Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

colpohystérectomie

Ablation chirurgicale de l'utérus et de la partie supérieure du vagin.

   Une colpohystérectomie est surtout pratiquée dans le traitement des cancers génitaux (adénocarcinome endométrial ; adénocarcinome ou carcinome épidermoïde du col de l'utérus), mais elle peut également être indiquée dans certains cas de prolapsus génital (descente du vagin et de l'utérus).

   S'il y a cancer, l'intervention s'accompagne souvent de l'ablation des paramètres (lames fibreuses qui relient l'utérus au bassin) et des ganglions iliaques externes et internes. Elle est alors aussi appelée opération de Wertheim (du nom de celui qui a décrit cette technique). On parle de Wertheim de type 1, 2, 3 ou 4 selon l'étendue de la résection. Une colpohystérectomie se pratique par laparotomie sous anesthésie générale.

colpopérinéorraphie

Opération chirurgicale visant à redonner au vagin et au périnée leur forme, leur position et leurs dimensions normales après une déchirure ou un prolapsus.

DIFFÉRENTS TYPES DE COLPOPÉRINÉORRAPHIE

— La colpopérinéorraphie antérieure se pratique lorsqu'il y a eu distension de la partie antérieure du vagin et chute de la vessie (cystocèle antérieure).

— La colpopérinéorraphie postérieure est effectuée lorsqu'il y a eu distension de la partie postérieure du vagin avec chute du rectum (rectocèle) et du cul-de-sac de Douglas (élytrocèle), en resserrant notamment les muscles releveurs entre eux afin de rétablir une continence vulvaire parfaite.

INDICATIONS ET DÉROULEMENT

La colpopérinéorraphie a pour principale indication les prolapsus génitaux avec béance de la vulve, consécutifs à un traumatisme (le plus souvent lié à l'accouchement d'un gros enfant).

   L'intervention se pratique par les voies naturelles, la patiente étant sous anesthésie générale ou locorégionale.

EFFETS SECONDAIRES

La colpopérinéorraphie permet de continuer à mener une vie sexuelle normale. Toutefois, on s'efforce de l'éviter chez les femmes en période de fécondité pour limiter les risques de dyspareunie (douleurs apparaissant au cours des rapports sexuels).

colposcopie

Examen du vagin et du col de l'utérus à l'aide d'un colposcope (loupe binoculaire fixée sur un spéculum).

INDICATIONS

La colposcopie est un examen réalisé en consultation de gynécologie, parfois motivé par une anomalie du frottis cervicovaginal. C'est un moyen de diagnostic et de surveillance indispensable pour toutes les pathologies du col de l'utérus : il permet de détecter d'éventuelles lésions, bénignes ou suspectes de malignité, d'effectuer des prélèvements biopsiques, de pratiquer des traitements (utilisation du laser ou conisation cervicale) et d'en surveiller les effets.

TECHNIQUE ET DÉROULEMENT

Après avoir écarté les parois du vagin à l'aide d'un spéculum, le médecin effectue un premier examen des tissus. Puis il applique une solution d'acide acétique, qui fait apparaître les lésions précancéreuses en blanc (au lieu de l'habituelle coloration rosée). Pour confirmation de son diagnostic, il applique une seconde solution à base d'iode, qui colore l'ensemble des tissus, sauf les zones suspectes. Si nécessaire, il pratique une biopsie des tissus non colorés, qui sont ensuite envoyés en laboratoire pour repérer toute dysplasie précancéreuse.

   La colposcopie est, en soi, parfaitement indolore et ne nécessite pas d'anesthésie. Elle se pratique chez le gynécologue, sur une table d'examen et en position gynécologique. La meilleure période pour effectuer une colposcopie se situe entre le 8e et le 14e jour du cycle menstruel, période à laquelle le col est le plus ouvert. Cet examen n'a aucun effet secondaire, même en cas de grossesse.

Voir : utérus, vagin.

coma

Altération totale ou partielle de l'état de conscience.

CAUSES

Un coma peut être dû à des lésions cérébrales d'origine vasculaire, infectieuse, tumorale ou traumatique (œdème, hémorragie ou contusion cérébrale). Il peut aussi résulter d'une oxygénation cérébrale insuffisante (insuffisance circulatoire, asphyxie, intoxication à l'oxyde de carbone), d'une crise d'épilepsie, d'une intoxication des tissus cérébraux (intoxication médicamenteuse, alcoolique, surdose de drogue), d'une maladie métabolique (encéphalopathie respiratoire ou hépatique, acidocétose diabétique, hypoglycémie) ou endocrinienne (coma myxœdémateux).

DIFFÉRENTS TYPES DE COMA

On distingue plusieurs types de coma selon l'étendue de l'altération des fonctions de relation. Un sujet peut entrer dans le coma à n'importe quel stade. Les premiers (I et II) sont plus facilement réversibles si la cause du coma est supprimée. Sinon, celui-ci s'aggrave jusqu'au stade IV, irréversible.

— Le stade I, ou coma vigil, est caractérisé par des réactions d'éveil du sujet lorsqu'il est soumis à une stimulation douloureuse (ouverture des yeux, grognements).

— Le stade II se manifeste par la disparition de la capacité d'éveil du sujet. Des réactions motrices persistent cependant, comme le retrait d'un membre lorsqu'on le pince ; elles sont d'autant moins adaptées aux stimuli que le trouble est plus grave.

— Le stade III, ou coma carus, voit la disparition de toutes les réactions motrices et l'apparition de troubles oculaires (mouvements asymétriques des yeux) et végétatifs, notamment respiratoires, qui peuvent causer le décès par anoxie (suppression de l'apport d'oxygène aux tissus).

— Le stade IV, ou coma dépassé, définit la mort cérébrale et, donc, la mort du malade.

   Pour définir plus précisément la profondeur du coma, on recourt au score de Glasgow. Celui-ci va de 3, pour les comas les plus profonds (mort cérébrale), jusqu'à 15, pour l'état de conscience normal. Il permet de suivre l'évolution d'un coma et de préciser le pronostic. Ce dernier est d'autant plus grave que le score de départ est bas et surtout qu'il ne s'améliore pas au cours du temps.

DIAGNOSTIC

L'examen neurologique permet d'apprécier la profondeur du coma. Il se fonde sur l'examen oculaire : réaction des pupilles à la lumière, motilité oculaire ; sur l'étude des réponses aux stimulations (auditives, visuelles, tactiles, etc. : appel, lumière, douleur) ; sur l'étude du tonus musculaire, des réflexes et de la respiration. Le tracé de l'électroencéphalogramme indique la réactivité du sujet aux stimuli.

TRAITEMENT

Un malade dans le coma doit être hospitalisé en urgence. Indépendamment du traitement de la cause, lorsque celui-ci est possible, une surveillance très stricte du sujet est nécessaire afin de veiller au maintien de ses fonctions vitales : respiration (oxygénation et, souvent, ventilation assistée) et circulation sanguine (réhydratation, lutte contre un collapsus). Le malade est nourri artificiellement par perfusion ou par sonde digestive. Les soins infirmiers visent à la prévention des complications de l'alitement (escarres), à la protection des yeux, etc. Des traitements médicaux spécifiques permettent de lutter contre l'œdème cérébral, de prévenir ou de traiter des crises convulsives et de prévenir des complications thromboemboliques à l'aide d'un traitement anticoagulant.

PRONOSTIC

L'évolution d'un coma est extrêmement variable. À terme, son pronostic dépend très largement de sa cause : les intoxications médicamenteuses évoluent souvent favorablement en l'absence de complications et d'anoxie cérébrale. L'âge conditionne tout particulièrement le devenir des comas traumatiques (évolution plus favorable chez les blessés les plus jeunes). Le pronostic des comas prolongés est mauvais, sauf lorsqu'ils sont dus à un traumatisme crânien (des réveils tardifs peuvent alors être observés). Les données des examens neurologiques des premiers jours (réactivité, pupilles, réflexes, etc.) permettent parfois d'évaluer approximativement les chances de récupération.

   Un sujet peut rester dans un coma profond pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, avec une activité cérébrale faible ou imperceptible (état végétatif chronique). En revanche, toute lésion du tronc cérébral provoque une altération des fonctions vitales (respiration, notamment) conduisant le plus souvent au coma dépassé.