Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

arthrite (suite)

Arthrites microcristallines

Dans les arthrites microcristallines, l'inflammation est déclenchée par l'accumulation dans les articulations de microcristaux d'acide urique (goutte), de pyrophosphate de calcium (chondrocalcinose) ou d'apatite (maladie des calcifications multiples). Ces arthrites provoquent des crises très douloureuses, avec gonflement rapide, mais transitoire, de l'articulation, qui répondent très bien au traitement (anti-inflammatoires non stéroïdiens, colchicine).

Traitement des arthrites

Certaines arthrites demandent un traitement spécifique : antibiotiques pour les arthrites septiques, colchicine ou anti-inflammatoires non stéroïdiens dans la goutte, anti-inflammatoires et corticostéroïdes dans la polyarthrite rhumatoïde. Dans la plupart des cas, les analgésiques et les anti-inflammatoires soulagent la douleur. Certaines arthrites inflammatoires aseptiques peuvent entraîner des déformations ou des destructions articulaires nécessitant parfois une arthroplastie (remplacement de l'articulation par une prothèse), voire une arthrodèse (fusion chirurgicale des os de l'articulation). Le traitement des arthrites septiques doit être précoce, car les lésions de l'os et des cartilages résultant de l'action du germe peuvent devenir irréversibles en quelques jours. En attendant que le germe soit identifié, on commence un traitement antibiotique, qui sera ajusté quand le germe sera connu et sa sensibilité aux divers antibiotiques, précisée. Un repos avec immobilisation de la ou des articulations atteintes est conseillé.

Voir : polyarthrite rhumatoïde, spondylarthropathie.

arthrite chronique juvénile

maladie de Still

arthrite dentaire

Inflammation du ligament alvéolodentaire.

   L'arthrite dentaire est provoquée par une compression des terminaisons nerveuses du ligament entre deux structures dures et inextensibles : l'os alvéolaire et la racine dentaire. Celle-ci peut être causée par des complications de maladies pulpaires ou par une réaction congestive et douloureuse du ligament due à un choc ou à une série de traumatismes (serrage de crochet, surélévation prothétique, etc.). L'arthrite dentaire se traduit par une mobilité de la dent, d'importantes douleurs et une sensation de contact prématuré avec les dents antagonistes (impression de « dent longue »).

TRAITEMENT

La suppression de ces causes, qui suffit souvent à guérir l'arthrite dentaire, peut être complétée par la prise d'analgésiques et d'anti-inflammatoires.

arthrocentèse

Ponction d'une articulation à des fins diagnostiques ou thérapeutiques.

   L'arthrocentèse permet de prélever le liquide synovial ; on introduit pour cela une aiguille assez longue dans la cavité articulaire. Le liquide synovial retiré peut ensuite être examiné afin de rechercher des germes pathogènes, de compter les cellules et de rechercher les microcristaux. Selon le diamètre de l'aiguille utilisée, il est également possible d'introduire un arthroscope (ou tout autre appareil) pour visualiser l'articulation. Enfin, l'arthrocentèse permet d'injecter directement dans l'articulation les médicaments nécessaires au traitement d'une affection articulaire (corticostéroïdes, antibiotiques).

arthroclyse

Lavage d'une articulation après arthrocentèse (ponction de l'articulation).

Synonyme : lavage articulaire.

   On a recours à l'arthroclyse pour éliminer des cristaux ou des corps étrangers intra-articulaires, mais aussi pour nettoyer l'articulation après avoir évacué le pus d'une arthrite septique.

arthrodèse

Intervention chirurgicale consistant à bloquer définitivement une articulation afin de la rendre indolore et stable.

INDICATIONS

L'inconvénient majeur d'une arthrodèse est de limiter la mobilité du membre ou de la région du corps concernés. La plupart du temps, les chirurgiens ne pratiquent donc cette intervention que lorsqu'il est impossible de réaliser une arthroplastie (prothèse articulaire) ou en cas d'échecs successifs de celle-ci. Une arthrodèse peut être également pratiquée sur des articulations très endommagées ou pour lesquelles la perte de mobilité est peu gênante, ou quand les prothèses disponibles ne sont pas suffisamment fiables.

TECHNIQUE

Il existe deux types d'arthrodèse :

— L'arthrodèse extra-articulaire, devenue rare, au cours de laquelle on soude l'articulation sans l'ouvrir, par un greffon osseux ;

— L'arthrodèse intra-articulaire, la plus fréquemment pratiquée, au cours de laquelle on ouvre l'articulation pour enlever les surfaces articulaires et mettre les éléments osseux en contact direct afin qu'ils s'unissent comme les fragments d'un os fracturé.

   L'immobilisation après une arthrodèse est de longue durée.

arthrographie

Acte de radiologie explorant l'intérieur d'une articulation à l'aide d'un produit de contraste injecté localement.

   L'arthrographie rend visibles des structures anatomiques articulaires (ou périarticulaires) invisibles sur de simples radiographies osseuses, comme les ménisques du genou. Elle nécessite une ponction articulaire et l'injection d'un produit de contraste.

   La ponction articulaire est d'autant plus facile qu'il s'agit d'une grosse articulation. Elle comporte un risque infectieux, prévenu par les précautions d'asepsie, et un risque traumatique d'hématome au point de ponction. Il y a lieu de tenir compte d'un éventuel traitement anticoagulant et des contre-indications des produits de contraste iodés.

   L'I.R.M. est l'alternative en l'absence de contre-indication à son emploi. Elle est réalisable en ambulatoire, sans injection intra-articulaire et, souvent, sans injection intraveineuse de gadolinium. Elle est particulièrement indiquée pour l'exploration du genou, notamment en cas de pathologie méniscale ou ligamentaire. Elle a aussi des indications pour les pathologies de la hanche, de la cheville et du pied, de l'épaule, du poignet ou du coude. L'arthro-I.R.M. avec injection intra-articulaire de gadolinium est peu utilisée en France.

   Le scanner à rayons X est relativement peu informatif pour l'exploration des cavités articulaires. Il peut être utilisé de façon couplée à l'injection intra-articulaire de produit de contraste iodé (arthro-scanner), en particulier pour l'étude des pathologies traumatiques ou liées à l'âge de l'épaule (de la coiffe des rotateurs).