Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

dysphonie

Anomalie de la qualité de la voix qui devient rauque, éteinte, trop aiguë, trop grave ou bitonale (émission de deux sons simultanés).

   Il existe deux types de dysphonie, selon le mécanisme en jeu : troubles de la mobilité du larynx par compression ou irritation des nerfs qui le commandent, entraînant une paralysie ; anomalie de la muqueuse du larynx lui-même, surtout des cordes vocales.

   Les principales causes des paralysies sont des tumeurs (de la glande thyroïde, de l'œsophage, des bronches, du pharynx), des infections (grippe, typhoïde), des traumatismes (du crâne, du cou), des atteintes neurologiques du tronc cérébral ou des 9e, 10e et 11e nerfs crâniens. Les causes des anomalies atteignant directement le larynx sont le surmenage de la voix, les laryngites aiguës, les laryngites chroniques, en particulier liées au tabac, et surtout les cancers du larynx. Lorsqu'une dysphonie est due à un surmenage vocal (orateurs, chanteurs), on tente de rééduquer la voix par les techniques de l'orthophonie. Cependant, l'important est de traiter la cause de la dysphonie. Il ne faut pas banaliser ou négliger une dysphonie, car le patient n'a pas souvent conscience de la valeur de ce signe ; un examen médical approfondi s'impose dès qu'une altération de la voix se prolonge au-delà de quelques jours.

dysplasie

Anomalie du développement d'un organe ou d'un tissu entraînant des lésions et un trouble du fonctionnement.

   Le terme de dysplasie est surtout utilisé pour désigner une anomalie tissulaire acquise (trouble de la multiplication et anomalies cellulaires). Selon l'étendue et la gravité de la lésion, on parle de dysplasie légère, modérée ou sévère. Ces lésions, observées sur les muqueuses génitales, digestives, respiratoires ou sur le sein, sont considérées comme des états précancéreux et nécessitent, selon les cas, une étroite surveillance ou un traitement.

   Une dysplasie vasculaire est synonyme d'angiome (malformation congénitale des vaisseaux) et ne comporte aucun risque de cancérisation.

dysplasie bronchopulmonaire

Maladie pulmonaire chronique du nouveau-né.

   La dysplasie bronchopulmonaire est une inflammation des bronches associée à une diminution des alvéoles (surface pulmonaire où se font les échanges gazeux) qui peut toucher le nouveau-né, et en particulier les enfants prématurés victimes d'une maladie des membranes hyalines ayant nécessité une assistance ventilatoire avec oxygénothérapie. Cette maladie est responsable de besoins prolongés en oxygène, de risque plus important d'infections respiratoires virales ou bactériennes avec majoration de la gêne respiratoire pendant ces épisodes infectieux, et parfois d'un retard staturo-pondéral.

   Le traitement repose principalement sur un sevrage progressif des besoins en oxygène, une nutrition adaptée et parfois des traitements corticoïdes. Du fait du développement des alvéoles pulmonaires, les conséquences après la 2e année de vie sont beaucoup moins importantes et la plupart des nourrissons ayant une dysplasie bronchopulmonaire à la naissance n'ont pas de problème pulmonaire à l'âge adulte. Chez une petite moitié d'entre eux, il peut persister pendant l'enfance, voire plus tard, un asthme de sévérité variable.

Voir : maladie des membranes hyalines.

dysplasie dentaire

Anomalie de structure ou de couleur de la dent de lait ou de la dent définitive.

   Une dysplasie est visible dès l'apparition de la dent ; elle est dite simple lorsque la forme de la dent est conservée et l'atteinte limitée, complexe dans le cas contraire.

    Les dysplasies sont dues à des troubles de la formation du germe dentaire, occasionnés par une maladie de la mère pendant la grossesse (dysplasie congénitale) ou de l'enfant (dysplasie acquise). Elles peuvent avoir une origine locale, comme l'infection chronique d'une dent temporaire, qui aboutit à une altération de l'émail et de la dentine de la dent définitive sous-jacente.

    Il est fonction de l'étendue de la dysplasie. Les érosions peuvent être compensées par l'application d'un composite. Si la dent définitive est très atteinte dans sa forme, la pose d'une couronne est indiquée.

Voir : amélogenèse imparfaite.

dyspnée

Gêne respiratoire (essoufflement) ressentie par un malade, qu'elle soit constatée ou non par le médecin.

CAUSES

Les dyspnées peuvent être d'origine bronchopulmonaire, oto-rhino-laryngologique, neurologique, métabolique ou cardiaque. Parmi les causes bronchopulmonaires, on retrouve les affections bronchiques (asthme, bronchopneumopathie chronique obstructive, présence d'un corps étranger ou d'une tumeur dans les bronches), les troubles pulmonaires (œdème aigu, infection ou tumeur du poumon, embolie pulmonaire, pneumopathie interstitielle), les anomalies de la plèvre (pleurésie, pneumothorax) ou de la cage thoracique (scoliose grave) gênant les mouvements du poumon. Les causes oto-rhino-laryngologiques sont surtout les laryngites chez l'enfant, les tumeurs du larynx chez l'adulte. Les causes neurologiques sont essentiellement le coma et certaines maladies du système nerveux comme les myopathies. Parmi les causes métaboliques, il peut y avoir une diminution de l'oxygénation tissulaire, comme au cours des hémorragies. Enfin, la dyspnée traduit parfois un trouble cardiaque, notamment une insuffisance cardiaque.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Selon sa cause, la dyspnée revêt des formes très variables. Ainsi, une bradypnée (respiration trop lente), avec gêne à l'inspiration, révèle le plus souvent une cause laryngée ; une bradypnée avec gêne à l'expiration signale une obstruction bronchique due à l'asthme, et une polypnée (respiration trop rapide) est caractéristique de certaines anémies. Quand sa cause est chronique, tend à s'aggraver et est difficile à soigner (bronchopneumopathie chronique obstructive, par exemple), la dyspnée évolue toujours de la même façon : elle n'apparaît d'abord que pour des efforts importants, puis pour des efforts de plus en plus faibles, et finit parfois par persister au repos. Mais la dyspnée est un signe trop banal, aux causes trop nombreuses, pour avoir à elle seule une valeur diagnostique. Il faut donc tenir compte du contexte et de l'examen clinique (douleur thoracique, fièvre, etc.), parfois complété par une radiographie du thorax et par une électrocardiographie.

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

L'évolution d'une dyspnée dépend de sa cause, tant pour sa gravité (allant d'une simple gêne à la pratique de certains sports, pour les sujets asthmatiques, à une menace vitale immédiate, dans certains cas d'embolie pulmonaire) que pour sa durée (quelques heures pour des laryngites infantiles, parfois des dizaines d'années pour une bronchite chronique). Le traitement est également très variable : antibiotiques pour une infection pulmonaire bactérienne, bronchodilatateurs pour l'asthme, arrêt du tabac pour la bronchopneumopathie chronique obstructive, etc.

Voir : asthme, blocpnée, bronchopneumopathie chronique obstructive, dyspnée de Cheyne-Stokes, débit ventilatoire, tachypnée.