Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

circumduction

Mouvement de rotation d'un membre combiné avec des déplacements latéraux et antéropostérieurs, qui mobilise plusieurs groupes musculaires.

   La circumduction est un mouvement complexe qui comprend l'abduction (le membre s'écarte du corps) et l'adduction (il s'en rapproche).

cirrhose

Maladie chronique du foie caractérisée par une réorganisation tissulaire et une altération cellulaire.

   La cirrhose est une des premières causes de mortalité dans les pays industrialisés. Elle se traduit par une sclérose du tissu hépatique, par le développement dans le foie d'un réseau de cicatrices fibreuses et par une régénération pathologique des cellules, qui forment des nodules de régénération, îlots de cellules viables séparées par du tissu cicatriciel. La mauvaise vascularisation de ces nodules aboutit à l'altération progressive des fonctions hépatiques. La sclérose gêne la circulation sanguine et entraîne une hypertension portale (élévation de la pression sanguine dans la veine conduisant la circulation intestinale et splénique vers le foie). Lors d'une cirrhose, le foie prend un aspect dur et bosselé. Il peut augmenter (cirrhose hypertrophique) ou diminuer (cirrhose atrophique) de volume.

CAUSES

Les causes des cirrhoses sont multiples ; l'alcoolisme est la plus fréquente dans les pays industrialisés, mais la cirrhose peut également être provoquée par une maladie virale (hépatites B, C, D), auto-immune (cirrhose biliaire primitive, hépatite chronique auto-immune), métabolique (hémochromatose, stéato-hépatite non alcoolique, maladie de Wilson, maladie cœliaque, fructosémie, galactosémie, tyrosinémie, mucoviscidose, déficit en α1-antitrypsine, etc.) ; certaines cirrhoses sont encore de cause inconnue.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'évolution clinique d'une cirrhose passe par plusieurs phases. La maladie est d'abord totalement asymptomatique. Après un temps variable apparaissent les premiers troubles : asthénie (affaiblissement généralisé), amaigrissement, ascite (épanchement liquidien à l'intérieur du péritoine), hémorragies digestives dues à une hypertension par rupture des varices œsophagiennes. À un stade avancé, l'insuffisance hépatocellulaire se traduit par un ictère, des hémorragies diffuses, une encéphalopathie (somnolence, coma). Les cirrhotiques sont particulièrement sensibles aux infections : tuberculose, infections respiratoires et urinaires, infection du liquide d'ascite. Au stade terminal apparaît une insuffisance rénale grave. Lorsque la cirrhose évolue sur plusieurs années, le foie peut devenir le siège d'un carcinome hépatocellulaire (tumeur maligne développée à partir des cellules hépatiques).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic d'une cirrhose ne peut être formellement établi qu'à partir d'une biopsie hépatique, transcutanée ou chirurgicale. Des tests biochimiques (tests de fibrose) ou physiques (échographie) permettent de faire le diagnostic de fibrose en évitant le recours à la biopsie.

   Le traitement, complexe, vise essentiellement à prévenir ou à retarder la constitution de la fibrose, la cirrhose étant irréversible une fois installée. Cependant, le processus cirrhotique peut être ralenti par la suppression immédiate et complète de toute boisson alcoolisée ou par le traitement réussi d'une hépatite virale. La prévention et le traitement des principales complications (traitement des infections ; de l'hypertension portale, par des médicaments et, parfois, dérivation chirurgicale des vaisseaux malades ; de l'ascite, par administration de diurétiques et réduction des apports en sel) ont permis de prolonger considérablement la vie des cirrhotiques, mais les patients risquent alors de contracter un carcinome hépatocellulaire dont il faut surveiller l'apparition. Dans certains cas, il est possible de réaliser l'ablation chirurgicale de cette tumeur. La transplantation hépatique constitue le seul traitement radical de la cirrhose.

Voir : cancer du foie, hépatite, hypertension portale.

cirrhose biliaire primitive

Maladie auto-immune du foie.

   La cirrhose biliaire primitive prédomine chez la femme et se développe tardivement. Les responsables de cette affection sont les autoanticorps dirigés contre les mitochondries présentes dans le cytoplasme de toutes les cellules. On comprend mal que cette affection se limite à une atteinte du foie, alors que les antigènes cibles de ces autoanticorps existent dans tout l'organisme. La maladie se signale souvent par un prurit sévère, et se caractérise par un ictère.

ciseaux

Instrument utilisé en chirurgie pour sectionner ou disséquer.

   Les ciseaux sont de formes et de dimensions extrêmement variées, suivant leur utilisation : droits ou courbes, pointus ou ronds ; leurs branches sont plus ou moins longues en fonction de la situation des organes à opérer.

civière

brancard

clairance

Capacité d'un organe ou d'un tissu à éliminer une substance donnée de l'organisme, mesurée par unité de temps.

   La clairance est le rapport, entre la quantité d'une substance éliminée par unité de temps et la concentration dans un fluide de l'organisme de cette même substance. On étudie le plus souvent la clairance rénale d'une substance, exprimée par le nombre de millilitres de plasma sanguin que le rein peut totalement débarrasser de cette substance en une minute.

   La mesure de la clairance rénale d'une substance permet d'apprécier la valeur fonctionnelle des différents éléments du rein. Certaines substances, dites ultrafiltrables, sont plus spécialement éliminées par le glomérule (unité de filtration du rein) et d'autres, par le tubule (qui intervient aussi dans la réabsorption du sel, de l'eau, du glucose, etc., et éventuellement dans celle du potassium et de l'hydrogène). En fonction de leur clairance rénale, les substances ultrafiltrables du plasma sont classées en trois catégories :

— substances uniquement filtrées par le glomérule et non sécrétées ou réabsorbées par le tubule rénal, telles que l'inuline, la créatinine ou le mannitol ;

— substances filtrées par le glomérule et excrétées ou réabsorbées par le tubule rénal, telles que le glucose (réabsorbé tant que la glycémie est inférieure à 1,60 g par litre de sang) ou l'acide para-amino-hippurique ;

— substances filtrées par le glomérule et réabsorbées passivement par le tubule rénal, telles que l'urée.

   Ainsi, l'étude de la clairance d'une substance filtrée par le glomérule et ni réabsorbée, ni secrétée par le tubule rénal, permet de mesurer la filtration glomérulaire et donc de détecter une éventuelle insuffisance rénale.

   Dans les laboratoires de recherche, on mesure la clairance de l'inuline, mais cette substance doit être injectée par perfusion intraveineuse car elle n'est pas présente dans le sang. En pratique courante, on préfère donc mesurer la clairance de la créatinine, ce qui nécessite simplement un prélèvement sanguin et urinaire. Sa valeur normale est d'environ 120 millilitres par minute chez l'homme, 110 chez la femme. En cas d'insuffisance rénale, ces chiffres diminuent.