Larousse Médical 2006Éd. 2006
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progestérone

Hormone stéroïde dérivée du cholestérol, sécrétée par le corps jaune (follicule ovarien ayant expulsé l'ovule) pendant la seconde phase du cycle menstruel, par le placenta pendant la grossesse et, à un moindre degré, par les corticosurrénales et les ovaires.

   La sécrétion de progestérone est stimulée par l'hormone lutéinisante (LH). Le taux sanguin de progestérone varie selon l'âge, le sexe, la phase du cycle menstruel et la période de la grossesse. Ainsi, il est d'environ 0,03 nanogramme par millilitre en phase folliculaire (avant l'ovulation) et atteint de 15 à 20 nanogrammes par millilitre en phase lutéale (après l'ovulation). Pendant la grossesse, le taux de progestérone est le reflet de l'activité placentaire. Cette hormone est éliminée dans les urines.

FONCTION

Le rôle principal de la progestérone est de favoriser la nidation de l'ovule fécondé et la gestation. La progestérone modifie les caractères vasculaires et chimiques de la muqueuse utérine pour la rendre propice à l'implantation de l'œuf dans l'utérus. Pendant les trois premiers mois de la grossesse, une production suffisante de progestérone par le corps jaune est indispensable, jusqu'au moment où le placenta prend le relais. Pendant la grossesse, la progestérone a un effet relaxant sur le muscle utérin, elle augmente les sécrétions du col de l'utérus, maintient l'importante vascularisation de la muqueuse utérine et prépare les glandes mammaires à la lactation.

   En dehors de la grossesse, la progestérone a d'autres actions : elle a un effet sédatif sur le système nerveux central et est responsable du décalage thermique après l'ovulation. Elle s'oppose à l'effet des œstrogènes sur les glandes mammaires et la muqueuse utérine, régulant ainsi leur action. Enfin, sécrétée par les glandes corticosurrénales et par les ovaires, elle y sert d'intermédiaire dans la synthèse des androgènes et des corticostéroïdes.

PATHOLOGIE

Une insuffisance de sécrétion de progestérone entraîne une infécondité (difficulté à obtenir une nidation), traitée par administration de progestérone pendant la seconde phase du cycle.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

La progestérone naturelle ou ses dérivés de synthèse, dont il existe plusieurs types, sont utilisés pour prévenir les risques de fausse couche dus à une insuffisance de sécrétion de progestérone ainsi que dans le traitement substitutif de la ménopause et le traitement des troubles menstruels (règles très abondantes ou saignements entre les règles). Enfin, les progestatifs de synthèse de la 3e génération, les plus récents, sont associés aux œstrogènes ou prescrits seuls lors d'une contraception orale.

Voir : progestatif, corps jaune, cycle menstruel, hormonothérapie, nidation.

prognathisme

Saillie en avant de la mâchoire inférieure ou supérieure.

   Le prognathisme peut être congénital, lié à une anomalie de la croissance d'une ou des deux mâchoires. Il peut aussi être dû à des malpositions qui entraînent une saillie anormale des dents d'une des deux mâchoires : on parle alors de fausse prognathie.

TRAITEMENT

Le choix du type de correction dépend de la cause et de l'importance du prognathisme et de l'âge du patient. Chez l'enfant, on tente de stimuler et/ou de freiner la croissance des maxillaires à l'aide d'appareillages amovibles ou fixes (plaques à vérins) ; plus ce traitement est entrepris tôt (dès l'âge de 3 ans), plus ses chances de succès sont élevées. En cas d'échec, de prognathisme très accentué ou lorsque le sujet est adulte, on a recours à la chirurgie maxillofaciale.

prolactine

Hormone polypeptidique (composée de plusieurs acides aminés) sécrétée par les cellules lactotropes de l'antéhypophyse (partie antérieure de l'hypophyse, petite glande située à la base du cerveau) et responsable de la lactation.

   La sécrétion de la prolactine par l'antéhypophyse est régulée par la dopamine, hormone d'origine hypothalamique, qui inhibe les cellules lactotropes.

FONCTION

Le rôle de la prolactine chez la femme est de favoriser la lactation. La glande mammaire ayant été préparée par la sécrétion abondante d'œstrogènes et de progestérone pendant la grossesse, la montée laiteuse se produit après l'accouchement sous l'action de la prolactine. Chaque tétée stimule ensuite directement la fabrication de prolactine et la sécrétion lactée. Aucun rôle physiologique n'a encore été attribué à la prolactine chez l'homme.

PATHOLOGIE

Une hyperprolactinémie (augmentation du taux sanguin de prolactine, celle-ci étant sécrétée en excès) peut être due à la prise de certains médicaments, dont les plus connus sont le métoclopramide, les neuroleptiques et les œstrogènes, ou à la présence d'un adénome hypophysaire. Cette augmentation de prolactine peut entraîner un hypogonadisme (insuffisance de sécrétion des ovaires ou des testicules), réversible sous traitement. Un déficit en prolactine entraîne une absence de montée laiteuse après l'accouchement et l'impossibilité d'allaiter.

prolapsus

Chute (ptôse) d'un organe, d'une partie d'organe ou d'un tissu par suite du relâchement de ses moyens de fixation.

   Les organes les plus sujets à prolapsus sont l'utérus et les organes pelviens (vessie, rectum, urètre, cul-de-sac de Douglas, vagin).

Voir : colpocèle, cystocèle, hystéroptose, rectocèle, urétrocèle.

prolapsus génital

Chute d'une partie d'organe, d'un organe ou de plusieurs organes génitaux par suite d'un relâchement de leurs moyens de fixation.

   Un prolapsus génital, également appelé descente d'organes, est une descente progressive, dans le petit bassin, du vagin (ou d'une partie du vagin) et/ou de l'utérus, par relâchement des muscles et du tissu fibreux inextensible du périnée ainsi que des moyens de suspension des organes du petit bassin (ligaments ronds, ligaments larges, ligaments utérosacrés). Un prolapsus d'une paroi du vagin (colpocèle) et un prolapsus de l'utérus (hystéroptose) peuvent s'accompagner d'un prolapsus de la vessie (cystocèle), de l'urètre (urétrocèle), du rectum (rectocèle), du cul-de-sac de Douglas (élytrocèle).

CAUSES

Un prolapsus génital est dû soit à une déficience congénitale des moyens de fixation de l'utérus, soit à la naissance d'un gros enfant, à un accouchement très rapide ou ayant provoqué des déchirures périnéales ou encore à des accouchements répétés.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Un prolapsus génital se manifeste par une sensation de pesanteur pelvienne, des douleurs lombaires, des troubles urinaires (fréquence et difficulté des mictions, parfois incontinence pendant l'effort). Après un effort ou une longue station debout, le prolapsus peut parfois s'intérioriser (sensation de « boule à la vulve »).

DIAGNOSTIC

L'examen gynécologique confirme le diagnostic et précise l'importance du prolapsus et les organes en cause.

TRAITEMENT

Il est chirurgical et dépend de la nature du prolapsus, de l'âge de la femme, de la qualité de ses tissus, de l'existence ou non de relations sexuelles et du désir de maternité. Le traitement du prolapsus fait appel à différentes techniques destinées à remettre en place les organes déplacés. L'hystéropexie (fixation des ligaments de l'utérus), la colpopérinéorraphie (réfection du vagin et du périnée) et la myorraphie des releveurs (réfection de certains muscles de l'anus) font partie des méthodes le plus souvent utilisées. Le traitement chirurgical est parfois associé à une hystérectomie (ablation de l'utérus). À toutes ces interventions peut s'adjoindre un traitement de l'incontinence urinaire. Le port d'un pessaire (anneau de caoutchouc placé autour du col utérin et permettant de maintenir les organes) est proposé aux femmes âgées qui ne peuvent pas ou ne veulent pas être opérées.

Voir : cystocèle, rectocèle.