Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

électronystagmographie

Examen destiné à enregistrer le nystagmus oculaire (secousses rythmiques pathologiques du ou des globes oculaires), qui se rencontre dans les lésions neurologiques du tronc cérébral ou dans les atteintes de l'oreille interne.

   L'électronystagmographie est l'enregistrement graphique du nystagmus. Le nystagmus détecté peut être spontané, révélé ou provoqué par des épreuves labyrinthiques. L'électronystagmographie sert au diagnostic des troubles de l'équilibre ou de vertige, en permettant de déterminer l'origine périphérique (vestibulaire) ou centrale (neurologique) du nystagmus.

   Après que 3 électrodes ont été placées autour de chaque œil, les modifications électriques entraînées par les mouvements du globe oculaire sont enregistrées et représentées sur un graphique. L'examen dure environ 1 heure et comprend plusieurs phases, pendant lesquelles les yeux sont fixes ou mobiles, le patient étant successivement en pleine lumière et dans l'obscurité, immobile et assis sur un fauteuil qui se balance. Une électronystagmographie peut causer de légères sensations de vertige.

électrophorèse

Technique de laboratoire permettant de séparer les différents constituants d'un mélange chimique en vue d'identifier et d'étudier chacun d'entre eux.

   L'électrophorèse consiste à faire migrer des substances chimiques ionisées sous l'action d'un champ électrique. La technique la plus fréquente utilise un support en acétate de cellulose, imbibé d'une solution aqueuse dite solution tampon, de pH déterminé. On dépose le mélange (par exemple le sérum d'un malade) sur le support. On établit un champ électrique entre deux électrodes appliquées aux bornes du support et plongeant dans des bacs contenant des solutions tampons. Les substances migrent à travers le support avec des vitesses différentes. Au bout d'un temps déterminé, le courant est arrêté et les substances ainsi séparées sont révélées par un réactif approprié. Elles apparaissent sous forme de taches ou de bandes colorées, à différentes distances du dépôt initial.

   L'électrophorèse permet notamment le dosage des protéines du sérum, qui se trouvent, sous l'action du champ magnétique, séparées en albumine et en globulines. L'étude des concentrations respectives de chaque catégorie de protéines de l'organisme aide à établir un diagnostic dans certains cas d'inflammation, d'infection, de cancer. L'électrophorèse est également applicable à d'autres substances (lipides, hémoglobine) et à d'autres liquides physiologiques (urine, larmes, liquide céphalorachidien).

Voir : chromatographie.

électrorétinographie

Examen de l'œil destiné à enregistrer l'activité électrique de la rétine après une stimulation lumineuse.

   Les principales indications d'une électrorétinographie sont les maladies héréditaires de la rétine (dégénérescence tapétorétinienne), les atteintes rétiniennes toxiques ou traumatiques, dues à la prise d'antipaludéens de synthèse ou à la présence d'un corps étranger métallique dans l'œil, et, plus généralement, la vérification du bon fonctionnement de la rétine.

TECHNIQUE

L'électrorétinographie permet de distinguer, au moyen de lumières d'intensités et de couleurs différentes, l'activité des cônes, sensibles aux fortes intensités et à la couleur rouge (système photopique), de celle des bâtonnets, sensibles aux faibles intensités et au bleu (système scotopique). Un tracé est obtenu, l'électrorétinogramme (ERG). Les informations électriques sont recueillies par l'intermédiaire d'électrodes placées sur la cornée et, au rebord de l'orbite, sur la peau. Des verres de contact en matière plastique empêchent les paupières de se fermer pendant l'examen. Chez l'enfant, une anesthésie générale peut être nécessaire.

EFFETS SECONDAIRES

Les patients qui portent des lentilles ne doivent pas les mettre pendant 24 heures avant et après l'examen. Après celui-ci, le patient reste souvent ébloui pendant quelques heures. Les électrodes placées sur la cornée peuvent entraîner une légère irritation de l'œil, traitée par un collyre.

électrothérapie

Traitement utilisant l'énergie électrique ou l'enregistrement de l'activité électrique musculaire.

DIFFÉRENTS TYPES DE TECHNIQUE

L'électrothérapie comprend plusieurs techniques, certaines utilisant directement les courants électriques, d'autres les vibrations, les radiations lumineuses, les ondes courtes électromagnétiques et la bioréaction musculaire.

— L'ionisation a une action locale destinée à traiter les maux de tête, les névralgies, les douleurs tendineuses ou articulaires, les contractures ; elle permet aussi de rééduquer certaines paralysies. Elle se pratique en appliquant sur la peau un courant continu de faible intensité par l'intermédiaire d'électrodes recouvertes d'éponges imbibées de solution minérale ou anti-inflammatoire.

— Les excitoneuromoteurs, dont l'action porte sur les fibres nerveuses ou musculaires, ont les mêmes indications que l'ionisation. Ils utilisent des courants discontinus d'intensité et de fréquence variables.

— Les vibrations mécaniques sont indiquées pour traiter les douleurs articulaires vertébrales et ligamentaires et pour réduire les cicatrices. Délivrées par un générateur pulsé à haute fréquence (ultrasons) ou à basse fréquence (infrasons) connecté à un cristal piézoélectrique, elles sont appliquées au moyen d'une sonde en contact avec la peau par l'intermédiaire d'eau ou de pommade analgésique. Elles exercent un effet de micromassage rapide et un effet thermique.

— Les radiations lumineuses comprennent les infrarouges et les ultraviolets B, utilisés dans le cadre de la préparation à certains massages (traitement de l'arthrose) et pour leur action analgésique dans la phase éruptive du zona. Les infrarouges ont un effet circulatoire et thermique, les ultraviolets B un effet érythémateux. Ils sont appliqués sur tout le corps ou sur une région localisée au moyen de tubes émetteurs. Le port de lunettes protectrices est obligatoire.

— Les ondes courtes électromagnétiques sont utilisées pour leur action anti-inflammatoire et circulatoire ainsi que pour activer le processus de cicatrisation et de régénération nerveuse. Le champ électromagnétique est appliqué à l'aide d'une tête émettrice placée en regard de la région à traiter. Les ondes courtes agissent sur les membranes cellulaires en facilitant les échanges métaboliques. Le port d'une prothèse métallique, susceptible de se déplacer sous l'attraction du champ magnétique (aimant), est une contre-indication à cette méthode.

— La bioréaction musculaire (biofeedback) est indiquée dans le traitement des contractures vertébrales, des maux de tête d'origine psychique (stress) et dans la rééducation motrice. L'activité musculaire de la zone contracturée ou paralysée est enregistrée en continu grâce à une électrode de surface. Cette méthode permet au patient de s'autocorriger en modulant l'intensité sonore et visuelle de sa contraction musculaire observée sur un écran.

DÉROULEMENT ET EFFETS SECONDAIRES

L'électrothérapie se pratique en cabinet, chez un médecin neurologue ou rééducateur fonctionnel, ou encore à l'hôpital, dans un service de rééducation ou dans un centre anti-douleurs. Elle se déroule en une série de 5 à 15 séances de 10 à 30 minutes chacune. Chaque série est renouvelable 3 fois. L'électrothérapie peut entraîner quelques rares brûlures, surtout avec les méthodes utilisant directement les courants électriques (ionisation, courants excitoneuromoteurs) et les radiations lumineuses.