Larousse Médical 2006Éd. 2006
U

uvéite

Inflammation de l'uvée (membrane intermédiaire, vascularisée et nourricière de l'œil, constituée de l'iris, du corps ciliaire et de la choroïde).

CAUSES

Nombreuses sont les causes possibles. Une uvéite peut être d'origine bactérienne, en cas de plaie, d'intervention chirurgicale ou d'infection (sinusite, angine, infection dentaire) ; d'origine virale, les agents en cause étant alors essentiellement un herpès virus, responsable d'un herpès ou d'un zona, ou un cytomégalovirus, responsable d'infections chez les sujets immunodéprimés ; d'origine parasitaire (toxoplasmose congénitale) ; d'origine mycosique (candidose oculaire, pouvant évoluer très vite chez un sujet toxicomane et immunodéprimé) ; d'origine auto-immune (ophtalmie sympathique, uvéite phaco-antigénique, provoquée par l'auto-immunisation contre des protéines cristalliniennes libérées par une cataracte intumescente [avec gonflement du cristallin] ou une plaie du cristallin). Une uvéite peut également accompagner certaines affections rhumatologiques (spondylarthrite ankylosante, maladie de Still, syndrome oculo-urétro-synovial), des maladies systémiques (maladie de Behçet), une sarcoïdose, une méningite (on parle alors d'uvéoméningite).

   Toutefois, dans près de 50 % des cas d'uvéite, les causes demeurent inconnues.

DIFFÉRENTS TYPES D'UVÉITE

On distingue différents types d'uvéite suivant leur localisation. Leurs symptômes sont différents.

— Les uvéites antérieures, également appelées iritis ou iridocyclites, se manifestent par une rougeur oculaire et une baisse de l'acuité visuelle, généralement peu importante. Elles évoluent par poussées ; des récidives sont possibles.

— Les uvéites intermédiaires, ou pars planites, plus rares mais particulièrement insidieuses, se manifestent par quelques « mouches volantes » devant les yeux, qui disparaissent en quelques jours ou en quelques semaines. Leur évolution est progressive et les symptômes peuvent récidiver.

— Les uvéites postérieures, ou choroïdites, provoquent une baisse de la vision, sans rougeur oculaire. Elles évoluent par poussées ; des récidives sont possibles.

— Les uvéites totales, ou panuvéites, associent les différents aspects des autres uvéites à des degrés variables.

DIAGNOSTIC

Il repose sur l'examen clinique et sur l'examen au biomicroscope pour les uvéites antérieures, sur l'examen du fond d'œil pour les uvéites intermédiaires et postérieures, parfois sur l'angiographie oculaire pour les uvéites postérieures. La recherche de la cause de l'uvéite fait appel à différents examens : numération formule sanguine (N.F.S.), radiographie des sinus, radiographie panoramique dentaire, éventuellement complétées par un titrage des anticorps présents dans l'humeur aqueuse (prélevée par ponction à travers la cornée) et/ou par une radiographie du thorax ou des articulations sacro-iliaques, par un typage tissulaire (recherche des groupes HLA d'histocompatibilité), etc.

TRAITEMENT

L'administration d'anti-inflammatoires locaux (collyres stéroïdiens ou non) ou généraux permet d'atténuer les poussées. Le traitement peut s'étendre sur quelques mois. Les collyres mydriatiques (destinés à dilater la pupille), prescrits pendant la durée de la poussée, évitent la formation d'accolements de l'iris sur le cristallin au cours des uvéites antérieures. Le traitement de la cause, quand elle est connue, est impératif.

uvéoméningite

Forme rare d'uvéite (inflammation de l'uvée) associée à une méningite (inflammation des méninges) souvent asymptomatique.

   Il existe deux formes d'uvéoméningite : la maladie de Harada et la maladie de Vogt-Koyanagi.

Voir : maladie de Harada.