Larousse Médical 2006Éd. 2006
F

Friedreich (maladie de)

Maladie dégénérative de la moelle épinière.

   La maladie de Friedreich, bien que très rare, est la plus fréquente des dégénérescences spinocérébelleuses (touchant la moelle épinière et le cervelet). Elle débute en général à la puberté, mais les formes tardives (après 30 ans) ne sont pas exceptionnelles.

CAUSES

La maladie de Friedreich est héréditaire, caractérisée par des lésions de la moelle atteignant toujours les mêmes structures : les cordons postérieurs et les faisceaux spinocérébelleux, qui apportent au cerveau les informations sur la position des articulations et la tension des muscles ; les faisceaux pyramidaux, qui transmettent les ordres de la motricité volontaire. Le gène responsable de la maladie a été identifié et la protéine correspondante, appelée frataxine.

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

La maladie se traduit d'abord par des difficultés à la course et à la marche. Son évolution est très progressive. Les symptômes les plus caractéristiques s'observent quelques années plus tard : ataxie (incoordination des mouvements), parésie (diminution de la force musculaire) prédominant aux membres inférieurs, abolition des réflexes, atteinte de la sensibilité profonde (le sujet, les yeux fermés, ne peut plus dire dans quelle position il se trouve). À ces signes neurologiques s'associe un syndrome dysmorphique, constitué le plus souvent par le creusement de la voûte plantaire, moins souvent par une cyphoscoliose (déformation de la colonne vertébrale).

   Par ailleurs, il existe aussi des troubles du rythme cardiaque. La dégradation progressive des fonctions motrices conduit en quinze ou vingt ans à un état d'infirmité totale.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

L'idebenone, un agent antioxydant, aurait des effets intéressants, notamment sur l'atteinte cardiaque, mais des essais contrôlés sont nécessaires pour étayer ces premiers résultats. La prévention repose sur le conseil génétique aux futurs parents dans les familles atteintes ; le diagnostic prénatal précoce est maintenant possible. Certaines formes frustes permettent une vie normale jusqu'à un âge avancé, mais le pronostic fonctionnel est le plus souvent mauvais. La vie est parfois menacée, notamment à cause des troubles cardiaques.

frigidité

Trouble de la sexualité féminine consistant en l'absence de satisfaction sexuelle durant les rapports.

   La frigidité peut être complète (absence totale d'appétit et de plaisir sexuels, également dénommée anorgasmie) ou partielle, la femme ne parvenant à l'orgasme que rarement, mais les relations sexuelles demeurant satisfaisantes dans la période qui précède la jouissance. Le trouble peut être capricieux, dépendre du partenaire ou des circonstances. La frigidité est dite primaire lorsque la femme n'a jamais eu d'orgasme et secondaire lorsqu'elle survient chez une femme qui en a déjà éprouvé.

CAUSES ET TRAITEMENT

Les causes d'une frigidité sont multiples. Elles peuvent être organiques (infection, déséquilibre hormonal, prise de médicaments – antidépresseurs – et de toxiques, accouchement difficile, ménopause) ou psychologiques (peur d'une grossesse ou d'une maladie sexuelle, surmenage, stress, dépression, etc.). Un traitement est presque toujours possible : il peut bénéficier de l'hormonothérapie, mais s'appuie beaucoup sur la psychothérapie, par exemple.

Voir : névrose, viol.

frisson

Tremblement involontaire, plus ou moins généralisé, des muscles.

   Le frisson est souvent accompagné de claquements des dents et d'horripilation (« chair de poule »). C'est une réaction normale du corps contre le froid. En réponse à l'abaissement de la température du corps, le réflexe du frisson, en provoquant des contractures musculaires, engendre de la chaleur. Un frisson causé par le froid disparaît le plus souvent dès le moment où le corps est réchauffé.

   Le frisson s'observe aussi, en association avec une poussée de fièvre, à la phase initiale des maladies infectieuses, ou au cours des septicémies, lors des décharges microbiennes dans la circulation sanguine. Dans ce cas, il témoigne de la réaction de l'organisme à l'invasion microbienne.

froid (dermatoses dues au)

Affections cutanées déclenchées ou aggravées par une exposition au froid.

   Le froid, d'une part, représente une agression directe pour l'épiderme ; d'autre part, il provoque un ralentissement de la circulation dans les capillaires sanguins du derme. Certaines réactions cutanées sont normales, présentes chez tous les sujets : sécheresse de la peau, démangeaisons, lèvres fendillées, aggravation d'une maladie de peau (psoriasis, eczéma) ; les gelures ne surviennent que par des froids intenses, comme en montagne. D'autres réactions, en revanche, sont dites anormales : troubles vasomoteurs (engelures, acrocyanose, érythrocyanose, livedo, syndrome de Raynaud) ; urticaire survenant soit sans cause connue, soit en liaison avec certaines anomalies sanguines (cryoglobulines).

fromage

Produit laitier obtenu par la coagulation du lait sous l'action de la présure et/ou des ferments lactiques et ayant subi un égouttage.

   Les fromages sont des aliments d'une grande diversité, mais ils ont tous en commun leur richesse en protéines et en calcium. Ils ont une teneur variable, mais toujours élevée, en lipides. On distingue les fromages frais, non fermentés (petits-suisses, fromages blancs), les fromages fondus (crème de gruyère) et les fromages affinés, les plus nombreux, qui regroupent les fromages de chèvre (frais, secs ou demi-secs), ceux à pâte persillée (roquefort, bleu d'Auvergne, fourme d'Ambert), à pâte pressée (comté, emmental, gruyère, parmesan) et ceux à pâte molle, à croûte lavée (maroilles, livarot) ou fleurie (brie, camembert).

   Leur teneur en eau varie entre 35 et 80 % selon l'égouttage et le temps de maturation. Le pourcentage de matières grasses indiqué sur l'emballage est calculé sur extrait sec du produit. Les fromages à pâte cuite (comté, emmental...) sont les plus gras, mais aussi les plus riches en calcium.

Les fromages frais sont moins riches en calcium, dont une grande partie reste dans le petit-lait.

Une partie des vitamines hydrosolubles disparaît lors de l'égouttage, mais il se produit un enrichissement en vitamines B2, B3, B6 et B9 sous l'action des moisissures. Les vitamines D et A sont présentes en quantités importantes dans les fromages gras.

   Dans les régimes amaigrissants, il est recommandé de limiter la consommation de fromages (du fait de leur richesse en lipides). Les fromages affinés sont contre-indiqués chez les sujets prenant des antidépresseurs de la famille des inhibiteurs de la monoamine-oxydase (I.M.A.O.). Les fromages au lait cru, exposant à la listériose, sont contre-indiqués chez la femme enceinte.

Voir : aliment.