Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

incrétine

Hormones sécrétées par le tube digestif et stimulant la production d'insuline.

   Les incrétines sont sécrétées par le tube digestif lors de la prise d'un repas. Elles stimulent la sécrétion d'insuline par les cellules bêta du pancréas lorsque la glycémie est trop élevée (glycémie postprandiale), mais sans risque d'hypoglycémie. Elles ralentissent également la vidange gastrique et ont un effet plutôt favorable sur la perte de poids.

   Deux hormones distinctes sont produites par l'intestin : le G.I.P. (de l'anglais, glucose-dependent insulinotropic polypeptide) et le G.L.P.-1 (glucagon-like peptide-1). Ce dernier inhibe en outre la libération de glucagon, hormone hyperglycémiante. Ces deux incrétines sont rapidement dégradées par le dipeptidyl-peptidase IV (D.D.P.-IV).

   L'exénatide est un analogue du G.L.P.-1et la sitagliptine est un inhibiteur du D.D.P.-IV, donc de la dégradation des incrétines. Ces produits sont indiqués pour traiter le diabète non insulino-dépendant.

incubateur

couveuse

incubation

Période s'écoulant entre la contamination de l'organisme par un agent pathogène infectieux et l'apparition des premiers signes de la maladie.

   La durée de l'incubation est variable selon la nature de l'affection. La connaissance des durées d'incubation caractéristiques des maladies permet de retrouver la date à laquelle la contamination a eu lieu. Elle permet aussi, à l'inverse, de prévoir la date de l'apparition éventuelle des premiers signes (phase d'invasion) de la maladie après un contact potentiellement contaminant.

   De nombreuses maladies, comme la varicelle et la rougeole, sont contagieuses dès la période d'incubation.

Voir : contagion.

index glycémique

Mesure du potentiel d'un aliment à augmenter la glycémie.

   L'index glycémique (I.G.) est une mesure relative, permettant de classer les aliments en fonction de leur potentiel à faire augmenter la glycémie (taux de glucose dans le sang) après leur ingestion. Sa mesure est plus précise que la notion de sucres lents ou rapides. Il se calcule à partir d'un aliment de référence, le plus souvent le glucose, qui définit un I.G. référence de 100, sur une durée normalisée (par exemple deux heures). Ainsi, dire qu'un aliment a un I.G. de 60 signifie que cet aliment produit environ 60 % de l'effet hyperglycémiant du glucose.

   L'usage de cet index est utile chez la personne diabétique pour le contrôle de sa maladie. Il est également intéressant pour les personnes non diabétiques, car les aliments à faible potentiel d'augmentation de la glycémie (correspondant à un faible I.G.) engendrent une moindre sécrétion d'insuline, ce qui contribue à éviter la prise de poids ; l'insuline peut en effet favoriser le stockage des aliments sous forme de graisses.

   Il existe des tableaux d'aliments glucidiques classés par I.G., mais ceux-ci doivent être nuancés dans la pratique. En effet l'I.G. d'un aliment peut être diminué suivant son mode de préparation, de cuisson (durée, température), l'état physique de l'aliment (solide, liquide), ou son association avec d'autres nutriments (fibres, protides, lipides). Par exemple, des glucides ingérés lors d'un repas ont un impact plus faible sur la glycémie s'ils sont associés avec une source de fibres.

indigestion

Indisposition associant douleurs abdominales, nausées et vomissements.

   Terme du langage courant, l'indigestion peut désigner une intoxication alimentaire ou les conséquences de l'absorption d'un repas trop riche et trop copieux, encore appelées à tort « crise de foie ».

   Cependant, de tels symptômes peuvent également être la manifestation d'autres maladies abdominales, voire thoraciques (infarctus du myocarde). Ils doivent donc amener à consulter un médecin.

   La guérison d'une indigestion par excès alimentaire est spontanée, favorisée par la diète et le repos.

indium

Métal dont deux isotopes, l'indium 113m(113mIn) et l'indium 111 (111In), sont employés en médecine nucléaire.

inducteur de l'ovulation

Médicament utilisé pour provoquer une ovulation chez la femme (expulsion d'un ovule de l'ovaire vers la trompe utérine).

   Les inducteurs de l'ovulation comprennent deux groupes de produits : le clomifène et ses variantes, et les gonadotrophines humaines provenant de l'urine de femme ménopausée (hormone ménopausique gonadotrophique, ou h.M.G. contenant FSH et LH) ou de femme enceinte (hormone chorionique gonadotrophique, ou h.C.G.). Les gonadotrophines sont aujourd'hui également produites par génie génétique à de la FSH et de la LH recombinante. Elles sont associées aux analogues de la GnRH (hormone produite par l'hypothalamus), qui bloquent dans un second temps (agoniste du GnRH) ou d'emblée (antagoniste du GnRH) toute libération de l'hormone lutéinisante (LH), laquelle pourrait faire ovuler de façon inopportune.

   Les inducteurs de l'ovulation stimulent les ovaires ou leurs centres de commande cérébraux (hypothalamus, hypophyse) et sont indiqués dans le traitement des stérilités féminines. Ils sont aussi employés pour produire des ovules en vue d'une fécondation in vitro (fécondation artificielle). Leur utilisation nécessite un monitorage de l'ovulation soit par échographie seule, soit associée à des dosages hormonaux sanguins afin de décider le moment optimal du déclenchement de l'ovulation. Par ailleurs, ils stimulent aussi la formation des spermatozoïdes dans le testicule et sont donc indiqués dans le traitement de certaines stérilités masculines. L'administration se fait par voie orale ou par injections intramusculaires ou sous-cutanées.

   À la suite de la prise d'inducteurs de l'ovulation, bien souvent l'ovaire expulse simultanément plusieurs ovules, ce qui peut occasionner une grossesse multiple. Les inducteurs de l'ovulation sont contre-indiqués en cas de grossesse et de tumeur de l'appareil génital.

inducteur enzymatique

Substance, médicamenteuse ou non, stimulant l'activité des enzymes hépatiques qui interviennent dans le métabolisme (dégradation) d'autres substances médicamenteuses.

   Les inducteurs enzymatiques peuvent être des médicaments (phénobarbital, phénytoïne, rifampicine, etc.) ou des produits d'origines diverses (alcool, tabac, etc.).

EFFETS INDÉSIRABLES

En stimulant l'activité des enzymes du foie, un inducteur enzymatique diminue l'efficacité d'un médicament administré en même temps du fait de l'accélération de son métabolisme. Il peut également majorer la toxicité ou les effets indésirables de ce médicament en accélérant et en augmentant la formation des produits de dégradation (métabolites), qui, parfois, sont beaucoup plus toxiques que le médicament lui-même. Ces divers phénomènes constituent donc une forme d'interaction médicamenteuse.

   De nombreux exemples peuvent être donnés. Ainsi, l'action contraceptive de la pilule peut être réduite si celle-ci est prise en même temps que des barbituriques (phénobarbital, etc.). Leur association est donc contre-indiquée. Le métabolisme de la digitoxine est accéléré par les barbituriques et autres inducteurs enzymatiques. Si un patient reçoit à la fois du phénobarbital (inducteur) et un anticoagulant dont les doses ont été augmentées en raison de cette association médicamenteuse et qu'il interrompe brusquement le phénobarbital, ce patient peut avoir des hémorragies.

   La prise d'inducteurs enzymatiques rend donc indispensable une surveillance médicale étroite.

Voir : inhibiteur enzymatique.