Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

éosinophile

acidophile

éosinophilie

Augmentation du nombre des polynucléaires éosinophiles (un type de globules blancs) dans le sang.

Synonyme : hyperéosinophilie.

   On parle généralement d'éosinophilie à partir de 500 polynucléaires éosinophiles par millimètre cube de sang (c'est leur nombre et non leur pourcentage qui compte).

CAUSES

L'éosinophilie, diagnostiquée lors d'une numération globulaire du sang, s'observe dans des circonstances pathologiques variées. Elle se déclare souvent lors d'une parasitose, notamment lors d'infestation par des vers intestinaux : l'oxyurose en est une cause particulièrement fréquente chez l'enfant. En revanche, les protozoaires (responsables en particulier du paludisme) ne provoquent pas d'éosinophilie.

   Les allergies (asthme, eczéma, allergie médicamenteuse) sont une deuxième grande cause d'éosinophilie.

   L'augmentation des polynucléaires éosinophiles peut également être liée à la présence de certaines tumeurs malignes (maladie de Hodgkin, cancers profonds) et à certaines connectivites (maladies du collagène), en particulier la périartérite noueuse. Dans ces derniers cas, l'éosinophilie est généralement associée à une vitesse de sédimentation élevée. Enfin, exceptionnellement, l'éosinophilie est le symptôme révélateur d'un syndrome myéloprolifératif (forme de leucémie chronique).

épanchement

Présence de liquide ou de gaz dans une cavité naturelle (péritoine, plèvre, péricarde, articulation, bourse) qui, normalement, n'en contient pas.

— L'épanchement articulaire, dit épanchement de synovie, ou hydarthrose, est une accumulation de liquide synovial à l'intérieur d'une grosse articulation (genou, coude) entraînant une tuméfaction locale et une gêne fonctionnelle. Il est dû à une production exagérée de liquide de lubrification par la membrane synoviale à la suite d'un traumatisme, d'une arthrose ou d'une maladie rhumatologique inflammatoire telle que la chondrocalcinose. L'épanchement articulaire est traité par administration d'analgésiques, d'anti-inflammatoires et par des infiltrations locales de corticostéroïdes.

— L'épanchement de la cavité péricardique est la manifestation d'une péricardite (inflammation du péricarde, le plus souvent d'origine virale). Il se manifeste par des douleurs thoraciques, un essoufflement, une accélération du rythme cardiaque. Lorsque l'épanchement, par son abondance, comprime le cœur et gêne le travail cardiaque, le malade est hospitalisé et le liquide en excès est évacué par ponction à travers la paroi thoracique.

— L'épanchement pleural (entre les deux feuillets de la plèvre) peut être constitué de liquide, provoquant une pleurésie (inflammation de la plèvre), ou d'air, ayant comme conséquence un pneumothorax. Il se traduit par des douleurs thoraciques et une dyspnée (difficulté respiratoire). Le traitement de la pleurésie est celui de sa cause. Certains pneumothorax se résorbent spontanément ; d'autres nécessitent une ponction de l'air, voire une intervention chirurgicale pour assurer l'étanchéité de la cavité pleurale.

Voir : hydarthrose, péricardite, pleurésie.

épaule-main (syndrome)

Douleur et raideur unilatérales de l'épaule et de la main.

   Le syndrome épaule-main fait partie des algodystrophies. D'origine inconnue, il peut survenir après un infarctus du myocarde (il se déclenche alors du côté gauche), lors d'une hémiplégie, d'un zona du membre supérieur ou d'un traumatisme important de l'épaule ; il est plus fréquent chez les diabétiques, ainsi que chez les patients traités par le phénobarbital.

   La main affectée devient chaude, humide, rouge et gonflée ; à un stade plus tardif, elle peut se raidir en demi-flexion et prendre un aspect violacé et froid. L'épaule est souvent très raide. Le syndrome disparaît la plupart du temps de lui-même au bout d'un an ou deux ; ce délai peut être raccourci par la physiothérapie, associée parfois à des infiltrations de corticostéroïdes dans l'épaule.

Voir : algodystrophie.

épaule

Articulation qui unit le bras au thorax.

   Par extension, le terme épaule recouvre la région du corps correspondant à cette articulation.

   L'épaule est formée par l'articulation scapulohumérale, unissant l'humérus et l'omoplate, et les masses musculaires qui l'entourent. Elle comprend la région deltoïdienne, la région axillaire, ou aisselle, et la région scapulaire. L'articulation est composée par la tête de l'humérus, ronde, qui se loge dans la cavité correspondante de l'omoplate, la glène, ou cavité glénoïde. Les surfaces articulaires sont maintenues en place par une capsule enveloppante épaisse, par des ligaments puissants et par les tendons des muscles qui s'insèrent sur l'humérus. C'est une articulation très mobile qui permet des mouvements du bras de grande amplitude et en tous sens.

PATHOLOGIE

— Les luxations de l'épaule sont les luxations les plus fréquentes. Elles surviennent surtout chez l'adulte jeune. La plus courante est la luxation antéro-interne, qui résulte d'un mouvement violent ou d'un traumatisme. La partie antérieure de la capsule est lésée et la tête de l'humérus quitte la cavité glénoïde pour aller se loger dans l'aisselle. À l'examen clinique, l'épaule est douloureuse et impotente et présente une déformation caractéristique. La radiographie confirme le diagnostic. La réduction de la luxation doit être réalisée en urgence avec ou sans anesthésie générale. L'épaule est immobilisée par le port d'une écharpe pendant trois semaines. Une rééducation est souvent nécessaire.

   D'autres formes plus rares de luxations de l'épaule peuvent survenir, parfois compliquées par une fracture de la tête de l'humérus ou de la glène de l'omoplate.

   Toutes les luxations peuvent laisser des séquelles, notamment l'épaule gelée, caractérisée par une raideur extrême de l'articulation et une douleur parfois intense, ou la périarthrite de l'épaule. En outre, une récidive de la luxation, appelée luxation récidivante, se produit parfois. Elle s'observe surtout chez les sujets jeunes ; survenant lors de mouvements de plus en plus minimes, elle peut devenir à la longue très invalidante. Une intervention chirurgicale est alors indispensable pour stabiliser l'épaule.

— Les fractures de l'extrémité supérieure de l'humérus sont fréquentes chez les personnes âgées. L'épaule est alors le plus souvent impotente et douloureuse. Selon le type de la fracture, en un ou plusieurs fragments, le traitement sera orthopédique, par simple immobilisation, ou chirurgical. On peut aussi remplacer la tête de l'humérus par une prothèse.

— La périarthrite de l'épaule est une affection douloureuse de l'épaule due à une lésion des tissus fibreux et des tendons entourant l'articulation. Elle peut dépendre de nombreuses causes : séquelle d'une luxation ou d'une fracture, simple contusion de l'épaule, tendinite, syndrome de la coiffe des rotateurs. Elle se traduit par une douleur survenant lors de certains mouvements de l'épaule, qui en particulier gêne l'élévation du bras vers le haut et l'arrière. Le traitement est fonction de la cause de la périarthrite : il peut être médical, par prescription d'anti-inflammatoires, ou chirurgical.

Voir : scapulalgie.