Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

côlon (cancer du)

Cancer qui atteint le côlon, le plus souvent sous forme d'adénocarcinome (développé à partir des glandes du côlon).

   Le cancer colorectal (cancer du rectum et du côlon) représente 15 % de toutes les tumeurs malignes et est en passe d'atteindre le premier rang dans les pays occidentaux, pour les deux sexes ; sa proportion par rapport à l'ensemble des cas de cancer se majore de 10 % tous les cinq ans, alors que le pronostic (50 % de survie après cinq ans) n'a pas évolué depuis vingt ans. Cette évolution souligne l'importance d'un diagnostic précoce et du dépistage.

CAUSES

Le risque de cancer du côlon est plus élevé chez les personnes génétiquement prédisposées aux polypes intestinaux, chez celles qui ont des antécédents personnels et/ou familiaux de polype ou de cancer coliques, et chez celles qui souffrent d'une colite inflammatoire ancienne. D'autres facteurs de risque interviennent, en particulier les régimes alimentaires pauvres en fibres et trop riches en viandes et en graisses animales.

   Un cancer colique peut apparaître directement, mais la plupart du temps il est précédé par une tumeur bénigne, un polyadénome, dont l'ablation prévient le développement du cancer.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le cancer du côlon se présente sous la forme d'une tumeur ulcérée et/ou bourgeonnante, pouvant entraîner un rétrécissement de la cavité du côlon. Il se traduit par des signes digestifs : modifications récentes du transit, douleurs abdominales persistantes, saignement digestif, et par des signes extradigestifs : anémie, fièvre, altération de l'état général. Il peut également se révéler par une occlusion intestinale ou à l'occasion de la mise en évidence de métastases, en particulier au niveau du foie.

TRAITEMENT

Il consiste en une colectomie partielle (ablation de la portion atteinte du côlon puis rétablissement de la continuité), associée à l'ablation des vaisseaux et des ganglions de voisinage et complétée dans certains cas par un traitement médicamenteux chimiothérapique. Ce complément permet de diminuer de façon significative le nombre des récidives de la maladie cancéreuse. Pour les cancers du rectum, une radiothérapie préopératoire est souvent nécessaire. Dans les cancers du bas rectum, l'ablation de la partie malade peut nécessiter une colostomie, création d'un anus artificiel définitif.

PRÉVENTION

La prévention dépend de la situation génétique du sujet.

   S'il n'y a aucun antécédent personnel ou familial de cancer ou de polyadénome colique, la prévention repose sur la recherche de saignement occulte (caché) à l'aide de 3 analyses de selles. Des campagnes de prévention, très efficaces, sont développées par les autorités.

   S'il existe des antécédents de cancer ou de polyadénomes, la prévention repose sur des coloscopies de dépistage. L'âge de survenue du cancer chez les parents du sujet détermine l'âge de la première coloscopie. La fréquence des coloscopies est le plus souvent de une tous les 5 ans. En cas de polypose dans la famille, les règles de dépistage sont différentes, tenant compte de la nature de la polypose.

Voir : polyadénome digestif, polypose digestive.

Génétique et cancer du côlon

Bon nombre de cancers coliques surviennent chez des sujets n'ayant aucun facteur génétique connu. Chez les parents du premier degré d'un malade atteint de cancer (frères, sœurs, parents, enfants), la fréquence des polyadénomes et cancers est plus élevée que la moyenne, ce qui justifie un dépistage par coloscopie et une ablation des polyadénomes. Dans les cas de polyposes (très nombreux polypes), une étude génétique est nécessaire, car on connaît les gènes de la plupart des polyposes. Le dépistage se fait par l'étude des gènes et par la coloscopie.

côlon (tumeur bénigne du)

Tumeur siégeant sur le côlon.

   Les tumeurs bénignes du côlon sont très fréquentes et prennent le plus souvent la forme d'adénomes tubuleux ou villeux (polypes), plus rarement celle de léiomyomes, de lipomes et d'angiomes. Ces tumeurs sont souvent asymptomatiques et sont découvertes à l'occasion d'un examen radiologique ou endoscopique.

   Les polypes font l'objet d'un dépistage chez les sujets à risque (antécédents personnels et familiaux) et d'une ablation systématique, car certains constituent des lésions bénignes précancéreuses.

Voir : cancer du côlon.

côlon irritable (syndrome du)

Trouble du fonctionnement du côlon, d'origine inconnue, sans lésion organique décelable.

Synonymes : colopathie fonctionnelle, troubles fonctionnels intestinaux.

   Le syndrome du côlon irritable est très répandu ; on estime qu'il représente près de 30 % des motifs de consultation chez le généraliste. Il existe probablement, à l'origine de l'affection, une anomalie du fonctionnement neuromusculaire du côlon et de l'intestin grêle ; l'état psychologique du patient intervient également, autant comme facteur déclenchant que pour déterminer le seuil de perception des douleurs.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le syndrome du côlon irritable se traduit par des douleurs de type spasmodique siégeant sur le trajet du côlon, par des troubles du transit intestinal (constipation, diarrhée, alternance des deux), enfin par des difficultés à la défécation. Il est fréquemment associé à un ballonnement abdominal. Il n'y a ni fièvre ni atteinte de l'état général.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic est le plus souvent limité à un examen clinique. Des examens complémentaires, comme l'exploration du côlon ou de l'intestin grêle, ne sont prescrits que si l'examen clinique est anormal ou s'il existe des signes généraux (amaigrissement, anémie, fièvre) ou un risque de tumeur du côlon (apparition récente des troubles, antécédents personnels ou familiaux, âge avancé).

TRAITEMENT

Aucun traitement ni régime alimentaire n'a fait la preuve scientifique de son efficacité. Le régime doit être normal, sans exclusion particulière d'aliments, riche en fibres alimentaires. Les médicaments, antispasmodiques contre la douleur, antidiarrhéiques, anticonstipants, sont prescrits pour de courtes durées, de façon discontinue. Il importe surtout d'expliquer au patient que les troubles sont bénins et ne comportent aucun risque de complication.