (réponse du côlon à des stimulations électriques). Le traitement est celui des symptômes : aspiration gastrique, alimentation par perfusion intraveineuse, médicaments favorisant la motricité digestive.

pseudochromidrose plantaire

Pigmentation anormale des talons, apparaissant sous forme de taches noires indolores.

   La pseudochromidrose plantaire est assez fréquente chez le jeune sportif et fait suite à de petits traumatismes répétés ; les lésions correspondent à l'évacuation de petits hématomes superficiels du derme.

   Cette anomalie bénigne disparaît spontanément et ne nécessite pas de traitement ; un examen par un spécialiste permet de la distinguer d'un mélanome malin, d'apparence très voisine.

pseudogale

gale

pseudogoutte

chondrocalcinose articulaire

pseudohermaphrodisme

Anomalie congénitale caractérisée par la présence, chez un sujet dont les chromosomes sexuels et les gonades (ovaires ou testicules) sont normaux et concordants, d'organes génitaux qui ressemblent à ceux de l'autre sexe.

   Contrairement aux sujets atteints d'hermaphrodisme, ceux qui sont atteints de pseudohermaphrodisme ont soit du tissu ovarien, soit du tissu testiculaire, mais jamais les deux à la fois. Il en existe deux types : féminin (XX) ou masculin (XY).
— Le pseudohermaphrodisme féminin (sujets génétiquement féminins) est, en général, d'origine endocrinienne, le fœtus ayant été anormalement imprégné par des androgènes. Dans certains cas, cette imprégnation a une origine maternelle (tumeur surrénalienne ou ovarienne virilisante, prise de progestatifs durant la grossesse) mais, le plus souvent, elle résulte d'un trouble enzymatique des glandes surrénales du fœtus (hyperplasie surrénalienne congénitale).
— Le pseudohermaphrodisme masculin (sujets génétiquement masculins) peut être dû soit à une anomalie précoce de la fonction testiculaire avec défaut de sécrétion des hormones masculines, soit à une insensibilité aux androgènes par manque des récepteurs cellulaires spécifiques ou par absence enzymatique.

DESCRIPTION

— Un enfant atteint de pseudohermaphrodisme féminin, s'il possède deux ovaires bien différenciés, a un clitoris de grande taille semblable à un pénis et des grandes lèvres soudées rappelant le scrotum.

— Un enfant atteint de pseudohermaphrodisme masculin est porteur de testicules normaux mais ne présente pas d'organes génitaux externes ou bien a des organes génitaux externes très peu différenciés (pénis très petit et scrotum divisé ressemblant aux grandes lèvres).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Les explorations doivent être conduites avec beaucoup de soin afin de pouvoir déterminer le plus précisément possible le sexe de l'enfant : détermination de la chromatine sexuelle (petite masse constituée en grande partie d'A.D.N. et visible dans le noyau de certaines cellules chez la femme), étude du caryotype et génitographie (examen radiologique des organes génitaux après administration d'un produit radio-opaque dans l'orifice génital externe), examens hormonaux et anatomiques précis. Des traitements, hormonaux ou chirurgicaux (plastie du périnée), conduits par des équipes médicales spécialisées, peuvent être mis en route afin de faire concorder sexe génétique et sexe anatomique. Le choix du sexe définitif se révèle parfois très délicat. Si le diagnostic est établi à la naissance, ce choix est fait sur la base des connaissances de l'état hormonal, anatomique et chromosomique. Ainsi, le choix du sexe féminin est toujours souhaitable en cas de pseudohermaphrodisme féminin par hyperplasie surrénalienne ; il s'impose avant la 3e année de l'enfant à moins de refus familial absolu, confirmé après plusieurs entretiens. Dans des cas exceptionnels, liés à un diagnostic tardif, le choix peut se présenter à la puberté : on préfère alors habituellement conserver l'état civil antérieur de l'enfant. Dans certains cas, le traitement permet à l'enfant d'avoir une vie sexuelle normale et même de procréer.