Larousse Médical 2006Éd. 2006
G

gnathostomose

Maladie parasitaire provoquée par l'infestation par un ver nématode, le gnathostome.

Synonyme : gnathostomiase.

   Le gnathostome, ou Gnathostoma spinigerum, est un petit ver de 2 à 3 centimètres de long, parasite de l'estomac des carnassiers piscivores (qui mangent du poisson), en particulier du chien, du chat ou de l'homme. Il se rencontre surtout en Extrême-Orient et, plus rarement, au Proche-Orient, au Mexique et en Australie.

CONTAMINATION ET SYMPTÔMES

Les larves infestantes se développent dans les poissons d'eau douce, dans les crustacés ou chez un batracien. L'infestation est provoquée par l'ingestion de ces animaux crus ou insuffisament cuits, mais le parasite reste à l'état de larve dans l'organisme humain.

   La larve du gnathostome se déplace sous la peau et provoque des manifestations pathologiques : œdème ou pseudotumeur cutanée, abcès ou dermatite furonculoïde, etc. Les cellules éosinophiles (leucocytes fixant à un colorant acide, l'éosine) se multiplient dans le sang.

   La larve peut aussi migrer de l'estomac vers le foie, l'abdomen, l'œil et le cerveau, entraînant parfois dans ce dernier cas une méningoencéphalite (inflammation des méninges et de l'encéphale) à éosinophiles. Cette migration peut durer plusieurs années.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement par l'albendazole ou l'ivermectine a donné des résultats satisfaisants, mais on a souvent recours à l'extraction de la larve.

   On prévient l'infestation en évitant de consommer poissons, grenouilles et crustacés crus dans toutes les régions d'endémie, en particulier dans les pays du Sud-Est asiatique.

goitre

Augmentation de volume, souvent visible, de la glande thyroïde.

   Le goitre est une affection extrêmement fréquente : 800 millions de personnes en sont atteintes dans le monde. Cette maladie est souvent familiale et sa fréquence augmente avec l'âge. Elle atteint plus souvent les femmes que les hommes. Certaines régions sont connues comme étant particulièrement touchées par la fréquence du goitre : la Kabylie, par exemple, ou, en France, le Massif central et le centre de la Bretagne, en raison d'un déficit en iode.

CAUSES

Plusieurs types d'anomalie peuvent favoriser l'apparition d'un goitre. Un déficit en iode, constituant obligatoire des hormones thyroïdiennes, entraîne un goitre par carence iodée. La synthèse des hormones thyroïdiennes peut aussi se faire de façon imparfaite par suite d'un déficit enzymatique congénital. Certaines maladies thyroïdiennes provoquent également des goitres : la maladie de Basedow, la thyroïdite de Hashimoto ainsi que d'autres thyroïdites.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Un goitre se manifeste par un gonflement de la région antérieure du cou. Dans la plupart des cas, il est isolé. Parfois, il est accompagné de troubles consécutifs à un excès d'hormones thyroïdiennes dans la maladie de Basedow (amaigrissement, tachycardie, tremblements) ou de troubles dus à une insuffisance de ces hormones dans certaines thyroïdites (peau épaissie, constipation, frilosité).

   Le diagnostic repose sur la palpation du cou. Lors de l'examen, on évalue la taille du goitre ainsi que son caractère vasculaire nodulaire, plus ou moins sensible. Surtout, on recherche des signes de compression des organes de voisinage, c'est-à-dire une dysphagie (gêne à la déglutition), une dysphonie (modification de la voix) ou une dyspnée (gêne respiratoire). On étudie parfois le goitre par une échographie cervicale qui visualise les lobes thyroïdiens et les nodules, précisant leur taille et leur aspect liquidien (kyste) ou solide. Une scintigraphie thyroïdienne peut se révéler nécessaire pour étudier le fonctionnement de la glande. Une étude cytologique des nodules par cytoponction (aspiration à l'aide d'une aiguille fine) est parfois aussi réalisée. Enfin, le dosage des hormones thyroïdiennes révèle une éventuelle augmentation ou une diminution de celles-ci.

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

Spontanément, le goitre peut rester de petite taille ou augmenter de façon régulière et entraîner à terme des signes compressifs. Un goitre peut en outre devenir toxique (en sécrétant des hormones thyroïdiennes de façon excessive) et entraîner une hyperthyroïdie. Le traitement est proposé en fonction de cette évolution et de la cause du goitre : apport d'iode exogène en cas de carence, administration d'hormones thyroïdiennes en cas de synthèse déficiente de celles-ci ou thyroïdectomie (ablation de la thyroïde) partielle en cas de maladie thyroïdienne.

Voir : maladie de Basedow, thyroïdite de Hashimoto, iode, glande thyroïde.

Goldmann (périmètre de)

Appareil permettant l'exploration cinétique du champ visuel, surtout périphérique.

   Le périmètre de Goldmann est utilisé pour le diagnostic des déficits oculaires de type neurologique, qui concernent surtout le champ visuel périphérique, comme les hémianopsies (perte de la vue atteignant une moitié du champ visuel). La forme hémisphérique du périmètre de Goldmann permet en effet d'étudier un champ beaucoup plus étendu en périphérie que les méthodes utilisant un écran plan, comme l'analyseur de Friedman. En revanche, le champ visuel central est analysé de façon moins précise par cette méthode.

   L'appareil se présente comme une coupole hémisphérique au centre de laquelle le sujet place la tête. L'œil examiné fixe un point central. Des points lumineux sont déplacés par l'examinateur sur la surface de la coupole : dès que le sujet perçoit l'apparition d'un point lumineux, il le signale. L'examinateur trace en conséquence sur une feuille de relevé un petit repère correspondant à chaque point perçu. Il peut ensuite relier ces différents repères et tracer une courbe, appelée isoptère, qui donne la mesure de la perte visuelle du patient.

gomme

Production pathologique de nature infectieuse, bien délimitée, ressemblant à une tuméfaction.

   Les gommes, extrêmement rares, ont trois types de cause selon la nature de l'agent infectieux. Les gommes syphilitiques sont une manifestation de la syphilis tertiaire (après plusieurs années sans traitement) ; les nodules siègent sous la peau ou sous les muqueuses, dans les viscères ou dans les os. Les gommes tuberculeuses siègent aux mains, aux pieds et sur le tronc. Les autres gommes, beaucoup moins caractéristiques, sont dues au staphylocoque ou à un champignon microscopique.

   Une gomme évolue d'abord vers le ramollissement puis vers l'ulcération (creusement). Son traitement est celui de l'infection responsable (antibiotiques, antifongiques, etc.).