Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

lapsus

Erreur commise en parlant (lapsus linguae, « trébuchement de la langue ») ou en écrivant (lapsus calami, « trébuchement de la plume ») et qui consiste à substituer au mot attendu un autre mot.

   Le lapsus peut s'expliquer par un trouble de l'attention dû à la fatigue ou à l'excitation. Il dévoile souvent le contenu caché de ce qu'on a l'intention de dire : les psychanalystes le considèrent comme un acte manqué qui traduit un compromis ou un conflit entre l'intention consciente et le désir inconscient.

larme

Sécrétion aqueuse et salée produite par les glandes lacrymales.

FONCTION

Les larmes servent à humidifier en permanence la conjonctive et la cornée, auxquelles elles permettent de garder souplesse et transparence. Leur sécrétion diminue la nuit. Les larmes jouent également un rôle protecteur : elles chassent les petits corps étrangers et les poussières qui pénètrent dans l'œil. Elles exercent aussi une action bactéricide grâce aux protéines qu'elles contiennent (lactotransferrine et lysozyme).

PATHOLOGIE

La sécrétion lacrymale diminue avec l'âge, ce qui explique la fréquence, chez les personnes âgées, des kératoconjonctivites sèches (inflammation de la cornée et de la conjonctive due à l'absence de lubrification). On pallie alors le manque de larmes par l'instillation régulière de collyre. Un larmoiement permanent peut être provoqué soit par une irritation cornéenne ou conjonctivale, soit par l'obstruction du canal d'écoulement des larmes dans les fosses nasales.

Voir : appareil lacrymal, larmoiement.

larmoiement

Écoulement de larmes provoqué par une irritation de l'œil ou par un obstacle mécanique à leur évacuation.

   La sécrétion de larmes est une réaction réflexe destinée à protéger la cornée irritée (corps étranger, ulcération). Certains troubles ne relevant pas d'une affection de l'œil, par exemple une rhinite allergique (rhume des foins), se manifestent également par un larmoiement excessif.

   Un larmoiement peut aussi se produire quand le canal d'écoulement des larmes ne peut remplir ses fonctions ou qu'il est obstrué. Ainsi, en cas d'ectropion (éversion de la paupière inférieure), le point lacrymal inférieur ne peut plus « pomper » les larmes. Chez un nouveau-né, une membranule d'origine embryonnaire peut créer un obstacle sur les voies lacrymales. Si elle ne se résorbe pas naturellement, elle provoque une surinfection. Chez l'adulte, un traumatisme ou une infection du sac lacrymal (dacryocystite) peuvent être à l'origine de la rupture du canal lacrymal. Une paralysie peut également être à l'origine d'un larmoiement, couramment appelé larmes de crocodile, se manifestant lors de la mastication.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Un larmoiement causé par une irritation cornéenne provoque des douleurs, une gêne à la lumière, une difficulté à ouvrir les paupières. Si le larmoiement est occasionné par une gêne à l'évacuation des larmes, il est généralement clair, mais les surinfections, fréquemment observées, peuvent entraîner des sécrétions purulentes qui collent les paupières le matin au réveil. Lorsqu'il n'y a pas de surinfection, le larmoiement n'est pas douloureux.

TRAITEMENT

Il dépend de la cause du larmoiement. En cas d'ectropion, le lavage des voies lacrymales permet de faire passer le liquide sans difficultés dans les fosses nasales. Chez le nourrisson, le médecin repousse la membranule en sondant les voies lacrymales, sous anesthésie générale si nécessaire pour prévenir les mouvements intempestifs de l'enfant. En cas de traumatisme ayant provoqué la rupture du canal lacrymal, une intervention chirurgicale permet de rétablir la continuité de celui-ci.

larva migrans cutanée

Maladie parasitaire provoquée par l'infestation par des larves de nématodes (vers ronds) se déplaçant sous la peau, larves qui ne passent pas au stade adulte.

Synonymes : dermatite vermineuse rampante, dermatitis linearis migrans, larva reptans, pseudomyiase rampante.

CONTAMINATION

Une larva migrans cutanée se contracte, dans les pays tropicaux, en marchant pieds nus sur le sol ou en s'allongeant sur des plages contaminées. En effet, les larves responsables, qui mesurent quelques centaines de microns de long, se développent sur le sol ; elles proviennent d'œufs d'ankylostomes (variété de nématodes) présents dans les excréments déposés à terre par des animaux (chiens et chats notamment). Les larves pénètrent dans l'organisme par la peau, sous laquelle elles migrent lentement pendant plusieurs semaines.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Le déplacement des larves sous la peau fait apparaître en relief des cordons sinueux, rougeâtres et provoque une démangeaison intense. Les larves ne deviennent jamais adultes chez l'homme (les parasites adultes vivent dans l'intestin du chien ou du chat) et meurent en quelques semaines sous la peau (on parle d'impasse parasitaire). Une larva migrans cutanée dure quelques semaines au plus (environ deux mois).

   Les lésions siègent sur les pieds, les fesses et le dos, plus rarement ailleurs.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le médecin prescrit en général une pommade pour calmer les démangeaisons. Le traitement par des comprimés d'ivermectine ou d'albendazole. En règle générale, ces substances tuent la larve. Non traitée, la maladie dure au plus quelques semaines et s'achève avec la mort des larves dans l'organisme. La maladie ne récidive pas, sauf si d'autres larves s'introduisent de nouveau dans l'organisme.

   Les mesures de prévention consistent à éviter le contact de la peau avec le sol sur les plages des pays tropicaux.

larva migrans viscérale

Maladie parasitaire provoquée par l'infestation par des larves d'ascaridés (Toxocara canis et Toxocara cati, vers parasites de l'intestin grêle de chiens ou de chats).

Synonyme : toxocarose.

   La larve d'ascaridé, après éclosion de l'œuf dans l'intestin, migre dans le foie, les poumons, parfois le cerveau ou les yeux des hommes et vit de 18 mois à 2 ans. Chez l'homme, elle ne peut évoluer jusqu'au stade adulte : les vers adultes ne vivent en effet que dans l'intestin grêle des chiens ou des chats. La répartition géographique de cette maladie, qui sévit notamment dans les zones chaudes et humides, est très large.

CONTAMINATION ET PRÉVENTION

Une larva migrans viscérale se contracte en ingérant des œufs d'ascaridés qui, présents dans les excréments des animaux atteints, contaminent l'environnement : eau de boisson dans les pays en voie de développement, fruits et légumes souillés, etc. Il est donc recommandé de déparasiter systématiquement les jeunes chiens, de demander aux enfants de se laver les mains avant les repas et d'éviter les bacs à sable peu entretenus.

SYMPTÔMES

Une larva migrans viscérale atteint plus souvent l'enfant que l'adulte. Elle se caractérise par une fièvre, une fatigue, une toux, un asthme, une urticaire, des diarrhées, un foie qui grossit et provoque des douleurs diffuses et, parfois, par des convulsions. Exceptionnellement, la larve se loge dans l'œil, pouvant provoquer une cécité.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic repose sur une analyse sanguine, la numération globulaire, qui permet de mettre en évidence un nombre très élevé de leucocytes polynucléaires éosinophiles (type de globules blancs) dans le sang, et sur la recherche d'anticorps spécifiques dans le sérum du malade.

TRAITEMENT

Le traitement étant peu efficace, les malades sont le plus souvent surveillés régulièrement pendant 2 ans ou plus (des problèmes peuvent en effet apparaître après la mort des larves) et subissent des examens : numération sanguine et contrôle des yeux, notamment. Le traitement se fait à l'hôpital et le médecin prescrit de la diéthylcarbamazine (une substance qui, dans certains cas, semble arrêter la migration de la larve) ou de l'albendazole.